Pierre Hurmic : « La richesse des clubs aujourd’hui, c’est leur centre de formation. C’est leur joyau. Et nous n’avons pas à rougir du centre de formation des Girondins »
Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, s’est exprimé sur le loyer des Girondins de Bordeaux pour le Matmut Atlantique.
« Il y a longtemps que ce club résident et cette manne financière de 4.7M€ a disparu des radars. Je ne sais pour combien de temps, et je crains que ce ne soit pour longtemps. Cela permet de relativiser un peu l’équilibre économique de construction hasardeuse de ce grand stade à Bordeaux. Tout le monde perd de l’argent avec le grand stade, que ce soit la collectivité, le gestionnaire, et également le club résident qui s’est avéré incapable de payer le loyer. On ne va pas réécrire l’histoire ».
Puis, il évoqua l’après redressement judiciaire, insistant que la fermeture du centre de formation.
« On ne peut pas s’empêcher d’évoquer l’après, et j’espère que le club sera sauvé, sortira de cette période de redressement judiciaire. Il va retomber dans le droit commun. Retombant dans le droit commun, pour ma part, il faut totalement exclure que les collectivités territoriales soient uniquement et durablement perçues comme étant uniquement les partenaires des pertes et des déficits, comme c’est le cas aujourd’hui. Nous n’intervenons que dans l’urgence. C’est ce que j’appelle le partenariat des déficits et des dettes, et je pense que ce modèle n’est pas durable, pas plus que le modèle économique du football, et le modèle de gouvernance du club des Girondins. Il nous faut ‘profiter’ de la situation actuelle que nous connaissons – un grand club devenu un petit club – pour le réinventer. Il faut réinventer un modèle économique à bout de souffle, mais aussi une gouvernance proposant uniquement des impératifs financiers et spéculatifs, pour ancrer davantage ce club dans son territoire. Cette crise doit nous permettre de réinterroger le modèle du club et son identité. Nous devons exiger des futurs gestionnaires qu’ils travaillent avec nous pour une représentalité dans la gouvernance, mais également un club qui se tourne davantage sur son centre de formation et son territoire. J’ai fait partie de ceux qui étaient furieux d’apprendre que le club avait décidé de sacrifier le centre de formation du Haillan. La richesse des clubs aujourd’hui, c’est leur centre de formation. C’est leur joyau. Et nous n’avons pas à rougir du centre de formation des Girondins qui a formé des générations de grands joueurs de football locaux et nationaux. Le centre de formation, sachez que vous pouvez compter sur la ville de Bordeaux et sur son maire pour qu’à l’avenir il ne puisse plus être sacrifié comme il a pu l’être dernièrement ».