[Paroles de supporters #52] Ian-Walter Foote : « La fête du titre de 99 jusqu’à 4h du mat’ dans un Lescure en fusion »
Aujourd’hui dans « Paroles de supporters épisode 52 », nous sommes avec Ian-Walter Foote, rédacteur pour Le_Corner_ et à la Scapulaire Académie sur Horsjeu, mais également supporter des Girondins de Bordeaux, sur Twitter.
Bonjour Ian-Walter Foote 🙂 !
Peux-tu te présenter auprès des supporters en quelques mots ?
Je choisis de me présenter sous le pseudo que j’utilise sur les réseaux sociaux et sur les sites de foot pour lesquels j’écris, à savoir : Ian-Walter Foote. Je suis un homme, bien ancré dans la trentaine, et supporter des Girondins depuis de nombreuses années !
D’où supportes-tu les Girondins et depuis quand ?
Actuellement j’habite les Landes, juste à côté de Dax. J’y suis depuis 2010 pour raisons professionnelles. Je suis arrivé en région bordelaise au début des années 90, j’avais un peu moins d’une dizaine d’année. Les Girondins ça a été comme une évidence. J’ai assisté à mes premiers matchs dès 1993 avec le SAM où je jouais au foot puis assez régulièrement après. A partir de la saison 1996/1997 j’ai assisté à quasiment tous les matchs à domicile grâce à une amie de la famille un peu plus âgée qui était abonnée au VS et encartée Ultramarines. L’année d’après je me suis abonné au VS et ce jusqu’en 2007, donc pendant 10 ans. A partir de là mon activité professionnelle ne me permettait pas d’être aussi assidus que je l’aurais souhaité mais j’ai continué à aller au stade autant que possible, et même aux Quinconces pour voir Yoan Gouffran faire souffrir son ancien club 😉 !
Qui t’a donné cette passion pour les Marines et Blancs ?
C’est un tout évidemment ! Ça s’est fait progressivement mais c’était d’ores et déjà inéluctable ! D’abord la transmission de la passion du foot par mon père, où les Girondins avaient déjà une place toute particulière pour lui qui est originaire de Périgueux. Puis le Parc Lescure, son atmosphère si particulière, sublimée par le VS avec les Ultras et les Devils à l’époque. Quand tu fais tes premiers pas au stade et que tu passes la moitié du temps ou presque à les regarder sauter, applaudir et que tu essayes déjà de comprendre les paroles c’est qu’il y a des prédispositions à aimer le foot… au stade ! Il y a eu aussi l’émotion provoquée par l’épopée européenne de 1996 malgré un championnat assez poussif. Et pour enfoncer le clou, le fait d’avoir sauté le pas d’aller assister aux matchs au VS et de choisir de m’y abonner.
Est-ce que tu regardes les matchs en famille ? Entre amis ? En solo ?
On se sent parfois un peu seul à supporter les Girondins en ce moment… Actuellement je les regarde plutôt en solo, comme ça je peux m’énerver tranquillement et dans les termes que je veux.
Est-ce que tu viens souvent au stade ? Si oui es-tu abonné dans un groupe ou via le club ?
Non malheureusement, les occasions se font plutôt rares, mais cette année j’ai eu l’opportunité d’assister au match des 140 ans (bien aidé par deux personnes qui se reconnaitront si elles me lisent) et de tenter de transmettre le virus du stade et des Girondins !
Si tu ne vas pas au stade, comment fais-tu pour suivre les Girondins ?
Je n’ai jamais cessé de suivre les résultats, les résumés. A présent j’ai plus de temps alors je regarde les matchs, au moins en replay si ce n’est en direct.
As-tu déjà fait des déplacements ? Si oui lesquels ? Et tes prochains envisagés ?
J’ai effectué mon premier déplacement seul, encore mineur, pour la finale de la Coupe de la Ligue 1998 au Stade de France. Un souvenir vraiment marquant, incroyable, malgré l’amertume initiale de la défaite. J’ai remis ça 4 ans plus tard en 2002, encore pour une finale de Coupe de la Ligue au Stade de France mais cette fois avec mes potes et surtout pour une victoire à la clef ! Un autre très bon souvenir c’est au Parc des Princes en 2007 avec une victoire 0-2 *soupir*…
Quels sont tes meilleurs souvenirs depuis que tu supportes le FCGB ?
