[Anniversaires] Passés par les Girondins, Sylvain Wiltord, Bruno Cheyrou, Yoann Barbet et Boubacar Kébé fêtent leurs anniversaires ce 10 Mai

    ( Photo by Alain Gadoffre / Onze / Icon Sport )

    Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de quatre anciens passés par le club des Girondins de Bordeaux : Sylvain Wiltord, Bruno Cheyrou, Yoann Barbet et Boubacar Kébé. Sylvain fête ses 51 ans, Bruno ses 47 ans, Yoann ses 32 ans et Boubacar ses 38 ans ce 10 Mai. L’occasion de retracer leurs parcours au club. Actuellement Sylvain est ambassadeur à Rennes (Ligue 1), Bruno est responsable du recrutement sans club, Yoann évolue à Al-Riyadh (Arabie-Saoudite) et Boubacar est responsable de l’école de foot à Saint-Leu. A noter que Medeoud Abdallah aurait également fêté son anniversaire.

    Sylvain Wiltord

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    • Sylvain Wiltord, avant-centre, au club entre 1997 et 2000, 136 matchs et 59 buts

    Attaquant pouvant jouer dans plusieurs configurations, Sylvain Wiltord était un joueur rapide, adroit techniquement. Sa grande force résidait dans la qualité de ses déplacements. Il adorait tourner autour d’une pointe axiale (Laslandes, Trézéguet) et profiter de ses déviations. Adroit devant le but, il était précis dans ses gestes.

    Après des débuts dans des clubs amateurs parisiens (Neuilly-sur-Marne, Joinville-le-Pont), Sylvain Wiltord intégra assez tardivement le centre de formation du Stade Rennais en 1991. Il y connut ses premiers exploits. Après plusieurs saisons à se construire une belle réputation d’espoir, il prit la direction du Deportivo La Corogne en juillet 1997. Mais il ne porta jamais le maillot du club galicien. En effet, recruté au printemps par les dirigeants espagnols, il ne s’inscrivait plus dans les plans du nouvel entraîneur.

    Alertés par cet imbroglio, les recruteurs bordelais sautèrent sur l’occasion et négocièrent un transfert avec leurs homologues de La Corogne. Sans avoir participé à la préparation estivale, Wiltord débarqua en Gironde à 5 jours de la reprise du championnat. Excentré dans le couloir droit par Guy Stéphan, il se libéra avec la nomination d’Elie Baup au poste d’entraîneur. Replacé dans l’axe, aux côtés de Jean-Pierre Papin, il réalisa un coup du poker (4 buts) en 32ème de finale de la Coupe de France, contre Aubervilliers. Ce fut le véritable lancement de sa carrière girondine puisqu’il accomplit une fin de saison très prometteuse.

    La saison 1998-1999 fut sa meilleure saison en marine et blanc. Aux côtés de Lilian Laslandes, il participa grandement à l’obtention du titre de champion de France en terminant meilleur buteur du championnat. Il resta une saison supplémentaire afin de découvrir la Ligue des champions. Il maintint un bon niveau de performance individuelle, avec 21 buts, mais ne parvint pas à hisser le club sur le podium de la D1. Sélectionné par Roger Lemerre pour participer à l’Euro 2000, il tint un rôle important dans le couronnement des Bleus.

    Désireux de connaître une nouvelle aventure à l’étranger, il n’hésita pas à aller au bras de fer avec les dirigeants bordelais pour partir à Arsenal. Après des semaines de tractations, il quitta Bordeaux pour près de 20 M€.

    Il resta 4 ans en Premier League avant d’opter en 2004 pour l’Olympique Lyonnais. Il joua ensuite pour Rennes, Marseille, Metz, avant de finir son parcours de footballeur professionnel au FC Nantes.

    Les histoires d’amour finissent mal…

    Joueur décisif dans l’obtention du 5ème titre de champion de France, Sylvain Wiltord engagea un long bras de fer avec les dirigeants bordelais. Durant 3 mois, les protagonistes se déchirèrent dans une sombre affaire d’argent, de contrat, de plus-value, de parole donnée et non tenue.

    L’attaquant international n’avait qu’une idée en tête : rejoindre Arsenal et Arsène Wenger. Dès le mois de mars, il communiqua officiellement sa volonté de quitter les Girondins. Mais Jean-Louis Triaud ne l’entendait pas de cette oreille. Se retranchant derrière le contrat de 5 ans signé l’année précédente par Wiltord et l’engagement moral du joueur de rester au moins deux saisons, le président bordelais ferma à double tour la porte.

