Attaquant au style direct, très impactant et volontaire, Alberth Elis n’en présente pas moins un aspect fruste. Sa technique individuelle est loin d’être suffisante pour s’exprimer au très haut niveau. Capable d’évoluer dans l’axe, comme sur les deux côtés, il est plus à l’aise dans le couloir droit.

Né à San Pedro Sula, deuxième ville du Honduras, Alberth Josué Elis Martinez débuta le football dans un club de cette localité, le Real CD Espana. Il poursuivit sa carrière au EF Esafi puis à Inmude, deux formations honduriennes. A 15 ans, il n’hésita pas à partir faire un stage au Mexique avant de revenir défendre les couleurs du CD Olimpia, le plus grand club du pays. Il découvrit également les compétitions internationales avec les sélections de jeunes, notamment la Coupe du Monde U17 en 2013.

Durant l’été 2016, il brilla lors des Jeux Olympiques conduisant, à la surprise générale, sa sélection en 1/2 finale de la compétition. Ses brillantes performances lui valurent de rejoindre le championnat mexicain et le CF Monterrey. Après 6 mois au Mexique, il tenta sa chance en MLS au sein de la franchise de Houston. Là, il s’affirma comme l’un des meilleurs attaquants du championnat nord-américain, figurant même sur la jaquette du jeu vidéo FIFA 19 sur ce continent.

En 2020, à 24 ans, il traversa l’Atlantique pour rejoindre le club portugais de Boavista, recruté par Admar Lopes, futur directeur sportif des Girondins. La Pantera s’adapta rapidement au jeu européen, suscitant des intérêts de clubs écossais ou anglais.

Mais l’arrivée de Gérard Lopez, également propriétaire de Boavista, à la tête des Girondins régla l’affaire et le joueur hondurien débarqua en Gironde en août 2021, sous forme de prêt, dans un premier temps. Il inscrivit 9 buts lors de sa seule saison en L1, un total correct mais insuffisant pour aider les Girondins à ne pas tomber en L2.

Annoncé sur le départ pour renflouer des caisses qui commençaient déjà à sonner le vide, puis blessé, il ne s’inscrit pas dans le projet de remontée immédiate. En janvier 2023, il fut même prêté en L1, au Stade Brestois. N’inscrivant aucun but dans le Finistère, il revint à Bordeaux à l’issue de son prêt.

A l’image de l’équipe bordelaise jamais à son affaire durant la saison 2023-2024, Elis ne fut d’aucun secours pour éviter une médiocre 12ème place en L2. Il se blessa même grièvement en février 2024, clôturant ainsi son passage sous le maillot marine et blanc.

Les déboires financiers des Girondins le contraignirent à quitter le club durant l’été 2024 alors qu’il ne semblait pas encore avoir recouvrer tous ses moyens physiques…

Quand sa vie bascula un soir de février 2024…

On jouait la 1ère minute de jeu d’un Bordeaux-Guingamp ce 24 février 2024, sur la pelouse du Matmut Atlantique, lorsque les têtes d’Alberth Elis et de Donatien Gomis se heurtèrent sur un duel aérien. Le Guingampais se releva difficilement tandis que le Hondurien resta inanimé au sol. 

Soigné de longues minutes sur le terrain, il sortit sur une civière avec un masque à oxygène. 

Transféré au centre hospitalier Pellegrin de la ville, il fut placé dans “un coma artificiel protecteur” avant de subir une intervention chirurgicale dans la nuit suivante.

 Elis reçut de très nombreux messages du monde du football. “Nous souhaitons vous remercier du fond du cœur pour votre soutien, vos mots d’encouragement et vos prières et nous remercions particulièrement les équipes médicales pour leurs soins“.

Après plus d’un mois d’hospitalisation et une sortie du coma, il regagna son domicile. Il n’eut aucune séquelle neurologique, mais ne retrouva pas le terrain avec les Girondins et dut attendre de longs mois avant de pouvoir reprendre la compétition.

Malcom Bokélé

• Malcom Bokélé, latéral droit, au club entre 2020 et 2024, 60 matchs et 2 buts

Formé comme défenseur central, Malcom Bokele a réussi à percer avec les professionnels comme défenseur latéral droit. Très puissant, dynamique, enthousiaste et rapide, il a beaucoup travaillé pour gommer des lacunes certaines dans le placement, la concentration, la relance et la qualité de centre. Néanmoins il lui reste encore beaucoup de travail pour devenir un joueur complet.

