Rolland Courbis : « Sans fausse modestie, je pense avoir filé un sacré coup de main pour que Zizou signe à la Juve… »

    Dans Clique, Rolland Courbis s’est remémoré l’intérêt de la Juventus de Turin pour Zinedine Zidane quand il était aux Girondins de Bordeaux, ainsi que son rôle dans le transfert qui a suivi.

    « De ce que je peux me souvenir, je me souviens qu’il y avait eu une habilité en ce qui concerne le métier d’agent. Quand nous l’avions récupéré du côté de Bordeaux, il avait un agent moyen je dirais, qui en plus de ça lui prenait 10% sur ses revenus. Je ne me rappelle plus du nom de son agent et si je m’en rappelais, je ne m’en rappellerais plus non plus. On avait quand même rendu service à, Zizou avec Alain Afflelou, de pouvoir lui conseiller qu’il ne prenne pas d’agent pour le moment, qu’il puisse être libéré de son agent afin de ne plus être ponctionné de ces 10%… Zizou avait eu son salaire de doublé aux Girondins de Bordeaux compte tenu de ce qu’il gagnait avant à Cannes. Alain Afflelou avait convoqué son agent pour lui donner une somme correspondant à 10% du contrat de quatre ans de Zizou, pour pouvoir être tranquille et voir après l’agent qui pouvait l’aider à l’accompagner dans sa carrière. Là, Alain Migliaccio, a été très malin, ce qui évidemment ne m’a pas échappé. C’était un des agents qui est arrivé dans une période où il n’y avait pas beaucoup d’agents, peut-être une dizaine pour 300 joueurs. Les arguments d’Alain Migliaccio – c’est ce qui m’a permis de la chambrer – c’est que comme Véronique était attirée par l’Espagne, il avait des relations avec le Barça et le Real Madrid, qui pouvaient à permettre de rêver et de faire profiter Véro de ce rêve. Quand je rencontre, sans le faire exprès, les responsables de la Juve, on est au mois de décembre, et ces gens-là profitaient de ma présence pour me poser des questions sur Wiltord, Dugarry… On n’avait tous les moyens aujourd’hui, les datas, les stats… En ce qui concerne Zizou, Alain Migliaccio a réussi à profiter de ce qui se passait du côté de la Juve. Sans fausse modestie, je pense avoir filé un sacré coup de main, ce qui m’a permis de féliciter Alain Migliaccio avec une certaine ironie en lui disant qu’avoir discuté avec Véro et Zizou, leur avoir fait comprendre que Turin était en Espagne, sincèrement, bravo… Et je lui dis que s’il veut me payer un restaurant, ou autre, j’accepterai… Je n’ai jamais eu de resto, c’est pour ça que je me permets de le dire. Je ne sais même pas si Zizou est au courant de ça »

    Le coach explique aussi que la Juve ne voulait pas de Zizou au départ.

    « La Juve ne voulait pas prendre Zizou parce qu’ils avaient déjà Del Piero. J’essayais de leur faire comprendre que j’avais utilisé Zizou comme numéro 8. C’est-à-dire que si moi, sans être un génie, j’ai pu l’utiliser à Bordeaux comme un numéro 8, il n’y a aucune raison, et aucun règlement qui dit que ça ne puisse pas se passer du côté de la Juve. Jouer derrière Del Piero, et avoir en plein cœur d’une équipe, quelle que soit son organisation, ces deux joueurs… Au bout de trois semaines, finalement, ils voulaient le récupérer pour l’échanger avec je ne sais plus quel joueur de l’Inter. Je leur ai dit qu’ils étaient quand même têtus, parce qu’ils pouvaient jouer les deux… Je peux me tromper, mais je peux aussi ne pas me tromper… ».

    Retranscription Girondins4Ever