    Mais devant l’obstination du joueur à quitter Bordeaux, JLT se résolut à négocier un transfert avec Arsenal. Fort du soutien de son actionnaire M6, il rêva d’une transaction à 200 MF. Il faut rappeler que le club bordelais s’était engagé au moment du transfert de Wiltord en 1997 à verser 50 % d’une éventuelle plus-value à La Corogne, s’il était transféré avant juin 2001.

    Pendant que le joueur s’entraînait à l’écart du groupe avec Bernard Michelena, les enchères grimpèrent. Le 28 août, les négociations aboutirent enfin à un transfert estimé à 136 MF (dont 45 MF pour La Corogne).

    Un bras de fer qui écorna l’image que les supporters bordelais avaient du joueur…

    Bruno Cheyrou

     

    • Bruno Cheyrou, milieu relayeur, au club entre 2005 et 2006, 30 matchs et 1 but

    Bruno Cheyrou était un joueur complet avec une belle technique de gaucher et des qualités physiques intéressantes. Il était polyvalent puisqu’il pouvait jouer milieu relayeur, milieu défensif ou milieu gauche. Il ne lui manquait qu’un soupçon de vitesse pour passer un cap supplémentaire.

    Avec un grand-père ancien joueur du RC Paris et un père puis un oncle présidents de ce même club, la voie semblait toute tracée pour Bruno Cheyrou. Il effectua d’ailleurs ses premiers pas de footballeur au sein de l’école de foot du Racing avant d’émigrer vers Lens à 16 ans. Durant trois ans, il fut couvé par Daniel Leclercq. Mais face au refus du club lensois de l’incorporer au groupe professionnel, il partit au LOSC terminer sa formation et rejoindre son frère Benoît.

    Au sein du club nordiste, il gravit tous les échelons et débuta en D1. Titulaire régulier, il enchaîna les bonnes prestations ce qui lui valut d’être recruté en 2002 par Liverpool, avec qui il joua 38 matches en deux saisons.

    Mais en manque de temps de jeu, il fut prêté aux Girondins lors de la saison 2005-2006. Venu pour se relancer après un prêt peu concluant à Marseille, il réalisa des performances intéressantes sous la tunique bordelaise. Avec Ricardo, il retrouva son meilleur niveau et prit une part prépondérante dans la seconde place décrochée par les Girondins.

    Néanmoins, cherchant à renégocier le montant de son transfert, Bordeaux ne leva pas son option d’achat. Il semblerait que M6 soit également intervenu pour privilégier le maintien au club de Mavuba au détriment de Cheyrou. Aussi ce dernier retourna à Liverpool avant de signer à Rennes.

    Il termina sa carrière en passant par Famagouste (Chypre) puis Nantes.

    Pourquoi les Girondins n’ont-ils pas

    levé l’option d’achat ?

    Arrivé en provenance de Liverpool sous la forme d’un prêt d’un an avec option d’achat (1 M€) en juillet 2005, Bruno Cheyrou ne fut pas recruté définitivement un an plus tard.

    Pourtant les Girondins de Ricardo avaient réussi à décrocher un billet pour la Ligue des champions. Et le joueur de Liverpool avait fait plutôt bonne figure. Après une première moitié de saison où il fréquenta plus souvent qu’il ne l’aurait voulu le banc des remplaçants, il devint progressivement le premier choix pour être associé au Brésilien Fernando. Rio Mavuba en fit par moment les frais.

    Après envisagé au printemps de prolonger le bail de Cheyrou en Gironde, les dirigeants bordelais révisèrent leur point de vue. Alertés par les difficultés physiques observées en fin de championnat, ils doutèrent de sa capacité à enchaîner les matches lors de la saison suivante. Mais le président Triaud engageait surtout une partie d’échecs avec les Anglais pour obtenir l’arrivée sans indemnité de Cheyrou. Il la perdit…

    Yoann Barbet

     

    • Yoann Barbet, défenseur central, au club entre 2007 et 2014 puis entre 2022 et 2024, 71 matchs et 14 buts

    Malgré un physique assez imposant, Yoann Barbet est avant tout un joueur technique. Aimant relancer le ballon proprement, ce gaucher est capable de casser les lignes sur une passe. Son pied gauche lui permet aussi d’être souvent décisif sur coup franc. En revanche, il pêche parfois sur les ballons en profondeur, dans son dos, manquant de vivacité.

