[Anniversaire] L’ancien président des Girondins Claude Bez aurait fêté son anniversaire ce 4 Novembre
Aujourd’hui un ancien président passé par les Girondins de Bordeaux aurait fêté son anniversaire : Claude Bez. L’occasion de retracer son parcours au club grâce à Girondins Rétro.
Claude Bez
- Claude Bez 04/11/1940-26/01/1999, président, au club entre 1978 et 1990
Ancien joueur des Coqs Rouges, Claude Bez fonda au début des années 70 un florissant cabinet d’expert-comptable dans sa ville natale. Propulsé trésorier des Girondins de Bordeaux le 22 mars 1974 à la demande d’amis, il devint le bras droit de Jean Roureau. Appelé à prendre la tête de la Ligue Nationale, le président bordelais laissa son fauteuil à son ambitieux trésorier le 1er août 1978.
Homme ambitieux, combatif, rigoureux, Claude Bez s’assura les soutiens indéfectibles de Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux, et de Jean-Claude Darmon, le grand argentier du football français. Épaulé par Didier Couécou à la direction sportive, il tâtonna les premiers mois en nommant des entraîneurs étrangers de renom comme Luis Carniglia et Raymond Goethals. Mais l’arrivée du jeune Aimé Jacquet sur le banc conjuguée à celle de nombreux internationaux (Trésor, Lacombe, Tigana, Girard, Battiston,…) lancèrent véritablement ce projet ambitieux à visée européenne.
Le titre de champion de France 1984 vint couronner cette politique. À la recherche de nouveaux revenus pour la financer, Claude Bez s’appuya sur Jean-Claude Darmon pour lancer le combat pour l’obtention de droits TV. Très (trop?) sûr de sa force héritée de nouveaux succès domestiques ou européens, le président bordelais vit d’un mauvais œil l’arrivée de Bernard Tapie dans le football français. Le départ d’Alain Giresse dans la cité phocéenne en 1986 constitua une première « prise de guerre » de la part de l’industriel parisien.
Fort d’un doublé coupe-championnat en 1987, le président bordelais tomba dans une certaine mégalomanie. Avec le soutien de Darmon et du Variétés Club de France, il fut nommé le 1er novembre 1988 superintendant de l’équipe de France, un poste spécialement créé pour lui. Ce « Putsch de la Toussaint » faisait suite au pitoyable match nul des Bleus à Chypre (1-1) quelques jours plus tôt. Profitant de la faiblesse du pouvoir fédéral et de son président Jean Fournet-Fayard, Claude Bez prit les commandes du football français et nomma Michel Platini sélectionneur à la place d’Henri Michel. Pour la petite histoire, la genèse de cette nomination se déroula le 26 octobre dans l’hôtel hongrois qui accueillait les Girondins le jour du match de Coupe d’Europe contre Ujpest Dosza. Claude Bez proposa le poste à Michel Platini, alors consultant pour Canal +, diffuseur de la rencontre.
Mais ce fut quand Bez fut le plus influent au sein des instances nationales que les Girondins commencèrent à décliner. Les mauvais résultats sportifs dus à des départs de joueurs cadres (Battiston, Girard, Lacombe) creusèrent le déficit d’un club qui avait beaucoup investi. Claude Bez décida en février 1989 de licencier Aimé Jacquet et se retrouva dans l’oeil du cyclone, attaqué sur le front politique, fiscal et sportif.
Lâché par Chaban-Delmas, il ne put enrayer sa descente aux enfers et démissionna le 26 novembre 1990. Alain Afflelou lui succéda et, avec son vice-président Jean-Didier Lange, déposa le bilan d’un club exsangue. Les Girondins de Bordeaux furent relégués administrativement en D2 à la fin de la saison 1990-1991. Condamné à la prison dans le cadre de la surfacturation des travaux du château du Haillan en 1995, Claude Bez, quant à lui, fut incarcéré à la prison de Gradignan en 1997. Il resta deux mois derrière les barreaux. Il mourut à 58 ans des suites d’une crise cardiaque.