[Anniversaire] Anciens des Girondins, Jean Swiatek aurait fêté son anniversaire ce 11 Décembre
Aujourd’hui, ça aurait été l’anniversaire d’un ancien joueur passé par le club des Girondins de Bordeaux : Jean Swiatek. L’occasion de retracer son parcours au club, notamment grâce à Girondins Rétro.
Jean Swiatek
- Jean Swiatek 11/12/1921-17/05/2017, défenseur central, au club entre 1944 et 1954, 257 matchs et 4 buts
Tour de contrôle de la défense girondine, Jean Swiatek était surnommé « King Kong » en raison de son physique impressionnant. Il ne taclait jamais, préférant rester debout. Il était très difficile à passer en un contre un. Meneur d’hommes, c’était un aboyeur : il réclamait que ses coéquipiers offensifs participent aux tâches défensives. Un novateur pour l’époque…
Né en Pologne, Jean Swiatek s’installa à 4 ans avec sa famille, à Blénod, en Meurthe-et-Moselle. Il débuta le football dans le club local contre l’avis de son père qui s’y opposait. Ainsi il demanda à un cousin de lui rédiger une autorisation parentale. Incorporé à 17 ans en équipe première de cette formation, le jeune défenseur fit rapidement impression en Division d’Honneur.
Mais avec la Seconde guerre mondiale, sa carrière fut compromise. En 1942, il fut envoyé en Allemagne pour accomplir le STO, à Sarrebruck, bénéficiant néanmoins d’une autorisation pour revenir à Blénod jouer le week-end.
Recommandé par son entraîneur de Blénod aux Girondins, apprenant que les dirigeants bordelais seraient intéressés pour qu’il rejoigne le club, il s’évada en mai 1943 et se rendit en Gironde de préférence au RC Roubaix qui le convoitait également. Ce ne fut pas le seul Lorrain à rejoindre l’Aquitaine pour fuir l’oppression allemande. Des footballeurs comme Troisième, Lisiero, Komolka, ou Kargu. Grâce à Raymond Brard, secrétaire général du club, il intégra le corps des pompiers du Port de Bordeaux et évita ainsi d’être mobilisé.
Après des débuts dans les rangs amateurs de l’Equipe fédérale, il intégra en 1944 l’équipe professionnelle. Il y resta jusqu’en 1954. Sélectionné pour la première fois chez les Bleus en 1944, il joua également un match inoubliable à Wembley, devant 90 000 spectateurs et face au grand Stanley Matthews, futur ballon d’or. Capitaine des marine et blanc, il eut l’honneur de conduire sa formation jusqu’au premier titre de champion de France du club en 1950 et jusqu’à la finale de la Coupe Latine, la même année.
Avec René Gallice, il forma un duo symbole de la solidité girondine et un modèle de conscience professionnelle et de dévouement à leur club. Finaliste malheureux de la Coupe de France 1952, il quitta les Girondins en 1954. Il entama alors une carrière d’entraîneur à Saint-Jean-d’Angély jusqu’en 1962. Il se consacra alors à son magasin d’articles de sports ouvert à Bordeaux (voir ci-contre).
En juillet 1970, il revint aux affaires comme directeur sportif du club girondin avec son alter ego René Gallice. Ils rappelèrent André Gérard pour occuper le poste d’entraîneur.
Gallice et Swiatek, les inséparables
Coéquipiers durant de nombreuses saisons au sein des Girondins de Bordeaux, René Gallice et Jean Swiatek furent également des associés à l’issue de leur carrière.
En effet, le 12 mai 1957, les deux hommes, retirés des terrains depuis quelques années, inaugurèrent au coeur de Bordeaux, près du cours de l’Intendance, rue des Remparts, un nouveau magasin d’articles de sport. Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux, était bien évidemment présent.
Puis le magasin s’installa au 1, rue de Grassi. Sur la devanture, on pouvait lire l’enseigne : « Gallice et Swiatek« . Outre le renom des propriétaires du lieu, ce magasin fut renommé dans toute la région pour la qualité de l’offre proposée. Il était également un lieu convivial de rencontres entre sportifs régionaux, un lieu où les tennismen aquitains pouvaient venir s’inscrire à des tournois,… Mais surtout, c’était l’endroit où les footballeurs du coin pouvaient acquérir, entre autre matériel de sport, les fameux crampons à bouts carrés que Swiatek faisait venir de Lorraine.
En 1988, le magasin baissa définitivement ses rideaux. Une page se tournait…