    Né à Libourne dans une famille de footballeurs amateurs, Yoann Barbet signa à 6 ans sa première licence dans le club de Mouliets. Au fil des regroupements entre les clubs de ces coteaux de Dordogne, proches de Castillon-la-Bataille, il poursuivit sa découverte du football à l’Olympique Saint-Pey puis au FC Vallée de Gamage. Il se fit rapidement repéré et, à 13 ans, il rejoignit le centre de pré-formation des Girondins. Il gravit les échelons et découvrit même la joie de porter, à une reprise, en 2011, le maillot de l’équipe de France U18. Il s’installa tout logiquement en équipe réserve mais, à 21 ans, il ne fut pas conservé par le club bordelais.

    Ce fut avec les Chamois Niortais qu’il signa son premier contrat professionnel, sous les ordres de Régis Brouard. Profitant d’une blessure d’un titulaire, il s’imposa au coeur de la défense niortaise. Ses prestations ne passèrent pas inaperçues et, après une seule saison en L2, il s’engagea avec Brentford, club de Championship.

    Après 6 premiers mois compliqués mais nécessaires pour s’acclimater à la dimension athlétique de ce championnat, Yoann Barbet gagna ses galons de titulaire. Il disputa plus de 200 matches dans l’antichambre de la Premier League avec Brentford (2015-2019) puis avec Queen’s Park Rangers (2019-2022).

    Toujours très attaché à sa région natale, il saisit la chance de rejoindre les Girondins durant l’été 2022. Relégués en L2, les Bordelais furent intéressés par son profil. Mais des problèmes financiers retardèrent l’homologation de son contrat et il ne put intégrer l’équipe qu’au début du mois de septembre. Installé en défense centrale avec Stian Gregersen, il rayonna durant toute la saison grâce à son leadership et ses qualités techniques. Capitaine des Marine et Blanc, il pensait vraiment réussir l’opération remontée en L1 jusqu’aux deux dernières journées, malheureusement mal négociées.

    Après la terrible désillusion de la saison 2022-2023, il repartit au combat au sein d’une équipe qui ne parvint jamais à retrouver la flamme de la saison précédente. Moins décisif, moins tranchant défensivement, il subit lui aussi le contexte bordelais. Et lorsque le club coula financièrement, il quitta les Girondins le coeur gros, à 31 ans. Il signa un contrat avec le club Al-Riyadh, entraîné par l’ancien international français Sabri Lamouchi.

    L’histoire d’un retour

    Dans Sud-Ouest, Yoann Barbet révélait en février 2023 que son départ des Girondins en 2014, faute de proposition de contrat professionnel, constituait une réelle blessure. Il garda ensuite en tête l’envie de revenir à Bordeaux par la grande porte…

    « J’ai toujours eu l’objectif de revenir sans en faire une fixette. J’ai commencé vraiment à y repenser les trois dernières années. Je disais à mon agent : tu ne peux pas envoyer un petit message ? Là, quand il m’a dit qu’ils étaient vraiment intéressés, je me suis dit : “j’ai fait 7 ans en Angleterre, j’ai d’autres propositions et ils m’appellent pour la L2”. J’ai réfléchi avec ma femme. J’ai compris que c’était la dernière chance, sinonj’aurais signé 3 ou 4 ans ailleurs. » Son père en sourit. « Yoan m’a téléphoné en me disant : devine qui m’a appelé. Amené comme ça, je savais. »

    Boubacar Kébé

    • Boubacar Kébé, avant-centre, au club entre 2004 et 2007, réserve

    Il arrive en France en 1994, alors âgé de 7 ans et s’inscrit dans le club de l’US Torcy. Il se fait rapidement remarquer par plusieurs clubs professionnels et signe un précontrat avec les Anglais de Blackburn. Mais en 2002, il rejoint Bordeaux où il devient champion de France dans une catégorie de jeunes.

    En provenance du centre de formation des Girondins de Bordeaux, Boubacar Kébé est d’abord prêté au FC Libourne-Saint-Seurin avant de le rejoindre définitivement en 2007. Il jouera finalement avec le club en ligue 2 lors des saisons 2006-2007 et 2007-2008.

