Alain Giresse : « Moi, je galope comme un lapin. Je joue toujours, toutes les semaines. J’ai la chance d’avoir une constitution qui fait que… »
Sur Europe 1, l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, Alain Giresse, avec en toile de fond l’ancien attaquant du PSG Bruno Rodriguez qui s’est fait amputer, s’est exprimé sur le fait qu’après une carrière de joueur professionnel, un sportif/footballeur pouvait être cassé. Seulement, il n’y a pas de science exacte car lui, à 70 ans, court toujours.
« Il y a eu beaucoup d’amélioration depuis mon époque, pour suivre les joueurs. Mais il y a des éléments qui sont incontestables… Le joueur veut à tout prix jouer, même si le médecin est sur la réserve. Après, (en tant que sélectionneur) j’essaye d’être le plus près possible du médecin aujourd’hui, en lui posant des questions simples par rapport à la santé du joueur. On ne peut pas jouer avec ça […] Moi, je galope comme un lapin. Je joue toujours, toutes les semaines j’ai mon match, je fais des matches à droite, à gauche. C’est comme ça. J’ai la chance d’avoir une constitution qui fait que… Malgré tout, dans une période où aujourd’hui, aussi, les joueurs sont quand même plus protégés pour les interventions… Avant, il y avait des interventions qui étaient assez marquantes, et il fallait échapper à tout ça. Mais c’est vrai que le problème, ce sont nos articulations. Les chevilles, les genoux, même la hanche… Si tout va bien de ce côté-là… Mais il y a des jeunes retraités qui se font faire des prothèses de hanche aussi. Le corps, poussé à l’extrême, par des sportifs de haut niveau, fatalement, ce n’est pas fait pour ça… Heureusement qu’il y a des joueurs après leur carrière qui vont très bien, mais des joueurs comme au rugby, je ne sais pas comment ils vont ressortir à la retraite… Ce n’est pas facile à gérer parce que les joueurs… Aux Girondins, malheureusement, j’ai vu un coéquipier à moi qui est tombé à l’entrainement, Omar Sahnoun… J’en avais discuté avec lui, il avait eu un petit problème comme ça avec l’Equipe de France, juste un malaise. Moi, ce jour-là, j’étais avec lui dans le vestiaire. Il me disait ‘moi, le foot, c’est ma vie’. Et… Ce n’est pas facile, c’est ambigu comme situation par rapport au joueurs… »