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Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de deux anciens passés par le club des Girondins de Bordeaux : Alain Giresse et Jimmy Briand. Alain fête ses 73 ans et Jimmy ses 40 ans ce 2 Août. L’occasion de retracer leurs parcours. Actuellement Jimmy est entraîneur jeunes au Paris FC.

Alain Giresse

• Alain Giresse, milieu offensif, au club entre 1964 et 1986, 597 matchs et 183 buts

Joueur aux qualités techniques impressionnantes (dribble, frappe, contrôle, toucher de balle), il compensa ainsi sa relative faiblesse athlétique. Il possédait une grande vivacité et une adresse diabolique devant le but. Sa grande intelligence de jeu lui permettait également de s’adapter à tous les systèmes de jeu, à Bordeaux ou en équipe de France, où il jouait comme deuxième meneur de jeu, derrière Michel Platini. Un des plus grands footballeurs de l’histoire du football français.

Alain Giresse est LA légende des Girondins. Arrivé au club à l’âge de 12 ans en provenance de Langoiran, il fut vite repéré par Salvador Artigas, étant dans toutes les catégories qu’il fréquenta l’élément le plus brillant. Les spectateurs de Lescure se régalaient lors des matches de lever de rideau devant le talent affiché par ce petit joueur, fils d’un ancien défenseur de La Bastidienne. En 1969, il termina 3ème au concours national du jeune footballeur. Longtemps couvé par Pierre Danzelle et Guy Calléja, il connut d’abord les années où les marine et blanc se débattaient pour s’extraire du ventre mou du championnat dans les années 70. Lancé par André Gérard à moins de 18 ans, il était un milieu de terrain précoce, laissant entrevoir des qualités exceptionnelles. Néanmoins, il connut des difficultés pour confirmer les espoirs entrevus et fut confronté parfois aux sifflets des spectateurs de Lescure.

Avec les arrivées de Claude Bez en 1978 et d’Aimé Jacquet en 1980, Gigi entra, comme les Girondins, dans une nouvelle dimension tant sur le plan national que sur le plan européen. Maître à jouer des Girondins, membre du carré magique chez les Bleus, il atteignit pratiquement le sommet du football mondial (2^ème du Ballon d’Or de France-Football en 1982).

Meilleur buteur de tous les temps de Bordeaux, il se questionna quand il vit en 1986 les signatures des jeunes espoirs Ferreri, Vercruysse ou Touré. Bernard Tapie, nouveau président l’OM, comprit qu’il y avait peut-être une belle opération à faire et arriva dans le dossier de la (non) prolongation de contrat de Giresse. Après mûre réflexion, et conscient que son avenir en Gironde était bouché, il rejoignit l’Olympique de Marseille à 34 ans.

Son retour en avril 1987 avec le maillot olympien sur le dos resta longtemps un épisode douloureux tellement le climat était délétère et violent, sur la pelouse de Lescure. Une enceinte à jamais marquée par son empreinte indélébile…

Rabiboché avec Claude Bez durant l’été 1988, grâce à l’intervention notamment de Jacques Chaban-Delmas, il retournera à Bordeaux en qualité de directeur sportif en février 1989 après le limogeage d’Aimé Jacquet. Le 15 mai 1989, il eut le privilège d’organiser son jubilé dans ce stade qu’il aimait tant. Il quitta définitivement le club après la relégation administrative en 1991.

Il mena ensuite une carrière d’entraîneur en France (Toulouse, Paris SG), au Maroc (FAR Rabat) puis celle de sélectionneur (Géorgie, Gabon, Mali, Sénégal, Tunisie, Kosovo).

Son départ à Marseille

Le 28 juillet 1986, quand les supporters bordelais se réveillèrent, ils furent abasourdis par l’information qui commençait à filtrer : Alain Giresse avait choisi de rejoindre l’Olympique de Marseille.

Une décision qui prenait sa source dans différents motifs. Alain Giresse évoqua en 2017 qu’une grosse incompréhension était née au cours de la saison 1985-1986 entre Claude Bez et lui-même. Terminant 3ème du championnat, à 7 points du champion parisien, Bordeaux n’avait pas su conserver son titre. La victoire en Coupe de France, la première depuis 45 ans, ne faisait qu’adoucir la déception du président bordelais, qui reprochait à son capitaine un manque d’implication dans le club.

Le recrutement des espoirs du football français qu’étaient Jean-Marc Ferreri, Philippe Vercruysse et José Touré sema également le doute dans l’esprit de Gigi. Le nombre pléthorique de milieux offensifs au sein de l’effectif le questionnait.

