Mariano : “Ce furent trois bonnes années calmes à Bordeaux. Parfois, trop calmes. C’était une équipe de milieu de tableau, même s’il s’agissait d’un club fantastique”

    Pour The Players Tribune, l’ancien latéral bordelais, Mariano, est revenu sur son passage aux Girondins de Bordeaux, sa première expérience en Europe.

    “En 2012, j’étais de retour en Europe, désormais en tant que joueur de Bordeaux, en France. L’ampleur du changement que cette expérience allait signifier dans ma vie m’a accueilli à l’aéroport. J’avais quitté Rio à 37 degrés et débarqué à moins 1 degré. C’était une sensation merveilleuse. Une nouvelle étape de mon plan d’objectif qui se réalise.

    En France, en plus de tous les aspects culturels, j’ai appris la rotation dans le football. Au Brésil, aujourd’hui, cela a un peu changé, mais nous avons essentiellement une équipe de départ et une équipe de réserve. A Bordeaux, tout le monde était titulaire et tout le monde était réserviste. Cela dépendait du lieu du match, de la fatigue des joueurs, de l’adversaire, de beaucoup de choses.

    Il y a eu un match dans lequel j’étais titulaire et j’ai très bien joué. La fois suivante, je n’étais même pas sur le banc. Normal, j’avais besoin de m’adapter à cela. D’un autre côté, il y avait beaucoup de nouvelles choses et de découvertes, et je n’avais toujours personne avec qui les partager.

    Il est arrivé un moment où nous avons joué quatre matchs sans gagner. Le président du club s’est rendu au centre d’entrainement et a dit : « Les gars, les supporters viennent ici aujourd’hui pour vous parler ». Je me suis déjà remémoré à nouveau dans cette voiture de police, ce qui m’étais arrivé étant enfant… J’étais en détresse. Puis environ trois cents fans sont arrivés. Ils ont commencé à chanter Allez Bordeaux, se sont approchés et ont dit : « Nous sommes avec vous. Attention, nous gagnerons le prochain match. Nous vous faisons confiance, au revoir. Il y avait deux autres Brésiliens dans l’équipe, je me suis tourné vers eux et “Vraiment ? C’est la protestation de nos fans ?! Hahah…”.

    Ce furent trois bonnes années calmes. Parfois, trop calmes, car, pour le meilleur ou pour le pire, la vérité est que Bordeaux était une équipe de milieu de tableau, même s’il s’agissait d’un club fantastique.