Philippe Fargeon : « Quel bonheur de porter le scapulaire… Comment voulez-vous qu’on salisse ce maillot, pour quelque raison que ce soit ?! »

    Pour Le Podcast des Légendes, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Philippe Fargeon, s’est exprimé sur les rumeurs autour de Claude Bez, notamment sur les côtés les plus sombres.

    « Alors, pour être clair, les 250 millions de trou, c’est vrai. D’abord, c’était un grand Président, ce qu’il a fait de ce club est exceptionnel. Il y avait Chaban Delmas qui était derrière aussi, ce n’est pas Monsieur tout le monde. Il y a deux choses que l’on a su après. La première erreur qui a été faite, c’est que Claude Bez ne voulait pas payer d’impôts sur les spectacles comme pour les acteurs, en expliquant que le football était le spectacle qui apportait le plus de spectateurs. Est-ce qu’on lui donne tort ou raison, je ne suis pas là pour juger. La seule grosse erreur qu’il ait pu faire, c’est qu’il avait des travaux qui ont été réalisés par son fils, au Haillan. Le reste, je vous assure que j’ai fait quelques matches en Allemagne de l’Est etc, les joueurs n’avaient les yeux en face des trous quand ils rentraient, ce qui n’est jamais arrivé chez nous… C’était une période qui est aujourd’hui révolue et tant mieux. Mais je n’ai jamais connu dans ce club de petite pastille qui nous faisait courir plus vite. Ma femme est comme une folle parce que je n’ai jamais pris de médicament de toute ma vie, donc ce n’est pas maintenant que je vais en prendre, même si j’en ai peut-être plus besoin maintenant qu’avant… Il faut savoir aussi remettre les choses à leur place. Je rappelle aussi que ce qui s’est passé avec Bordeaux, deux ans après s’est passé avec Nantes, et que le Président de la Ligue à l’époque était un fervent supporter de Nantes… Nantes n’est pas descendu, et l’année d’après ils sont Champions de France… Il y a quand même un certain nombre de choses qui ont fait qu’il fallait que cette période s’arrête. Payer les arbitres, je ne sais pas… Nous, quand on est allés à Eindhoven, ils nous ont offert à chacun le premier ‘mange-disques’, puisque c’était Philipps… L’arbitre a dû en recevoir trois ou quatre… C’était comme ça. En tout cas, je ne peux pas un seul instant remettre en cause nos résultats, notre équipe, sous prétexte que… C’était une période où les règles n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Elles ont évolué. Les arbitres étaient reçus dans les grands hôtels, dans tous les clubs où ils allaient, ils avaient tous un petit cadeau… Un arbitre recevait une bouteille de vin à Bordeaux. En tout cas, l’histoire des prostituées, il ne devait pas en avoir qu’à Bordeaux, mais aussi à Strasbourg ou Nantes ».

    En tout cas, ce n’est certainement pas à Philippe Fargeon qu’il fallait demander de lever le pied.

    « Il ne fallait surtout pas qu’on me demande de ne pas marquer un but, ce n’était pas possible… On est dans notre match, on est professionnel, on s’entraine pour gagner, avoir des résultats. Et moi, dans mon esprit, quand j’avais marqué un but, c’est que j’avais tout fait pour le marquer. Ce n’est pas concevable pour moi. Et si j’avais eu des doutes, je n’aurais pas pu l’accepter. Après, je ne vais pas faire le puritain, mais je ne peux pas porter le maillot d’un club, et accepter de perdre. Et je ne peux pas accepter qu’un autre joueur fasse ça, quelle que soit la raison. Je veux dire, quel bonheur de porter le scapulaire sur le corps… Comment voulez-vous qu’on salisse ce maillot, pour quelque raison que ce soit ?! ».

    Retranscription Girondins4Ever