David Guion, l’entraineur idoine à l’instant T pour les Girondins ?
David Guion a quitté le Stade de Reims en fin de semaine, après notamment une semaine où la communication du club champenois a été catastrophique, puisque c’est par médias interposés que l’entraineur a su qu’il serait remplacé par Oscar Garcia. David Guion était depuis 9 ans au club, dont quatre saisons au poste d’entraineur de l’équipe première.
Il était déjà sur les tablettes de la direction bordelaise en ce début de saison (« Bordeaux est un club qui permet de retrouver de l’ambition, d’être au début d’un projet, ce qui est très enrichissant », avait-il déclaré à Sud Ouest sur le projet bordelais), qui a finalement choisi l’option médiatique et un « nom », avec Vladimir Petkovic. Il s’attendait à avoir d’autres sollicitations ou que cela se concrétise, comme il le confia à Ouest-France il y a trois mois. « Je vais bien. J’ai été un peu déçu de ne pas reprendre la saison. Je me sentais reprendre rapidement mais il n’y a pas eu, ni la rencontre, ni le projet pour valider un travail, malgré quelques propositions ». A l’époque, l’ex-coach de Reims ne savait pas s’il pourrait reprendre une équipe en cours de saison. « C’est toujours une situation difficile. Je souhaitais reprendre un club en début de saison, malheureusement cela n’a pas été le cas […] Cela peut se faire en cours de route, comme en fin de saison. Toutes les opportunités mériteront d’être étudiées. Ça va faire plus de 35 ans que je suis dans le milieu. La probabilité, en n’ayant pas reconduit mon contrat avec Reims, existait. Je souhaitais aussi franchir un palier, donc j’ai aussi été vigilant. Si j’avais voulu travailler, j’aurais travaillé. Comme c’est un choix, c’est plus facile à accepter ».
A fait ses preuves au niveau défensif
David Guion est un entraineur expérimenté, qui a déjà fait ses preuves. En 2017-2018, il fut Champion de France en Ligue 2 avec Reims lors de sa première saison en pro. Il finit d’ailleurs meilleure défense du championnat. La saison suivante, il termina 8ème de Ligue 1 avec la 4ème défense du championnat. En 2019-2020, il finit 6ème avec la meilleure défense de Ligue 1. Enfin, la saison dernière, avec quelques remous sur son avenir à 6 journées de la fin), il termina 14ème de Ligue 1, avec la 8ème meilleure défense.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’un nom clinquant. La première sensation, pour beaucoup de supporters, a été de se dire que Bordeaux est descendu bien bas (et en fait, oui, c’est le cas, d’ailleurs, il va falloir qu’on retombe un peu les pieds sur terre). Mais incontestablement, ce serait manquer de respect à David Guion qui, avec très peu de moyens, a fait de belles choses en Champagne. Evidemment, médiatiquement, il ne faudra pas s’attendre à de grandes envolées médiatiques, David Guion étant plutôt « sage » et mesuré dans ses déclarations à la presse, mais il sait également dire les choses. De toute façon, ces dernières années, aucun entraineur qui eut la joute verbale facile, n’a réussi à faire quelque chose avec ce groupe, mis à part Gustavo Poyet.
Jusqu’au bout de son aventure à Reims, et ce malgré les atermoiements de fin de saison sur son avenir, il a su respecter sa direction et ne pas partir au clash ou en mauvais terme. Un profil qui colle, là-aussi, avec la direction bordelaise.
Comment il a réussi avec Reims
Dans Ouest-France toujours, David Guion expliqua comment il réussit à remettre le Stade de Reims en Ligue 1 et à pérenniser le club. Cohésion et état d’esprit, exactement ce qu’il faudrait aux Girondins de Bordeaux.
« Il a fallu énormément de travail, puisque quand je reprends le club, il est 7e en Ligue 2, pour redonner de l’ambition à ce club. On a fait une saison exceptionnelle en Ligue 2 dès la première année, avec une remontée immédiate. Surtout, on a mis en place tout un projet autour de l’état d’esprit, de la cohésion et de la dynamique de groupe. Les joueurs ont adhéré. Ensuite, sur cette première année en Ligue 1, on a gardé notre groupe et on est resté sur ces valeurs-là, avec un staff technique et des joueurs qui s’entendaient bien. On a réussi à faire progresser ce groupe pour l’installer dans la première partie du championnat. C’était une grande fierté parce que Reims est un club historique. Retrouver ce club dans la lumière et surtout aux portes de l’Europe était pour les supporters, notamment les plus anciens, une grande joie ».
Sans oublier évidemment sa relation avec le centre de formation – inexistante avec Petkovic – d’où il sortait avant de prendre l’équipe première. Il mit en place un groupe Pro 2 avec un adjoint totalement dédié à la passerelle entre ce groupe et l’équipe de Ligue 1. Une révolution qui a aussi porté ses fruits. « J’avais aussi une très très bonne connaissance du centre de formation comme j’en sortais. J’ai ainsi pu m’appuyer et promouvoir quelques jeunes. Tous les ans, on a vendu un jeune. La première année, ce fut Jordi Sibatcheu, ensuite, ce fut Rémi Oudin. Après, il y a eu Axel Disasi et cette fois, c’était Boulaye Dia. On a donc réussi le projet, avoir des résultats, promouvoir des jeunes et très bien en vendre certains. Ce dernier aspect est très important aussi pour un club comme Reims ».
Un profil qui colle, donc, puisque son objectif premier a toujours été de faire en sorte que le Stade de Reims reste en Ligue 1. Sur le papier, à Reims, les joueurs ont toujours été de qualité inférieure à ceux de Bordeaux. Et pourtant, Reims a presque toujours été au-dessus. David Guion aurait donc, comme Vladimir Petkovic, tout le matériel à sa disposition, avec l’avantage cette fois-ci de connaitre déjà son groupe, le championnat, et de parler français.
« C’est un club historique, et sa place est inévitablement dans le Top 8 français ».