Il y en a tellement… Milan, même si je n’étais pas au stade. Bordeaux – Marseille 99 là j’y étais. La fête du titre de 99 jusqu’à 4h du mat’ dans un Lescure en fusion. Des flashs comme voir Michel Pavon se fritter avec David Beckham, Marc Planus venir vers le VS à la fin des matchs. Les Quinconces pour Caen-Bordeaux en 2009. Les déplacements. Les entraînements au Haillan où on se pointaient à vélo sans se poser la question de savoir si c’était ouvert au public ou non. Les trajets interminables en bus depuis St Médard en Jalles quand je n’avais pas le permis et remonter les Boul’ à pied. Tourner pendant des minutes pour se garer derrière Bordeaux 2 ou vers le Casino de Peychotte et arriver vers le rond-point du CHU où ça sentait les oignons grillés puis assez rapidement le « tabac aux herbes ». Etc. Le foot, les Girondins, c’est tout ça à la fois.
Comment tu t’informes sur les girondins ? Par quels supports ? J’essaye de suivre un peu tous les formats et les différents médias : sites d’archives, articles, chaines YouTube, actualité, podcast, etc. C’est pour cette raison que je me suis inscrits récemment sur Twitter, ça facilite l’accès. Après ce n’est pas simple car il y a beaucoup de contenus et de formats différents. A ce propos, si je comprends qu’on puisse s’y perdre un peu, je suis surtout très content de constater tous les efforts que font les uns et les autres pour transmettre et assouvir notre passion commune des Girondins. Surtout à un moment pareil. Soutenons les initiatives qui le méritent et soyons fiers de cette pluralité.
As-tu déjà fait des choses en lien avec les Girondins sur les réseaux sociaux ? (Emissions, chroniqueur, intervenant, invité, pages, groupes, vidéos…)
Cette année j’ai rejoint Nausée Savajicl et Kiki Musampalà (qui s’est mis en retrait pour que je puisse trouver ma place) dans l’écriture des Scapulaires Académies pour un site ( horsjeu.net, mâtin, quel site !) bien connu de tous sous l’ère Claude Pèze. J’y trouve un certain exutoire à refaire les matchs avec le ton libre, décalé des Académiciens et je les en remercie. Par ailleurs j’écris des articles pour un autre site merveilleux qui traite de l’histoire du foot (Le Corner), où j’ai pu me replonger avec plaisir sur le glorieux passé des Girondins, j’y ai entre autres écris des articles sur la professionnalisation des Girondins et la victoire en Coupe de France de 41, sur le premier titre de champion de 1950, ou encore sur Salvador Artigas et son équipe « maudite » des années 60.
As-tu rencontré d’autres supporters au stade ou en dehors, grâce à tous ces lieux de partage ?
Ceux que j’ai connu grâce à Twitter non, sauf un. Bientôt peut-être ?
Si tu devais faire ton onze type des joueurs girondins ?
Pour élaborer ce onze j’ai choisi de ne mettre que des joueurs que j’ai vu évoluer sous nos couleurs au stade :
Ramé – Grenet – Afanou – Planus – Lizarazu – Smertin – Costa – Gourcuff – Micoud – Pauleta – Cavenaghi
Pour le plaisir j’en fais un autre sur le principe inverse :
Dropsy – Mancisidor – Tresor – Swiatek – Moévi – Tigana – Gallice – Guillas – Giresse – Robuschi – Matéo
Ton joueur que tu as adoré ?
Pedro Miguel Pauleta, même si ça ne s’est pas fini comme ça aurait dû. Il avait tout pour moi : Abnégation, sobriété, classe au service d’un talent incroyable. Et ce sont surtout autant de qualités que j’apprécie énormément, que j’ai reconnu et aimerais reconnaitre à nouveau dans mon club de cœur.
Ton joueur que tu aimerais oublier ?
Souleymane Diawara, mais c’est déjà fait ! Mais il y en a bien d’autres !
Ton coach préféré ?
Elie Baup. Il a accompagné tous mes premiers émois en Marine & Blanc. Il a aussi osé faire jouer un quatuor Lilian Laslandes – Sylvain Wiltord – Ali Bernarbia – Johan Micoud mais surtout de ne pas se priver de la créativité des deux derniers en les alignant ensemble et sur les côtés. Un pari esthétique mais surtout gagnant en trouvant l’équilibre avec le reste de l’équipe. Par ailleurs il a aimé sincèrement ce club et ça s’est ressenti. Merci à lui.
Celui que tu n’as pas aimé ?
Willy Sagnol. Un pari raté avec un entraineur « limité » qui n’avait aucune affinité ou accroche avec les Girondins. Aucun bon souvenir. Mais il y en a bien d’autres aussi…
Comment vis-tu cette longue période de disette aux Girondins (sans titre depuis 2013) ? Tu relativises ?