    Lors d’un match de championnat contre le SC Bastia il se fait connaître pour s’être déclaré victime d’insultes racistes de la part de supporters. À la suite de cela, il joue pendant cinq mois dans la réserve du club girondin, ne revenant qu’en fin de parcours.

    Il quitte le club à la fin de la saison 2007-2008 lorsque celui-ci est relégué en National pour la saison 2008-2009.

    Le 17 juin 2008, Boubacar Kébé rejoint le Nîmes Olympique, club tout juste promu en Ligue 2, signant un contrat d’un an. Malgré un début de saison mitigé, il réalise de bonnes performances qui lui vaut d’être suivi par plusieurs formations de Ligue 1 et de Ligue 2. Après seulement six mois passés dans le Gard, il rejoint finalement le Racing Club de Strasbourg, le 15 décembre 2008. Bien que joueur important du dispositif de Jean-Luc Vannuchi (démis de ses fonctions le même jour), le club nîmois ne le garde pas car « il avait l’esprit ailleurs et manquait de motivation », selon son président, Jean-Louis Gazeau. Le transfert occasionne le versement d’une indemnité de 350 000 €. Il dispute 17 matchs et marque 5 buts pour le club nîmois.

    Boubacar Kébé fait sa première apparition avec son nouveau club le 22 décembre 2008 contre Boulogne. Mais il n’arrive pas à s’imposer dans le club alsacien, notamment à cause de ses blessures à répétition.

    Au début de saison 2010-2011, Laurent Fournier, alors nouvel entraîneur des ciel et blanc, l’utilise lors des matchs amicaux. Mais à cause de piètres prestations et d’une nouvelle blessure, il ne fera aucune apparition sous le maillot strasbourgeois, même en National.

    Medeoud Abdallah

     

    • Medeoud Abdallah 10/05/1932-29/03/2018, milieu défensif, au club entre 1956 et 1958, 63 matchs et 5 buts

    Milieu de terrain très actif attiré par le couloir gauche, il possédait une technique individuelle aboutie qui lui permettait d’être un pourvoyeur de ballons d’une grande clairvoyance. Il était venu pour donner un coup de jeune à l’effectif marine et blanc. Sa souplesse, sa détente et sa vélocité, cultivées durant de nombreuses années par la pratique du basket, firent merveille.

    Dès son plus jeune âge, Hedeoud Abdallah, surnommé Settati, découvrit le football dans les rues de sa ville natale de Settat. A 20 ans, il vint à Casablanca pour apprendre son métier d’instituteur.  Il entra au Widdad Athletic Club où il fit la connaissance de Driss Joumad et d’Abdesselem, futurs bordelais. Il signa ensuite au RAC Casablanca.

    En 1956, il décida de faire le grand saut et de traverser la Méditerranée pour rejoindre des Girondins, alors pensionnaires de Deuxième division.

    Il y resta deux saisons sans parvenir à faire remonter le club, Bordeaux finissant cinquième à chaque fois. En août 1958, il quitta précipitamment les Marine et Blanc pour rejoindre l’Algérie et l’équipe du FLN…

    Il revint ensuite au Maroc en 1964 pour finir sa carrière au MAS de Fes avant d’entamer une carrière d’entraîneur au Mouloudia d’Oujda avant de diriger l’équipe nationale du Maroc entre 1969 et 1970.

    Le Marocain de l’équipe du FLN…

    Durant l’été 1958, Hedeoud Abdallah rejoignit secrètement Tunis pour se rallier à l’équipe du FLN, un groupe de 32 joueurs professionnels acquis à la cause de l’Algérie libre. Fils d’un Algérien marié avec une Marocaine, il aimait sincèrement l’Algérie.

    Venu à la fin de la saison passer ses vacances au Maroc, il reçut une lettre de menaces. Passant par Madrid et Rome, il rejoignit la capitale tunisienne. 

    Mais à la mi-août, les Girondins étaient toujours sans nouvelle de son joueur et décida alors de suspendre son contrat professionnel. Il ne reporta plus jamais le maillot marine et blanc. 

    Il ne faisait aucune différence entre le Maroc qui l’avait vu grandir et l’Algérie qui l’avait adopté. C’était un personnage très aimé…