[Anniversaires] Passés par les Girondins, Philippe Fargeon, Issac Kiese-Thelin, Gilles Barragué et Benjamin Bertrand fêtent leurs anniversaires ce 24 Juin

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de quatre anciens passés par le club des Girondins de Bordeaux : Philippe Fargeon, Issac Kiese-Thelin, Gilles Barragué et Benjamin Bertrand. Philippe fête ses 61 ans, Isaac ses 33 ans, Gilles ses 55 ans et Benjamin ses 33 ans ce 24 Juin. L’occasion de retracer leurs parcours au club. Actuellement Isaac évolue à Malmö (Suède) et Benjamin est entraîneur adjoint au FC Sion (Suisse). A noter que Jean-Guy Astresses aurait également fêté son anniversaire.
Philippe Fargeon

- Philippe Fargeon, avant-centre, au club entre 1986 et 1988 puis entre 1990 et 1992, 122 matchs et 38 buts
Véritable avant-centre, Philippe Fargeon était accrocheur en diable, toujours à l’affût, avec un jaillissement formidable. Limité physiquement, il était rusé et savait être très efficace quand il ne se posait pas trop de questions. Durant ses 6 premiers mois à Bordeaux, il surfait sur une confiance sans borne. En revanche, lors de l’élimination contre Leipzig, lors de la séance des tirs aux buts, il démontra une certaine fragilité psychologique, refusant d’aller tirer. Il s’en voulut longtemps…
Signant sa première licence au FJEP d’Ambilly, Philippe Fargeon franchit à 14 ans la frontière pour intégrer le centre de formation de l’Etoile Carouge. Il y débuta en équipe première avant de revenir en France, à 19 ans, au sein de l’équipe réserve de l’AJ Auxerre. Barré par des joueurs comme R. Boli, Garande ou Vahirua, déçu par le monde du football professionnel, il ne resta qu’une seule saison en Bourgogne. De retour en Suisse, il pensait même arrêter le foot avant de lancer réellement sa carrière à Bellinzona. Sa réputation de sérial buteur (24 buts lors de la saison 1985-1986) franchit les frontières au point d’attirer le regard des recruteurs de Monaco ou du Racing. Mais ce fut Didier Couécou, directeur sportif des Girondins, à la recherche d’un attaquant pour booster l’efficacité offensive de l’équipe, qui emporta le morceau, après un premier refus en novembre 1986 et quelques atermoiements.
Il débarqua en Gironde en qualité de joker en décembre 1986 et devint un des grands artisans du doublé coupe-championnat (15 buts en 18 matches). En grande réussite, rien ne l’arrêtait… Ainsi en juin 1987, il découvrit l’équipe de France.
Titulaire indiscutable lors de la saison suivante, il ne fut pas aussi décisif et montra des faiblesses en Coupe d’Europe, notamment. Même s’il termina meilleur buteur du club avec 13 buts, sa présence au sein de l’effectif bordelais fut remise en question. En juin 1988, il préféra quitter les Girondins pour des raisons personnelles (maladie de sa mère) et pour tenter de reprendre le fil de sa carrière, au Servette Genève.
Mais son retour en Suisse ne se passa pas comme il l’espérait. Il regrettait ses années bordelaises et restait constamment en contact avec Couécou. Un grain de sable faisait toujours capoter ce retour.
Deux ans plus tard, il parvint enfin à revenir en Gironde mais il ne vécut pas les mêmes émotions que lors de son premier passage. Il participa très modestement à l’opération remontée en 1992 (20 matches et 1 but). Il était l’heure de quitter définitivement les Girondins. Il partit en Suisse, au FC Chiasso, terminer sa carrière.
Un vrai conte de fée
Âgé de 22 ans, Philippe Fargeon se tailla une belle réputation de buteur en Suisse au point d’alerter les recruteurs bordelais. S’il hésita un moment à répondre favorablement aux Girondins, notamment à cause d’une expérience malheureuse trois ans plus tôt à l’AJ Auxerre, il céda finalement à la cour assidue menée par Couécou et Jacquet.
Le 3 décembre 1986, le Savoyard signa pour 4 ans et demi à Bordeaux. 48 heures plus tard, il débuta sous le maillot marine et blanc contre Lille devant son nouveau public de Lescure. Il ne mit que 21 minutes avant d’ouvrir son compteur but et lança les Girondins vers une facile victoire (3-0). Ce n’était que le début d’une série époustouflante puisque Fargeon inscrivit 15 buts en 18 matches disputés en D1 et 20 buts en 32 matches TCC.
Ses brillantes prestations reléguèrent un monument comme Bernard Lacombe sur le banc et participèrent à l’obtention du second doublé de l’histoire du club.
Moins d’une semaine après la victoire en finale de la Coupe de France contre l’OM, l’avant-centre bordelais découvrait l’équipe de France. Le sélectionneur Henri Michel le fit entrer lors du dernier quart d’heure d’un triste Norvège-France (2-0).
