Adrien Mathieu : “A part eux, tous les entraineurs qui sont passés par Bordeaux, ça a été des échecs, en termes de jeu, de résultats, de communication, d’engouement”

Sur BR10, Adrien Mathieu, journaliste pour Le Point, a donné ses explications sur la chute des Girondins de Bordeaux de dernières années.
« Si on prend au commencement de la chute… Il faut revenir à la fin des années 2000 avec à la fin le titre, et ça a été vraiment mal géré dans le sens où on a prolongé avec revalorisation des joueurs très chers… David Bellion par exemple, Vieira Jussiê qui était souvent blessé, Matthieu Chalmé qui va peut-être atteint son meilleur niveau et qui ne pouvait plus donner. En fait, on a payé longtemps ces gros salaires qui ont un peu plombé les finances du club. Ensuite, ça a été de mal en pis. Après le départ de Laurent Blanc, on s’est fait saigner avec les départs de Chamakh, Gourcuff, Cavenaghi… Il y a très peu d’entraineurs qui ont réussi dans cette période. Franchement, il y a Francis Gillot qui a rapporté une Coupe de France, et Gustavo Poyet qui a fait passer l’équipe de la 15ème place à l’Europe sur la fin de saison. Sinon, à part eux, tous les entraineurs qui sont passés par Bordeaux, ça a été des échecs, en termes de jeu, de résultats, de communication, d’engouement. Après, évidemment, c’est au niveau de la direction du club. M6 perdait de l’argent chaque année, et arrive un moment où l’actionnaire a dit stop. Arrivent les américains, on veut révolutionner le club, et la première annonce, ce qui m’a personnellement refroidi, c’était de mettre moins d’attente aux buvettes… Quand tu dois vendre du rêve aux gens, tu ne dis pas ça… Oui, en termes de logistique c’est bien d’avoir plus de buvettes, mais on voulait avoir les yeux qui pétillent à Bordeaux, et ils se sont en fait servis du club pour mettre en avant la région, l’aspect touristique, le vin… Un club qui servirait de vitrine pour ramener des actionnaires liés à ça. Mais un club de foot, ça ne se gère pas comme une entreprise normale, et tu ne peux pas raisonner comme ça. Il faut d’abord penser au terrain, à la formation… Très vite ça s’est dégradé… ».