Ludovic Obraniak : « Je prenais souvent l’exemple de Souley Diawara quand il est arrivé à Bordeaux. Tu as des gens qui ont besoin de ça »
Pour une Bouchée de Foot, l’ancien milieu de terrain des Girondins de Bordeaux, Ludovic Obraniak, a expliqué qu’il était un épicurien, et qu’il a eu besoin, dans sa carrière, de faire des petits écarts pour se faire plaisir, même s’il dût les rattraper pour être sans cesse au niveau d’un professionnel.
« Quand tu es épicurien, ce que je pense être, tu as des moments où… Alors, il y en a qui ont la frénésie de l’achat compulsif, ils vont acheter une bagnole, des fringues, du matériel… Moi c’était plutôt la bouffe. Quand je n’allais pas bien, j’avais envie de manger des choses interdites. Tu sais, ce truc de l’interdit où quand ça ne va pas, tu as envie de franchir les interdits. Oui, ça m’est déjà arrivé de péter un câble après un match et de dire ‘ce soir, je n’en ai rien à foutre, je me torche la gueule’. Plutôt après une défaite. Pour oublier un peu… A un moment donné, quand tu es dans des tourmentes, des passages à vide… Tu t’en colles une bonne, pendant deux jours tu n’es pas très bien, mais ça t’a nettoyé la tête et tu passes à autre chose. Je prenais souvent l’exemple de Souley Diawara quand il est arrivé à Bordeaux. Souley Diawara, c’était un mec qui aimait la vie, qui aimait sortir… A Sochaux il faisait ça, et ça marchait. Il est arrivé à Bordeaux, il se dit que c’est un plus grand club, qu’il faut qu’il calme le truc, qu’il fasse attention… Mais il ne foutait plus un pied devant l’autre ! Kader Keïta pareil, que j’ai connu à Lille. Lui, il avait aménagé un matelas dans son 4*4. Il sortait de boite à trois heures du matin, il arrivait au centre d’entrainement, il avait quasiment un lit dans son coffre… Et à l’entrainement, il nous dribblait tous… C’était comme ça. A Lyon, ils ont essayé de le cadrer, il ne mettait plus un pied devant l’autre. Tu as des gens qui ont besoin de ça aussi, mais après, tout est toujours une question d’équilibre. Mais se faire plaisir de temps en temps fait partie de la vie ».
Et ce n’est pas parce qu’on a un statut de footballeur professionnel qu’on n’est pas humain.
« Oui, on gagne bien notre vie, mais il y a aussi le stress, la pression, la concurrence… Tu es soumis à beaucoup de pression et des fois tu as besoin d’un peu décompresser ».
Retranscription Girondins4Ever
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