Léonard Specht : « Quand Aimé Jacquet est venu me chercher à Strasbourg, il m’a dit qu’il me prenait parce que je ressortais bien la balle »

    (Photo by Baptiste Fernandez/Icon Sport)

    Dans le Podcast des Légendes, l’ancien défenseur des Girondins de Bordeaux, Léonard Specht, est issu d’une famille catholique. Alors qu’il aurait pu terminer curé, il finit plutôt footballeur professionnel. Comment s’est faite l’annonce de ce choix à ses parents ?

    « Mon frère ainé, qui a deux ans de plus que moi, était très bon footballeur aussi. Il avait décidé avec un autre copain d’aller au Racing. J’étais en troisième. Mais pour jouer au Racing, je ne pouvais plus être interne. Il fallait s’entrainer deux ou trois fois. Il est alors allé au Racing, et je l’ai accompagné. J’ai quitté le petit séminaire de Walbourg et c’est à ce moment-là que j’ai dit à mes parents qu’il fallait aller dans une école privée catholique, donc c’était une logique… C’est comme ça que je suis allé au Racing, où je m’entrainais deux ou trois fois par semaine. Je pense qu’ils ont commencé à comprendre que je ne serai pas le curé de la famille, et que je ferai quelque chose d’autre d’intéressant. Ils l’ont compris très vite ».

    A cet âge-là, se projette t-il footballeur professionnel ?

    « Je voulais être football, et mon idole c’était Gérard Hausser. Je suis arrivé au Racing, et ce n’était pas évident d’arriver d’un petit village, d’aller dans ce Racing avec des Strasbourgeois… J’étais remplaçant au départ. J’étais petit, ailier gauche dans mon village. C’était les cadets. Mais même remplaçant, je me suis dit que j’y arriverai. C’est la persévérance, quelque chose d’important dans tous les métiers, et surtout pour un sportif. Il ne faut jamais laisser tomber. Cette qualité-là, je l’avais. Je voulais être footballeur professionnel. Mon entraineur a dû faire avec l’absence d’un défenseur central, et il m’a donc demandé d’être stoppeur. Il se trouve que j’ai fait un très bon match à ce poste. J’avais un peu grandi. Le coach m’a dit que son joueur était encore absent un mois, et que donc je jouerai stoppeur… Je n’ai plus quitté le poste. C’était un poste d’abnégation, il fallait marquer l’avant-centre… J’avais envie de jouer au ballon donc je le touchais quand même, mais j’avais peut-être ce plus. A Strasbourg, il fallait jouer. Quand Aimé Jacquet est venu me chercher à Strasbourg, il m’a dit qu’il me prenait parce que je ressortais bien la balle. (Nordine) Kourichi avait des soucis pour ressortir le ballon, et il m’a dit qu’avec moi le ballon ressortirait proprement. J’avais toujours envie de jouer, de toucher le ballon, tout en étant rigoureux. Je participais plus que d’autres stoppeurs de cette époque ».

    Retranscription Girondins4Ever