Né à Lyon de parents camerounais et congolais, Malcom Bokele Mputu grandit dans le quartier Paul-Santy. Il commença le football dans le club de l’AS Bellecour Perrache, avec son petit frère Morgan. Tous les deux rejoignirent ensuite les rangs de l’Olympique lyonnais. Mais, confronté à de nombreuses blessures dues à une croissance trop rapide, Malcom ne fut pas conservé par le club rhodanien et, après trois saisons, il rebondit à l’Eveil de Lyon puis au FC Lyon.

A 17 ans, sa trajectoire bien sinueuse le conduisit ensuite à Bourg-Péronnas où il découvrit les exigences des championnats nationaux. Remarqué deux ans plus tard par le FC Metz, il intégra la réserve du club lorrain et signa un contrat stagiaire. Apparu avec les pros lors d’un match amical, il ne fut pas conservé au terme d’une seule saison et se retrouva durant l’été 2020 sans club.

Ce furent les Girondins de Bordeaux qui lui offrirent une nouvelle chance quand en octobre 2020 ils le recrutèrent pour intégrer l’équipe réserve. Ignoré par Gasset puis Petkovic, il signa néanmoins son premier contrat professionnel. Il découvrit également les honneurs de la sélection U23 du Cameroun, pays de sa maman, durant l’automne 2021. Condamné à évoluer en réserve, il fit l’objet d’un prêt en janvier 2022 au FC Villefranche Beaujolais. Titulaire dans cette formation de National, il participa à la course pour la montée en L2.

De retour en Gironde en juin 2022, le Franco-Camerounais saisit immédiatement sa chance au sein de l’équipe première reléguée en L2. Il s’installa dans le couloir droit de la défense, souvent préféré à Clément Michelin. Il apporta son dynamisme et son enthousiasme à un groupe qui échoua malheureusement de peu dans son objectif de remontée immédiate en L1. Cette bonne saison s’accompagna de sa première sélection en A au printemps.

Durant l’été 2023, il aurait aimé quitter les Girondins pour, comme ses amis Mwanga et Bakwa, connaître le haut niveau. Hélas, pour lui, il ne parvint pas à trouver un club pour l’accueillir. Aussi, mis sur la touche par David Guion, il profita des mauvais résultats, des prestations en demi-teinte de Michelin ou des blessures pour retrouver le terrain.

Son aventure en Gironde, comme pour tous ses coéquipiers, prit fin avec la rétrogradation administrative des Girondins. Il quitta le club pour rejoindre la Turquie et le Göztepe SK.

Une famille de footballeurs

Inséparable de son petit frère Morgan, Malcom Bokele débuta à jouer au football avec lui. « Mes parents voulaient que je l’accompagne à ses entraînements, alors je suis allé au club de l’AS Bellecour Perrache à 9 ans, avant de rejoindre l’Olympique lyonnais ».

Non retenus tous les deux par le grand club lyonnais, ils connurent une nouvelle expérience commune dans les rangs des équipes de jeunes du FC Metz. 

Depuis leurs chemins se sont séparés : Morgan a signé un contrat professionnel en Lorraine tandis que Malcom jouait aux Girondins puis en Turquie.

Pour compléter le tableau, Malcom Bokele a deux cousins qui évoluent au RC Lens (réserve) et aux Chamois Niortais.

Jean Marcelin

• Jean Marcelin, défenseur central, au club entre 2023 et 2024, 20 matchs et 1 but

Défenseur athlétique, Jean Harisson Marcelin présente de grosses qualités dans le duel et dans le jeu aérien. En revanche, ses problèmes de concentration, ses lacunes techniques et son manque de vitesse sont rédhibitoires pour évoluer au plus haut niveau…

Né à La Réunion, Jean Harisson Marcelin découvrit le football dans les rangs de l’Ecole de Foot du Port (2006-2008) avant de rejoindre la Société Sportive Jeanne d’Arc (2008-2015), un autre club de cette commune du nord-ouest de l’île.

Doté d’un potentiel athlétique remarquable, il attira le regard des recruteurs de la métropole. Ainsi, en 2015, il débarqua à l’AJ Auxerre où il effectua toute sa formation. Sélectionné en équipe de France U19 avec qui il disputa un Euro, il signa son premier contrat professionnel avec le club bourguignon en février 2018 avant de débuter en L2 l’été suivant.

