Laurent Brun : « Le discours du trading, on n’en parle plus, mais j’ai toujours ça en tête. Ca me dérange, surtout dans un club historique comme les Girondins »
Pour Bordeaux Le Mag, le journaliste Laurent Brun, revint sur le passage du Président et Propriétaire des Girondins de Bordeaux Gérard Lopez en conférence de presse, expliquant qu’il n’allait pas remettre autant au pot si le FCGB ne montait pas en Ligue 1 à l’issue de cette saison.
« Ça, je peux l’entendre, c’est son argent aussi. Je me rappelle aussi que quand cette équipe est arrivée – dans un marasme impossible à sa décharge – le club était déjà très mal, et il n’y a pas grand-chose à dire sur ça. Après, ce qui me dérangeait, c’était de venir faire du trading de joueurs… On a bien vu qu’Admar Lopes, avec ses recrutements précédents, cela n’a pas fonctionné… Finalement, c’est la formation bordelaise qui a sauvé le club aussi momentanément, et avec la possibilité de faire de l’argent sur Dilane Bakwa et Junior Mwanga, même si Sékou Mara avait été vendu un an avant… C’est quand même la formation bordelaise. Le discours du trading, on n’en parle plus, mais j’ai toujours ça en tête. Quand on vient pour ça, ce n’est pas que ce soit mal, c’est le foot d’aujourd’hui, mais ça me dérange, surtout dans un club historique comme les Girondins de Bordeaux, avec des valeurs, une identité profonde, un passé important. J’ai toujours ça dans un coin de la tête et je me demande si ces gens-là sont venus pour les bonnes raisons. Cela reste une interrogation ».
Malgré tout, il faut faire avec son temps, et tous les clubs vivent aujourd’hui du trading.
« Même si on est en 2023, il ne faut pas se voiler la face, c’est du business. Mais ce n’est pas que ça le foot non plus, et surtout pas dans un club comme ça. Salzbourg je veux bien, c’est ancré, c’est comme ça, Leipzig aussi, c’est acté. Mais à Bordeaux c’est compliqué, il y a une culture, il y a autre chose, et il faut constater que pour les joueurs recrutés, ça ne s’est pas passé comme prévu, ni sportivement ni financièrement, même si on ne connait pas tous les tenants et les aboutissants. Ce discours me préoccupe et je ne peux pas m’empêcher de garder dans un coin de la tête à la base ils sont venus pour ça. Après, Gérard Lopez a fait un bilan, il y a des choses tout à fait justes et fondées dans ce qu’il a dit, des choses factuelles, qu’on ne peut pas critiquer. Il est arrivé dans une situation compliquée… Mais les choix des entraineurs comme Petkovic, je ne comprends pas… Ce sont des choix faits par des gens qui ne s’y connaissent pas tant que ça ».