Il pouvait néanmoins partir en vacances en mesurant le chemin accompli en 6 mois…
Isaac Kiese-Thelin
- Isaac Kiese-Thelin, avant-centre, au club entre 2014 et 2017, 36 matchs et 4 buts
Attaquant longiligne, Isaac Kiese Thelin n’est pas un grand buteur. Il est batailleur sur un terrain, remue les défenses adverses mais connaît d’énormes difficultés pour convertir ses occasions en but. Annoncé par de nombreux spécialistes comme un réel talent, il peine à confirmer.
Formé à l’IFK Karlslunds, Isaac Kiese Thelin débuta dans son club formateur en D3 suédoise. Remarqué rapidement par des clubs de l’élite, il fut transféré à l’IFK Norrköping en 2011. S’imposant peu à peu comme un élément indispensable de l’équipe, il rejoignit le champion suédois en titre, Malmö FF, en 2014. Il explosa littéralement, devenant un grand espoir du football suédois. Il découvrit la Ligue des champions, élimina la sélection française espoirs lors d’un barrage mémorable, puis rejoint l’équipe nationale A.
En janvier 2015, il fut transféré aux Girondins de Bordeaux. Annoncé comme un grand espoir, il avait pour mission de renforcer une attaque bordelaise à la peine. Régulièrement titularisé par Willy Sagnol, il marqua trop peu (1 but). Alors qu’il remporta l’Euro Espoirs en 2015, il connut une saison 2015-2016 très difficile. Souvent blessé, il ne joua qu’une poignée de matches.
Sur la sellette, il réussit à convaincre les dirigeants bordelais et Jocelyn Gourvennec de le garder. Hélas il ne parvint pas à s’imposer en Gironde et dut faire le constat amer qu’il fallait partir pour tenter de relancer une carrière déjà en danger. En janvier 2017, il fut prêté à Anderlecht qui l’acheta définitivement en juin 2017.
Il fit ensuite l’objet de plusieurs prêts (Waasland-Beveren, Bayer Leverkusen, Malmö, Kasimpasa, ) avant de quitter le club bruxellois en février 2021, direction le FC Baniyas et les Emirats Arabes Unis. Au printemps 2022, il retourna dans son pays à Malmö.
Un avenir doré lui était promis
Quand il débarqua aux Girondins en janvier 2015, Isaac Kiese Thelin avait redonné le sourire aux techniciens bordelais, ravis de voir un vrai avant-centre signer à Bordeaux.
Les premières impressions laissées lors de ses débuts sur la Plaine du Haillan faisaient dire à un Willy Sagnol, aux anges, que le Suédois n’était que de passage vers un avenir doré…
Effectivement, il ne fut que de passage mais il se perdit ensuite dans des clubs loin de la renommée espérée…
Gilles Barragué
- Gilles Barragué, gardien, au club entre 1986 et 1990, réserve
Formé au club, Gilles Barragué fréquenta les sélections de jeunes. Considéré comme un des plus grands espoirs du club, il ne parvint jamais à s’imposer. Il faut dire que derrière Dominique Dropsy et Joseph-Antoine Bell, il n’était pas simple de se faire une place.
De retour sur les terrains après une grave blessure à la main, il ne connut que la réserve des Girondins avant de partir pour Angers, où il fut essentiellement aligné avec l’équipe B. Il disputa néanmoins un match en D2 avec les Angevins en juillet 1990, contre Saint-Quentin.
Il quitta le monde professionnel et accomplit alors une carrière en amateur, au Stade Bordelais. En décembre 1995, il frôla l’exploit en Coupe de France avec le SBUC contre Angers (D2). Lors d’une épique série de tirs aux buts, les Bordelais rendirent les armes à 9-8, un certain Ulrich Ramé donnant la qualification aux Angevins. Il termina sa carrière au Pian Médoc.
La malchance !
Alors qu’il connaissait une progression régulière et prometteuse, Gilles Barragué fut intégré par Aimé Jacquet au groupe professionnel pour le stage de préparation d’Aix-les-Bains, en juillet 1988.
Mais lors d’un entraînement, il fut victime d’une fracture de la main gauche. Un coup dur pour le jeune gardien qui le mit sur le flanc durant toute la saison 1988-1989. En effet, opéré en décembre 1988 (greffe osseuse), il connut des complications…
Même si cette grave blessure ne le condamna pas, elle contraria fortement sa progression et eut certainement un impact négatif sur sa carrière.
Benjamin Bertrand
- Benjamin Bertrand, gardien, au club entre 2006 et 2009, U17 Nationaux
Bertrand a fréquenté plusieurs centres de formation, notamment ceux de la Real Sociedad, des Girondins de Bordeaux et du Tours FC. C’est de ce dernier qu’il a finalement réussi à percer dans le football professionnel, faisant ses débuts en Ligue 2 le 1er août 2014 contre l’US Créteil-Lusitanos lors d’une victoire 4-2 à domicile. Bertrand a également été utilisé occasionnellement en équipe première, lui permettant ainsi de jouer. Après la saison 2014-2015, son contrat n’a pas été prolongé.