Bien sûr que je relativise. Pas le choix. Déjà pour préserver sa santé mentale, car évidemment c’est dur à digérer mais aussi parce que cette déliquescence commence bien en amont. Je pense que le virage est raté à la fin des années 2000. Le déficit structurel a débuté à ce moment-là. Après ça on a commencé à ne plus avoir le sportif en objectif principal. A présent il ne faut pas se leurrer, nous sommes très éloignés des sommets à tout point de vue. Nous n’avons pas les moyens financiers de rivaliser. Mais relativiser ne veut pas dire se résigner. Il y a des choses inadmissibles en termes d’attitude, à tous les étages. On ne sert plus, on se sert… mais ce n’est pas propre aux Girondins, mais c’est malheureusement bien ancré chez nous. Avant, les Girondins inspiraient le respect, même quand ils ne gagnaient pas tout, grâce à un savoir-faire, du travail, de la classe, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, je voudrais avant tout retrouver cette fierté-là.
Demain tu es directeur du recrutement avec un bon portefeuille tu prends quels joueurs en L1? Et à l’étranger ? (on a le droit de rêver hein !)
Histoire d’éteindre une certaine frustration : Jules Koundé, Aurélien Tchouaméni, Gaëtan Laborde. Et pour rêver encore un peu, des p*tains de latéraux comme Trent Alexander-Arnold (Liverpool) ou Achraf Hakimi (Paris-SG), Joao Cancelo (Manchester City) ou Andrew Robertson (Liverpool). Ngolo Kanté (Chelsea), Kévin De Bruyne (Manchester City), et devant Sadio Mané (Liverpool), Erling Haaland (Borussia Dortmund) !
Si Petkovic n’était pas venu, tu aurais voulu quel coach et pourquoi ?
Marcelo Gallardo ! Il effectue un travail phénoménal à River. Il a su redonner ses lettres de noblesse et une fierté à une institution qui venaient de connaitre l’une de ses plus grandes blessures d’orgueil en étant rétrogradé. Abnégation, travail, classe, et… talent. Encore !
Tes souhaits pour les Girondins ?
Assurer la pérennité sportive et financière du club. C’est l’urgence. Et comme rien n’est acquis, trouver des personnes qui auront les intérêts du club à cœur et qui sauront faire preuve d’abnégation et de talent pour se remettre en question pour toujours faire au mieux. A titre personnel comme je l’ai évoqué plus haut ce serait de retrouver de la fierté, par l’attitude et de fait par les résultats, ça va de pair. Et si on rêvait vraiment : un richissime mécène passionné de foot mais surtout des Girondins. Mais ça n’arrivera pas.
Chamakh ou Gourcuff ? Les deux, l’un que l’on a vu grandir, s’arracher et porter le club au firmament, l’autre car il a été le facteur X qui a sublimé les autres.
Wendel ou Malcom ? Wendel
Ramé ou Carrasso ? Ramé
Planus ou Henrique ? Planus
Smertin ou Costa ? Smertin
Chalmé ou Mariano ? Chalmé
Baup ou Blanc ? Baup
Denilson ou Savio ? Savio
Darcheville ou Feindouno ? Pascal, TMTS.
Laslandes ou Cavenaghi ? Laslandes
Fernando ou Diarra ? Fernando
Zidane ou Lizarazu ? Liza
Lescure ou René Gallice ? Lescure. A jamais.
Poko ou Maazou ? Qui ça ???
Un message pour la communauté des girondins sur les réseaux sociaux ?
Je ne vais encore pas être original. Nos frustrations sont grandes depuis un moment, alors les émotions sont vives et les querelles légions, donc : « prenez du recul ». Nous sommes différents, nous n’aimons pas le club pour les mêmes raisons, ni de la même façon. Continuons à ne pas être d’accord, mais restons dignes, respectons-nous nous-mêmes en respectant les autres. Venez discuter avec nous à la Scapulaire Académie, sérieusement ou de manière frivole, avec Nausée on prend. J’aimerais bien avoir un message d’optimisme mais on ne peut ignorer que l’avenir sportif et financier est précaire. Mais nous serons toujours là non ? Alors le club aussi. Je nous souhaite le meilleur, nous, nous le méritons. Encore une fois merci à tous ceux qui font vivre la flamme de la passion des Marine & Blanc quelle que soit la manière, le média, le réseau.
Merci beaucoup Ian-Walter Foote 😉 !
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