Léonard Specht : “Ce n’était pas le Bordeaux qu’on connaissait, conquérant, qui gardait la balle…”

Dans Le Podcast des Légendes, l’ancien défenseur des Girondins de Bordeaux, Léonard Specht, est revenu sur la rencontre historique entre notre club et la Juventus, en demi-finale de Coupe d’Europe (3-0 à l’aller, 2-0 au retour).
« Je pense qu’on a perdu le match à l’aller en le perdant 3-0. On était un peu intimidés… ce n’était pas le vrai Bordeaux. La Juve était le grand club européen, qui a gagné plusieurs Coupes d’Europe… Avant le match, Platini vient dans le vestiaire, il nous salue, il plaisante… Et nous, on est tous là, un peu peureux… C’est dommage. Et sur le terrain, ce n’était pas le Bordeaux qu’on connaissait, conquérant, qui gardait la balle… Là, on était timorés, on a été impressionnés. Au retour par contre, on avait eu le vrai Bordeaux dans un stade archi plein, on avait annoncé 45000… J’ai des centaines d’alsaciens qui sont venus, j’ai dû acheter des billets pour les amis… On le gagne 2-0. Quand on se revoit avec Platini, bien sûr qu’on parle de ce match… Il nous dit que c’est lui qui a fait la différence (sourire). Il a peut-être raison, il a toujours eu cette confiance en lui. C’était quelqu’un qui savait gérer, qui avait confiance. Au final, on regrette cette élimination car pendant cinq ans on était une très bonne équipe, une équipe qui pouvait gagner la Coupe d’Europe. Il a manqué peut-être quelque chose, peut-être Platini, pour que cette équipe gagne. On jouait contre le Real en amical, ou Hambourg, Stuttgart, on était de leur niveau… C’était l’Equipe de France, presque. On est tombés contre la Juve, qui était la grosse équipe. C’était très dur défensivement, difficile à bouger… Dans la surface de réparation, vous ne décolliez pas car il y avait un maillot de tiré toujours… Les italiens étaient très forts défensivement. On s’est vraiment fait piéger à l’aller… Et malheureusement ça n’a pas suffi, même si on a encore eu au retour des occasions pour revenir à 3-0. On ne refait pas l’histoire… ».
Et les italiens…
« C’étaient des durs, oui… Et quand ils faisaient mal, ils faisaient mal pour que tu ne joues plus… Pour que ça fasse vraiment mal. Ils étaient connus pour ça défensivement. Ils étaient difficiles à bouger, ils étaient bien solides et regroupés… Ils avaient des flèches devant, et un artiste au milieu ».