Aurélien Tchouaméni : « Les jours qui suivent ne sont pas faciles, forcément, parce que tu reçois des critiques, des insultes »

    (Photo by Baptiste Fernandez/Icon Sport)

    Sur CliqueTV, l’ancien milieu de terrain des Girondins de Bordeaux désormais au Real Madrid, Aurélien Tchouaméni, est revenu sur son échec lors de la séance de tir au but, en finale de la dernière Coupe du Monde face à l’Argentine.

    « Je me souviens qu’on avait vécu un match incroyable, à rebondissements. Vient ce moment des tirs au but… On voulait gagner cette Coupe du Monde pour nous, pour le peuple français. Quand le coach a demandé qui voulait tirer, forcément, je n’ai pas hésité. Je me suis dit que je voulais prendre mes responsabilités. J’arrive devant le gardien, je ne marque pas mon pénalty et là, il y a pas mal de choses qui se passent dans ma tête… J’ai encore un peu d’espoir sur le fait qu’on puisse gagner ce match même si Kingsley avait déjà raté le sien avant, donc c’était déjà très compliqué… Et puis après, on perd… Quand on perd, je vais être honnête, la première chose que je me dis ce n’est pas ‘j’ai raté mon pénalty’, c’est ‘on a perdu une finale de Coupe du Monde’. Là, c’est un rêve, un objectif, quelque chose que tu as visualisé depuis des années, et encore plus pendant la compétition… C’est un rêve qui s’éteint complètement. C’est dur à digérer. Puis ensuite, tu culpabilises aussi car tu as raté ce tir au but, qui a engendré un peu plus cette défaite. C’est aussi très compliqué (à vivre) car tu sens un peu les regards braqués sur toi… Les jours qui suivent ne sont pas faciles, forcément, parce que tu reçois des critiques, des insultes. Après, j’ai envie de dire que cela fait partie de la vie d’un footballeur, même si ce n’est pas tous les footballeurs qui manquent un tir au but en finale de Coupe du Monde. Cela fera toujours partie de mon histoire. Aujourd’hui, c’est quelque chose que j’ai digérer, je vais de l’avant, mais je pense que je ne l’oublierai jamais… »

    Comment le digérer, justement ?

    « L’entourage, le fait d’essayer de sortir de ce quotidien-là, de ce mood-là. La chance qu’on a eue, c’est qu’on a eu dix jours de vacances. Je suis parti loin, je suis parti à Los Angeles. Je savais que là-bas j’allais être un peu plus tranquille, plutôt que de rester en France. Je sais que les gens sont bienveillants, et même si quelqu’un vient me remercier pour ce qu’on a fait pour la Coupe du Monde, on te le rappelle sans cesse et forcément, tu cogites… Donc d’aller là-bas, avec une nouvelle culture, un nouvel environnement, cela m’a permis un petit peu d’essayer de passer à autre chose, de faire quelque chose d’autre de ma vie ».

    Retranscription Girondins4Ever