[Paroles de supporters #57] KikiMusampala : « Mes parents m’ont emmené au Haillan plusieurs fois, j’ai rencontré tous les grands joueurs, je suis allé à Lescure »
Aujourd’hui dans « Paroles de supporters épisode 57 », nous sommes avec KikiMusampala, supporter des Girondins de Bordeaux sur Twitter et rédacteur pour Horsjeu.net.
Bonjour KikiMusampala 🙂 !
Peux-tu te présenter auprès des supporters en quelques mots ?
Sur Twitter je m’appelle « Kiki Musampala ». C’est bien évidemment un pseudonyme, un jeu de mot pour illustrer le don des Girondins à être absents, années après années depuis 2009 et aussi un clin d’œil pour un joueur qui n’a fait qu’un court passage au club. Sa venue illustrait à son époque l’aura des Girondins. L’histoire s’est plutôt mal terminée d’ailleurs mais ça c’est un autre sujet. Sinon j’ai quarante-trois ans. J’habite dans le Mordor (les Ardennes), dans la belle cité de Rimbaud. Je suis un travailleur social passionné. J’essaie de temps en temps de partager ce que vit un professionnel au quotidien.
D’où supportes-tu les Girondins et depuis quand ?
Je suis un quarantenaire. J’ai donc vécu l’âge d’or des Girondins. Quand j’étais petit, Sedan naviguait en Division 3 ou en National 1 Groupe A (et oui, il y avait deux groupes). Le Stade de Reims évoluait dans l’anonymat général en DH. Ici dans le Nord-Est, les gamins supportaient un club dans l’élite. Il y avait des lensois, des monégasques, des marseillais, des sochaliens, des auxerrois et naturellement des Bordelais. Chacun jouait son rôle et défendait son équipe. C’était l’époque d’avant internet. On suivait les matchs à la radio et on regardait le résumé le lendemain. On attendait le France Football du Mardi avec impatience. Le soir-même, il était déjà lu et relu.
Je viens d’une famille qui n’aime pas du tout le football et tout ce qu’il représentait (et oui ça ne date pas d’hier les critiques sur la mentalité exécrable du monde du ballon rond). Mais on m’a toujours laissé vivre intensément ma passion. Mes parents m’ont emmené au Haillan plusieurs fois, j’ai rencontré tous les grands joueurs, je suis allé à Lescure. Plus tard au collège, je suis également tombé éperdument amoureux de l’Inter, de ce maillot noir et bleu et de ce monument que représente Meazza. C’est une petite infidélité aux Girondins mais je voue une passion à mes deux équipes sans calculer et sans chercher une quelconque légitimité. Le football c’est avant tout une histoire de passion.
Qui t’a donné cette passion pour les Marines et Blancs ?
Alain Giresse, Jean Tigana, les épopées de la fin des années 80, Lescure, une peu de hasard, tu mélanges tout ça et ça explique le début de mon histoire avec les Girondins. Il y a une bonne dose d’irrationnel, un truc qu’on ne peut pas expliquer. Sur internet, je suis toujours stupéfait de constater que des supports veulent établir une sorte de règles de conduite des supporters. Tu devrais supporter le club de ta région de ta ville ou de ta sortie d’autoroute, tu ne peux aimer qu’un seul club. Les gars se prennent pour des Chevaliers de la Table Ronde. Heureusement la passion ne soumets pas à des règles aussi absurdes. Je suis heureux de voir qu’un gosse se prenne de passion pour River Plate ou Oviedo, où qu’il décide de se plaindre de l’arbitrage en supportant Arsenal. Le numérique à cassé les frontières. Pour autant, il ne faut pas croire que nous ne nous intéressions pas à tout ça à l’époque. Nous n’avions pas les vidéos, les matchs en streaming mais on vibrait en lisant un résumé, en lisant quelques lignes de classement ou en épluchant un palmarès. Je pense souvent aux livres de Nick Hornby « Carton Jaune » et comment il est devenu supporters des Gunners. On peut chercher à essayer de comprendre ce qui ne s’explique pas mais je ne suis pas certain qu’on puisse réellement trouver des réponses. C’est probablement mieux ainsi.
Est-ce que tu regardes les matchs en famille ? Entre amis ? En solo ?
