Bruno Irles : « Andy Carroll, il a des enfants. Ils vivent à Londres et c’est essentiel qu’il ait des moments à passer avec ses enfants si je veux qu’il soit bon »
Invité dans l’émission Top Foot sur TV7 Bordeaux, Bruno Irles, entraîneur bordelais, a évoqué l’évolution du football et notamment l’aspect psychologique et mental d’un joueur.
« Si j’ai dû apprendre à me former sur cet aspect ? Oui. Alors on en parle beaucoup plus aujourd’hui. On en parle beaucoup plus parce qu’aujourd’hui la parole est plus facile. Je sais que quand j’étais joueur, il y avait des joueurs qui avaient ces problèmes-là, sûrement des entraîneurs mais ça restait plus entre soi. Aujourd’hui c’est plus facile de l’exposer, d’exposer cette difficulté et l’aide psychologique qu’on peut apporter aux joueurs. Déjà, on est formés, on a de la chance. Les diplômes sont longs en France, j’ai mis 17 ans entre le moment où j’ai passé mon premier diplôme en 99, et le moment où j’ai mon diplôme professionnel. Mais il y a une formation qui est très riche et cet aspect psychologique, notamment dans les dernières années avec le BEPF, est fortement abordé. L’entraîneur qui veut aborder, peut être aidé dans le très haut niveau. Il peut y avoir un psychologue. Mais cet aspect-là, je trouve qu’il est essentiel de l’aborder avec le staff. Cet aspect de soutien psychologique, c’est mon kiné, c’est mon docteur, c’est mon intendant, c’est Dado, c’est ma diététicienne, ce sont tous ceux qui vont graviter un peu autour des joueurs. Les joueurs ont des relais pour me faire part. J’arrive à ressentir les informations, ressentir le poul de mon vestiaire. Un joueur qui n’arrive pas à s’exprimer, il a un joueur relai avec un cadre, qui va lui venir me le dire. J’appréhende un peu ces situations et j’essaye, je fais le maximum aussi pour les connaître humainement. Tout le monde connaît Andy Carroll, il a des enfants. Ils vivent à Londres et c’est essentiel qu’il ait des moments à passer avec ses enfants si je veux qu’il soit bon. Peut-être qu’il va rater une séance, certains diront qu’il s’entraîne moins, non ! C’est cet aspect psychologique de prendre en compte l’humain qui est primordial. Donc c’est moi, c’est mon staff, ce sont mes joueurs et c’est pour ça que ce métier, mon métier, est très riche. »
Retranscription Girondins4Ever