Il s’imposa véritablement dans la défense de l’AJA lors de la saison 2019-2020. Convoité par le Milan AC durant le mercato hivernal, il choisit finalement de rejoindre l’AS Monaco en janvier 2020. Le club monégasque le prêta la saison suivante à leur club filiale, le Cercle Bruges, où il accomplit une saison complète. Barré à l’ASM, il resta finalement une seconde saison en Belgique.

Libéré de sa dernière année de contrat par Monaco, il atterrit aux Girondins en juillet 2023. Profitant des absences ou du départ de Stian Gregersen, il fut titularisé à plusieurs reprises dans la défense girondine. Mais ses prestations furent très souvent affligeantes. Aussi durant l’été 2024, il fut placé sur la liste des joueurs indésirables et trouva rapidement un point de chute en Israël, au Beitar Jérusalem.

Quand Riera lance Marcelin en attaque…

En manque d’attaquant axial avec le prêt de Badji et l’indisponibilité de Elis, Albert Riera fit entrer Jean Marcelin… en attaque lors des 10 dernières minutes d’un match à Annecy (défaite 3-1), en mars 2024. Le coach bordelais désirait mettre plus de présence axiale sur la défense savoyarde et associer un joueur de 1,97m à Zan Vipotnik.

Si le coup de poker faillit fonctionner avec une frappe croisée du Réunionnais détournée par le portier annécien, il ne fut plus tenté lors des rencontres suivantes…

Rafal Straczek

• Rafal Straczek, gardien, au club entre 2022 et 2024, 24 matchs et 27 buts encaissés

Gardien longiligne à l’état d’esprit remarquable, Rafal Straczek possède des bons réflexes qui lui permirent de stopper plusieurs penalties dans sa carrière. En revanche, ses sorties et surtout son jeu au pied, désastreux, le condamnèrent définitivement…

Né à Jaroslaw, une ville moyenne du Sud-Est de la Pologne, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne, Rafal Straczek découvrit le football dans les rangs du club du JKS 1909. Après un bref passage au UKS Lodz, il reprit son apprentissage du poste de gardien dans les rangs du club de sa ville natale. Ses performances prometteuses lui valurent d’être sélectionné en équipe nationale U18 et de susciter les convoitises de clubs plus huppés.

A l’âge de 18 ans, il quitta Jaroslaw pour rejoindre le Stal Mielec. Trop tendre pour envisager d’être titularisé dans ce club de première division, il fit l’objet de deux prêts, à Wolczanka puis au Motor Lublin.

Enfin, en août 2020, il découvrit l’élite du football polonais en fêtant sa première titularisation lors de l’ouverture du championnat. Il enchaîna une soixantaine de matches dans les cages de Mielec avant d’être repéré par les recruteurs bordelais.

Dès le mois de janvier 2022, libre de tout contrat, il s’engagea pour 4 ans avec les Girondins mais resta jusqu’à l’été suivant en Pologne. Il fit des premiers pas timides en Gironde, ne disputant que des matches de préparation avant que David Guion le lança en compétition, lors d’un match de Coupe de France en octobre 2022 face au Stade Bordelais.

Doublure de Gaëtan Poussin lors de cette première saison en L2, il fut propulsé titulaire lors de la saison 2023-2024. Et ce fut le début du “festival”. Auteur de bourdes à répétition, il fut maintenu durant de trop longues semaines dans les cages avant de retrouver une place sur le banc, plus conforme avec le niveau affiché. Kalle Johnson prit la relève…

Dès lors, il savait son avenir bouché en Gironde. Albert Riera l’installa dans un loft avec les joueurs indésirables. La relégation administrative des Girondins scella définitivement son départ. Il retourna dans son pays et s’engagea avec le club promu du GKS Katowice, club croisé en Coupe d’Europe par les Marine et Blanc lors de la saison 1994-1995.

Des bourdes à répétition

Désigné titulaire par David Guion au début de la saison 2023-2024, Rafal Straczek fut l’auteur de bourdes à répétition …

• 30 septembre 2023 : Sur une passe en retrait de Barbet, il manqua son contrôle et se fit subtiliser le ballon par le Grenoblois Postolachi (défaite 2-0).
• 21 octobre 2023 : Auteur d’une grosse erreur de relance en faisant une passe dans l’axe sur l’Angevin Lopy, ce dernier ouvrit le score (défaite 2-0).
• 5 décembre 2023 : il fut l’auteur d’une nouvelle erreur grossière sur la pelouse de Quevilly lorsque son dégagement fut contré par Soumano et finit au fond de ses filets (défaite 3-2).