En général, je regarde les matchs seul. Mais j’ai déjà participé à quelques regroupements sur Paris quand j’y habitais. On se retrouvait pour les gros matchs et les finales ou pour aller voir le match annuel au Parc. Parfois ma grande fille s’assoit à côté de moi et on regarde un peu ensemble, mais je peux très vite devenir soupe au lait et tous mes proches le savent. En général, ce n’est pas vraiment que je m’isole pour regarder les matchs, c’est plutôt qu’on me fuit…
Est-ce que tu viens souvent au stade ? Si oui es-tu abonné dans un groupe ou via le club ? Si tu ne vas pas au stade, comment fais-tu pour suivre les Girondins ?
Je me débrouille pour venir au moins une fois par an au stade. Je suis venu par exemple pour les 140 ans. Les bonnes années, je peux même venir deux ou trois fois. Sinon je regarde nos match à la télé, parfois je les regarde deux fois et je m’impose le replay. A l’époque de Girondins TV, je suivais également chaque semaine la réserve. Autant la chaîne ne me manque pas vraiment. Les émissions n’avaient pas grand-chose à envier à la télévision soviétique. L’habillage était horrible et franchement le contenu frisait le grotesque. Mais on avait les matchs de la réserve.
As-tu déjà fait des déplacements ? Si oui lesquels ? Et tes prochains envisagés ?
Je suis allé deux fois en parcage, deux fois à Reims. Sinon je me déplace souvent à l’extérieur à proximité de mon domicile. J’ai déjà fait Sedan, Lille, Metz, Nancy, Troyes, Paris et Auxerre. Mais il faut se rendre compte que pour moi un match à domicile signifie déjà un sacré déplacement. Je compte en faire plus mais les contraintes de la vie m’empêchent. Je suis également entraîneur de foot et papa, je ne peux pas me libérer autant que je le voudrais. Je veux faire Lens je connais le stade mais j’aimerais pouvoir voir les Girondins à Bollaert. J’aimerais aussi un déplacement. à Meazza pour que je puisse nouer une écharpe autour de chaque poignet. Bon ça faut pas trop rêver.
Quels sont tes meilleurs souvenirs depuis que tu supportes le FCGB ?
Les titres de 1999 et de 2009 pour les émotions et la lutte épique. La remontée en 1992 car c’est la reconstruction. L’épopée de 1996 de l’Intertoto au Bayern en passant bien sûr par la victoire mythique contre Milan. La deuxième place de 2006, je me rappelle d’une interview de Didier Roustan et de Basile Boli qui nous pronostiquaient en Ligue 2. Ce n’était pas très beau mais c’était efficace. La finale de la Coupe de France en 2013 et le 8ème contre l’Olympiakos en 2010 où j’ai pu profiter dans le stade avec les nôtres.
Comment tu t’informes sur les girondins ? Par quels supports ?
J’ai tout connu. L’équipe, Onze-Mondial, France Football, le télétexte, les sites de supporters, les forums et maintenant twitter, je trouve que l’oiseau bleu est un bon outil pour suivre l’actualité. En étant abonné à des sites ou à des personnes qui décryptent, analysent ou plaisantent (ou les trois à la fois). Tu as de quoi lire. C’est parfait. Donc je lis ce qui m’attire. J’essaie d’éviter de rentrer de front dans les polémiques
As-tu déjà fait des choses en lien avec les Girondins sur les réseaux sociaux ? (Emissions, chroniqueur, intervenant, invité, pages, groupes, vidéos…)
J’ai écrit sur les Girondins pendant une bonne dizaine d’années. J’ai commencé à rédiger les avant matchs sur un site d’actualité concurrent. Ensuite, j’ai eu l’honneur d’entrer dans la grande communauté des académiciens d’Hors Jeu. Chaque semaine j’écrivais une chronique. Nausée et Ian on repris le flambeau. C’est chouette d’écrire une chronique sur les Girondins mais c’est compliqué de la tenir sur la durée. Je me suis lassé de faire les mêmes blagues, les mêmes constats, sur un ton à chaque fois entre la désillusion et la dépression. Après, j’ai pu réaliser quelques entretiens passionnants avec par exemple Lucarne Opposée, Yoann Barbet, les copains de Nordisk etc… J’ai également participé à quelques émissions de radio grâce à Jérémy ou à Nicolas. C’est un exercice que j’adore. J’ai la voix parfaite pour ça. Maintenant, j’écris sur le Calcio et c’est franchement passionnant. J’adore écrire, c’est un truc que je n’ai pas envie de lâcher.
Si tu devais faire ton onze type des joueurs girondins ?
Dropsy – Thouvenel Planus Sénac Lizarazu – Fernando Micoud Gourcuff Wendel Giresse – Cavenaghi.
Ton joueur que tu as adoré ?
Johan Micoud, un pied et un cerveau et un gars qui est réellement attaché au club.