Le talent de Bernard Tapie conjugué avec la présence à la tête de l’équipe marseillaise de l’ancien sélectionneur Michel Hidalgo, proche d’Alain Giresse, finit de faire vaciller un joueur fidèle aux Girondins depuis 22 ans…

Mais Alain Giresse affirma des années plus tard qu’il s’agissait plus d’un départ que d’un choix de carrière. Et de confier : “Quand j’ai pris mon téléphone pour dire que je partais, même ma femme ne savait pas… Après l’appel elle m’a dit : ‘Mais qu’est-ce que tu as fait ?!’, et je suis sorti de chez moi, et tout ce qui était sur ma terrasse a volé. Bordeaux, c’est viscéral pour moi… !“

Jimmy Briand

• Jimmy Briand, avant-centre, au club entre 2018 et 2022, 119 matchs et 24 buts

Attaquant explosif aimant la profondeur, Jimmy Briand fit évoluer son jeu au cours de sa carrière. Lorsqu’il porta le maillot frappé du Scapulaire, il s’était transformé en renard des surfaces. Son état d’esprit remarquable fit de lui un joueur précieux dans le harcèlement des défenseurs adverses. Mais tout au long de sa carrière, il lui était reproché certaines lacunes techniques, notamment dans le contrôle de balle, et un manque de subtilité.

Licencié dès l’âge de 7 ans à l’US Ivry, Jimmy Briand intégra à 13 ans l’INF Clairefontaine. Promis au Stade Rennais qui lui avait fait signer un contrat de non-sollicitation, il porta les couleurs du CS Brétigny durant son passage à l’INF. Durant sa formation, il se bâtit une belle réputation de buteur pour avoir martyrisé toutes les défenses adverses. A son âge, on avait rarement vu pareil buteur…

Sous les couleurs rennaises à partir de 2001, il poursuivit son apprentissage et confirma les espoirs placés en lui. Sir Alex Ferguson ne restait pas insensible au talent de cet attaquant de rupture qui débuta en L1 à l’âge de 17 ans. Avec les juniors rennais, il remporta en 2003 la Coupe Gambardella, bien aidé par Yoann Gourcuff.

Il dut attendre la saison 2006-2007 pour endosser réellement le costume de titulaire au centre l’attaque bretonne. Il connut même à l’issue de cet exercice l’honneur d’être appelé chez les Bleus. Mais il resta sur le banc, reportant à octobre 2008 ses débuts en A.

Bloqué par le Stade Rennais alors qu’il ambitionnait de rejoindre le PSG, il obtint en 2010 son bon de sortie et signa un contrat avec l’Olympique Lyonnais. Sous le maillot des Gones, il connut ses premiers titres (Coupe de France 2012, Trophée des champions 2012). Mais son aventure lyonnaise se termina en queue de poisson quand, en 2014, il se retrouva libre de tout contrat.

Il choisit de rebondir à Hanovre durant l’été 2014. Le passage en Bundesliga de l’attaquant antillais ne fut pas une grande réussite puisqu’en une saison il ne marqua que 3 buts.

De retour en France pour raisons familiales, il décida de répondre favorablement aux avances de Guingamp et de Jocelyn Gourvennec. En Bretagne, il retrouva le chemin des filets et le statut de bon buteur de L1. Mais à un an de l’échéance de son contrat, il rompit son engagement avec l’EAG pour rejoindre la MLS et Rémi Garde à l’Impact Montréal. Mais des désaccords contractuels le poussèrent à rejoindre finalement les Girondins en août 2018.

Dans un club en pleine perdition, Jimmy Briand effectua une belle première saison sur le plan individuel avant de plonger comme le reste de ses coéquipiers. Le seul événement notable fut son entrée dans le club fermé des attaquants à plus de 100 buts en L1 le 25 octobre 2020, face à Nîmes.

Alors qu’il se voyait bien prendre la tête de l’attaque de Girondins relégués en L2, il quitta à regret le club bordelais, poussé vers la sortie par David Guion. Cela signifiait la fin de sa carrière.

En septembre 2024, on retrouva sa trace comme joueur de basket au sein du club girondin, l’US Bouscat Basket, club de 3ème division. Il se vit également confier la responsabilité de l’équipe U18 des Girondins, en pleine reconstruction, après le terrible été 2024.

Un départ de Guingamp controversé

Le départ de Jimmy Briand de Guingamp durant l’été 2018  constitua une réelle surprise car le capitaine breton restait sur une belle saison, à un an de la fin de son contrat.

Libéré de son contrat pour signer au Canada, il s’était engagé à ne pas rejoindre un autre club de Ligue 1. Mais son transfert à Montréal avorté, la promesse s’envola. Il signa le 10 août pour deux ans avec les Girondins de Bordeaux provoquant de la colère du côté guingampais.

Pour attiser la rancœur bretonne, il faut également signaler que le départ de Briand était surtout du à des problèmes extra sportifs dans le vestiaire de l’EAG…