Après avoir été agent libre pendant la première moitié de la saison 2015-2016, il a signé un contrat de six mois avec l’équipe singapourienne des Young Lions, pour la saison 2016 de la S.League, faisant de lui le joueur le mieux payé de l’équipe. Il a fait ses débuts lors du quatrième match de la saison, aidant sa nouvelle équipe à obtenir un score plus respectable contre les neuf fois champions Warriors FC. Après la fin de la saison 2016 de la S.League, Bertrand a décidé de ne pas prolonger son contrat, optant pour un retour en Europe.
Depuis son retour en Europe, Bertrand est resté libre de tout contrat et a attiré de nombreuses équipes. Il a été à l’essai avec Sochaux-Montbéliard, club de Ligue 2 française.
Après plusieurs essais avec différents clubs, Bertrand a signé avec les Francs Borains, club de troisième division amateur belge, le 29 janvier 2018, jusqu’à la fin de la saison.
Le 15 juillet 2019, après un an de libre contrat, Bertrand a signé un contrat avec le Pau FC, club de Championnat National. Le 16 novembre 2019, il a fait ses débuts avec le club, lors d’une victoire 1-0 contre le FC Albères Argelès, au septième tour de la Coupe de France. Le 16 janvier 2020, Bertrand a obtenu du temps de jeu lors des seizièmes de finale de la Coupe de France contre les Girondins de Bordeaux, une victoire sensationnelle de Pau 3-2 après prolongation. Le 8 janvier 2021, Bertrand fait ses débuts en championnat lors d’une défaite 3-1 contre Chambly. Il décide de prendre sa retraite du football professionnel à la fin de la saison 2021-22.
Jean-Guy Astresses
- Jean-Guy Astresses 24/06/1929-30/03/2020, gardien, au club entre 1949 et 1957, 21 matchs et 31 buts encaissés
Gardien de but sûr, Jean-Guy Astresses était très souple et possédait beaucoup de classe. Il était bien plus qu’une doublure !
Formé aux Coqs Rouges de Bordeaux, Jean-Guy Astresses signa aux Girondins en 1949. Doublure du gardien international Pierre Bernard, il ne débuta en D1 qu’en 1951. Néanmoins c’était lui le dernier rempart bordelais en juin 1950, lors de la finale de la Coupe Latine, perdue face au Benfica Lisbonne. Il n’avait pas signé de contrat professionnel avec les Girondins préférant achever ses études de chirurgien-dentiste.
Au total, il ne disputa qu’une dizaine de rencontres avec Bordeaux mais fut performant à chacune de ses apparitions sous le maillot marine et blanc. Son “malheur” était d’être dans l’ombre de Bernard car il aurait pu être titulaire dans beaucoup de formations de D1.
Champion de France amateurs avec l’équipe coachée par Santiago Urtizberea, il fut également finaliste de la Coupe de France en 1955 avec les professionnels. Malheureusement, il ne put empêcher la lourde défaite face au LOSC (5-2). A sa décharge, il souffrait d’une blessure à la main dès la première mi-temps. Il arrêta sa carrière avec les professionnels après ce revers mais il poursuivit dans les rangs amateurs du club.
Bordeaux battu en finale d’une Coupe d’Europe
Organisée entre 1949 et 1957, la Coupe Latine était une compétition qui préfigurait des coupes européennes qui allaient naître par la suite. Elle se déroulait en fin de saison et mettait aux prises les clubs fraîchement sacrés champions d’Espagne, d’Italie, du Portugal et de France. Ce fut à ce titre que les Girondins, récents champions de France, y prirent part en juin 1950.
Pour disputer la finale face au Benfica Lisbonne, les marine et blanc avaient leurs deux gardiens, Gustave Depoorter et Christian Villenave, sur le flanc. Ils rappelèrent alors leur ancien gardien, joueur du Toulouse FC depuis 1947, Abderrahman Ibrir. Quant à Jean-Guy Astresses, il effectua le déplacement comme remplaçant.
Mais les adversaires des Girondins remirent en question la qualification d’Ibrir. Aussi, Astresses, habituellement gardien de la CFA, étudiant en dentaire, fut propulsé sur le devant de la scène. Après une qualification en 1/2 finale face à l’Atletico Madrid (4-2), les Girondins retrouvèrent le Benfica Lisbonne en finale. Après un premier match nul (3-3), la finale fut rejouée une semaine plus tard.
Menant 1-0 à une minute de la fin, les Bordelais encaissèrent le but égalisateur qui les conduisit en prolongation. Le match désigna un vainqueur avec un but en or… à la 147e minute, sur un but litigieux de Julinho qui avait balancé Astresses avant de marquer…