Jean-Christophe Thouvenel : “Il me dit ‘Je sais. Combien ?’”
Dans Le Podcast des Légendes, l’ancien latéral des Girondins de Bordeaux, Jean-Christophe Thouvenel, a livré une anecdote sur Claude Bez, son ancien président au FCGB.
« Claude Bez était un symbole pour moi. Ce n’est pas Dieu, c’est un symbole de la compréhension qu’on est dans un système professionnel et on travaille tous pour bonifier un club, et c’est normal que tout le monde soit payé. J‘arrive en fin de contrat en 86, je discute avec lui. On tombe d’accord financièrement. Il me serre la main, pas de problème. Un an après, un club français me fait un forcing terrible. Un club du sud est de la France. Claude Bez entend parler de ça. Je le rencontre au Haillan. Je lui dis ‘ce n’est pas mon style du tout, mais là…’. Il me dit ‘Je sais. Combien ?’. Je lui dis qu’ils me donnent tant. Il me répond ‘tu les as’. On s’est serré la main. Pendant deux mois j’ai été payé ça, alors que j’étais sur l’ancien contrat. Puis il a rectifié le tir. Il m’a dit ‘c’est fait’. Là, tous les autres autour… Le secrétaire général me dit ‘mais, qu’est-ce que tu lui as fait ?’. Mais je n’ai rien fait du tout. J’ai juste été le voir. Et à cette époque-là, tu n’as pas les téléphones portables comme maintenant… ‘Combien ?’. Droit dans les yeux. Il s’est levé, il a fait le tour du bureau, il m’a serré la main, et m’a dit ‘on fait la route ensemble’. C’était terminé. Je ne serais pas parti, parce que j’avais signé un contrat, et je tiens à ça ».
L’ancien bordelais a l’explication.
« Je pense qu’il savait que les joueurs qui véhiculaient une certaine idée du professionnalisme, c’était mieux qu’ils soient chez lui plutôt que chez les autres. C’est ça. Il savait ce que je faisais sur le terrain, quel était mon investissement pro, et il pouvait compter sur moi. Je n’ai été blessé qu’une année, 82-84, au mollet ».


