[Anniversaires] Passés par les Girondins, deux joueurs majeurs auraient fêté leurs anniversaires ce 16 Décembre : Edouard Kargulewicz et Bernard Baudet
Aujourd’hui, cela aurait été l’anniversaire de deux anciens passés par le club des Girondins de Bordeaux : Edouard Kargulewicz et Bernard Baudet. L’occasion de retracer leurs parcours au club, notamment grâce à Girondins Rétro.
Edouard Kargulewicz
- Edouard Kargulewicz 16/12/1925-13/03/2010, avant-centre, au club entre 1947 et 1958, 386 matchs et 166 buts
Véritable avant-centre, très athlétique, Edouard Kargu était puissant et réaliste. Son manque de vélocité ne l’empêcha pas d’être une terreur pour les gardiens de but adverses. Il n’hésitait pas à frapper de loin et débloquait souvent ainsi les rencontres. Il excellait également dans le jeu de tête. En vieillissant, il ajouta une corde à son arc en gagnant en intelligence de jeu. En revanche, il manquait de vitesse.
D’origine polonaise, Edouard Kargulewicz, dit « Kargu » arriva en France après la Seconde Guerre Mondiale. Après un passage par Blénod, il rejoignit Cognac. Sous les ordres d’André Gérard, il commença à affirmer ses qualités de buteur. Quand Gérard retourna entraîner les Girondins en 1947, il l’emmena dans ses bagages. Il resta 11 saisons en Gironde et fit trembler les filets à 158 reprises, ce qui le classe en deuxième position des meilleurs buteurs de l’histoire du club, derrière Alain Giresse.
Aux côtés de Gallice, de Libar et de De Harder, il contribua largement à l’obtention du premier titre bordelais de l’histoire, en 1950. Naturalisé français en novembre 1949, il intégra l’équipe de France l’année suivante, mais ne joua que 11 fois sous le maillot frappé du coq, ne parvenant pas à s’imposer au centre de l’attaque française.
À l’issue de la saison 1953-1954, il termina meilleur buteur de Première division, avec 27 buts dans son escarcelle. Cela finit de le placer parmi les grandes idoles des supporters bordelais des années 50. Lors de la 1ère journée de D1 de la saison 1954-1955 face à Lens, un épisode vint renforcer sa popularité. Remplaçant en défense centrale Garriga blessé et donc exilé à l’aile gauche de l’attaque, le buteur bordelais accomplit une prestation de haut vol et permit à son équipe de tenir défensivement et même de remporter le match.
En 1958, il acheva sa carrière en D2, comme il l’avait commencée. Tout en se rapprochant du club amateur de Langon, il embrassa une nouvelle profession, celle de docker, comme Manuel Garriga. Il décéda à l’âge de 84 ans dans sa maison de Camblanes-et-Meynac (Gironde), au terme d’une vie bien remplie.
Dans l’histoire
En terminant meilleur buteur de Première division avec 27 buts marqués, Edouard Kargu demeure encore à ce jour le recordman bordelais sur une saison.
Lors de cette saison 1953-1954, les Girondins terminèrent 3ème du championnat, à un seul petit point du champion lillois.
Malgré la présence sous le maillot bordelais de chasseurs de buts de premier plan, ni Pauleta (22 buts), ni Wiltord (22 buts), sacrés également meilleurs buteurs du championnat, ne firent mieux que lui…
En revanche, l’Aigle des Açores devance son prestigieux prédécesseur sur le nombre de buts marqués toutes compétitions confondues. En 2001-2002, le Portugais poussa 35 fois le ballon au fond des filets alors que Kargu atteignit le total de 30 réalisations lors de la saison 1953-1954.
Bernard Baudet
- Bernard Baudet 16/12/1939-30/03/2017, milieu défensif, au club entre 1959 et 1969, 260 matchs et 30 buts
Homme protée de ses différents entraîneurs, il pouvait évoluer avec autant de réussite en défense (à droite ou à gauche) ou en position de milieu de terrain défensif. Son jeu engagé lui donna rapidement la réputation de joueur rugueux, dur sur l’homme. Professionnel irréprochable, remarquable athlète, il possédait un tempérament explosif sur le terrain. Il manquait de vivacité et peinait au démarrage. Il avait aussi tendance à prendre du poids.
Figure du football sud-girondin, Bernard Baudet intégra les rangs des Girondins en 1959. Sa première saison fut catastrophique sur le plan collectif puisque les hommes de Camille Libar à peine remontés en D1 chutèrent en D2 avec une défense très perméable (102 buts encaissés).
Après un passage par le club algérien du ROP Constantine en 1961, il s’affirma à son retour comme un des joueurs de confiance de l’entraîneur bordelais Salvador Artigas au point de devenir un des piliers d’une formation marine et blanc toujours placée, jamais vainqueur (3 fois vice-champions, 3 finales de Coupe de France), durant ces années 60.
Avec l’arrivée de Bakrim sur le banc, il donna une autre envergure à son registre technique, étant désormais capable de participer à la construction du jeu. En 1969, après une nouvelle désillusion en finale de la Coupe de France, il quitta Bordeaux pour rejoindre Boulogne-sur-Mer. Il termina son parcours par une expérience à Châteauroux avant de rejoindre le club amateur d’Orthez pour occuper le poste d’entraîneur-joueur.
Un temps reconverti comme gérant d’une société de transports express au Pays Basque, grand amateur de courses automobiles, devenu retraité, il prit part à des rallyes amateurs comme co-pilote. Mais sa passion pour la vitesse lui fut fatale… Responsable d’un accident meurtrier à Lacanau en 1991, il trouva lui-même la mort sur la route quelques années plus tard, dans l’Ain.
Un disciple de René Gallice
Né dans les Landes de Gascogne, Bernard Baudet commença le football à Aillas, avant de rejoindre l’AS Gironde. Au sein de ce club, il fit son apprentissage sous la direction de celui qui allait devenir son mentor et ami, René Gallice.
L’ancien grand joueur des Girondins avait en effet rejoint ce petit club à l’issue de sa carrière professionnelle pour en prendre les destinées. En entraînant ce futur joueur bordelais, il lui fit travailler la condition physique et la régularité sur 90 minutes.