Ton joueur que tu aimerais oublier ?
Souleymane Diawara. Car je me rappelle de son entretien après son recrutement. Il avait parlé du fameux poster dans sa chambre. Il avait récité le discours de son agent mais je m’étais fait avoir. Après il est parti chez les affreux et il plaisantait sur la soit disant rivalité. En fait, le gars ne connaissait rien sur rien. Pour autant, je ne peux pas le détester vraiment. Il a ramené un titre et il a participé dans le vestiaire.
Ton coach préféré ?
J’ai aimé Laurent Blanc mais la fin gâche tout. J’aime Francis Gillot et son côté un peu austère. Je trouve que les gens en font trop sur ce côté là. Il a beaucoup de second degré et beaucoup d’humour. Il y a une sorte de jeu avec tout ça. Pour moi, c’est un excellent coach. Et il a un sacré sens de l’humour pour avoir géré cette absence de mercato et la présidence Triaud tendance « vous allez voir que je suis vraiment un Président bénévole maintenant ».
Celui que tu n’as pas aimé ?
Willy Sagnol sur sa fin de parcours, Vladimir Petkovic pour l’ensemble de son œuvre, Gustavo Poyet pour sa méthode (jouer sans 9 pendant 3 mois et chialer après la vente de Gaëtan Laborde alors qu’il venait d’aligner la secrétaire de direction en pointe la semaine d’avant) et sa manipulation d’opinion.
Comment vis-tu cette longue période de disette aux Girondins (sans titre depuis 2013) ? Tu relativises ?
Sincèrement, on n’a pas vraiment le choix de toute façon. On espère des jours meilleurs. On ne peut rien faire d’autre.
Demain tu es directeur du recrutement avec un bon portefeuille tu prends quels joueurs en L1? Et à l’étranger ? (on a le droit de rêver hein !)
Je trouve que le Stade Rennais bosse très bien. J’aimerais qu’on suive leur voie. Je n’ai pas vraiment de chouchou en Ligue 1. J’aime les joueurs avec un profil comme Ludovic Blas à Nantes, un pied comme celui de Benjamin Bourigeaud (Rennes), la percussion de Séko Fofana (Lens), la technique et la vista de Téji Savanier (Montpellier). Ce n’est pas super original. Et pourquoi pas récupérer (en prêt) Martin Satriano de l’Inter. A l’étranger, je suis assez amateur des championnats nordiques ou italiens. Donc j’aime voir des joueurs dont je connais un peu le pédigrée. Mais je sais aussi que parfois il faut se méfier des recrutements exotiques. Bref, j’essaie de noyer le poisson mais la vérité c’est que ce n’est pas une question que je me pose.
Si Petkovic n’était pas venu, tu aurais voulu quel coach et pourquoi ?
Le côté sélectionneur me dérangeait. Mais je n’avais pas vraiment de préférence. Je trouvais juste étrange de perdre des millions d’euros pour le débaucher. Et maintenant on re-claque des millions pour le virer… C’est un peu cocasse. Après je reconnais que j’aime les coachs avec un début d’idée sur le jeu comme Julien Stéphan (Strasbourg), Laurent Batlles ou Pascal Gastien (Clermont Foot) pour les coachs français par exemple.
Tes souhaits pour les Girondins ?
Le meilleur, rien que le meilleur, toujours le meilleur. Tout simplement.
Chamakh ou Gourcuff ? Goucuff. Un grand mystère pour moi. Je n’ai jamais compris comment ce mec a pu disparaître autant de la circulation après avoir été aussi bon. J’ai rarement vu un joueur à ce niveau.
Wendel ou Malcom ? Wendel.
Ramé ou Carrasso ? Ramé.
Planus ou Henrique ? Planus.
Smertin ou Costa ? Smertin.
Chalmé ou Mariano ? Chalmé.
Baup ou Blanc ? Baup.
Denilson ou Savio ? S a vi o e t y ‘ a m ê m e p a s p h o t o e n t r e l e s d e u x .
Darcheville ou Feindouno ? Darcheville.
Laslandes ou Cavenaghi ? Cavenaghi.
Fernando ou Diarra ? Fernando.
Zidane ou Lizarazu ? Liza.
Lescure ou René Gallice ? Lescure.
Poko ou Maazou ? Poko.
Un message pour la communauté des girondins sur les réseaux sociaux ?
Très franchement ? Aucun. Je n’ai pas envie de faire un appel à l’union générale. Je trouve que les UB font très bien le travail. Vivement qu’on puisse tous vibrer et chanter pour la gloire du mythique FCGB.