Alain Giresse : « Entraineur, c’est l’une des professions qui est traitée de manière très injuste »
L’ancien meneur de jeu des Girondins de Bordeaux, Alain Giresse, a évoqué le métier d’entraineur.
« C’est l’une des professions qui est traitée de manière très injuste, je trouve. Souvent j’ai eu des discussions avec des chroniqueurs ou des consultants que je connais, et qui réclamaient des choses… Sur le fond, parfois, ils ont raison, mais je les invite à aller voir dans les clubs regarder les entrainements, et voir si ce qu’ils réclament est possible… Il y a des données. Les consignes, la tactique, c’est vrai qu’il faut une base, une animation. Aimé Jacquet, qui m’avait managé, nous avait managé, mais pas au point de nous cadenasser dans un système… On n’est pas des enfants, on est des professionnels, on s’adapte, on est partie prenante dans notre jeu. On doit être capables à un certain niveau de régler des problèmes. Tu peux tout préparer avant un match, tu ne sais jamais comment il va se passer. C’est pour ça que ce n’est pas facile… ».
Il s’agit d’un poste qui manque de reconnaissance ?
« L’entraineur, on l’appelle quand ça va mal : ‘on a le responsable’. C’est français. Je trouve qu’il y a une représentation autre des entraineurs à l’étranger. C’est vraiment un poste qui a son importance. En France, on met un peu de côté ce qu’il est dans les clubs. Tu as l’impression qu’il est en marge ou à côté alors que sa fonction est importante, parce cette fonction le réclame. Il ressent les joueurs, il les prépare, il faut lui donner de la force. Il faut renforcer l’entraineur pendant son travail, que tu n’écornes pas sa fonction, sinon tu l’affaiblis ».