Jean-François Domergue : “Mon père descend très vite, ouvre la porte passager, et me dit ‘Coco, je t’aime’. Il a senti que j’étais en souffrance mais aussi que je partais”
Dans Le Podcast des Légendes, l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, Jean-François Domergue, s’est remémoré sa relation avec son père, notamment vis à vis du football, et donc de son implication.
« Papa a toujours été un peu en coulisses, c’est lui qui m’amenait tout le temps sur les matches, que ce soit le samedi ou le dimanche matin. Il ne me parlait pas trop, même après le match. Je pense qu’il était content et fier, mais jamais il ne me l’a dit […] Maman m’accompagnait aussi, et maman était plus critique. Elle me disait ‘tu n’as pas été bon’. Je commençais à fréquenter quelqu’un, et elle m’a dit ‘il vaudrait mieux que tu arrêtes car ça ne va pas dans la tête’. Maman était vachement plus sévère avec moi que papa ».
L’ancien bordelais se souvint d’un moment avec son père : le départ de la maison familiale pour Lille.
« J’ai été énormément surpris quand j’ai quitté Bordeaux pour Lille. D’ailleurs, je ne m’attendais vraiment pas à être transféré, j’étais en vacances. J’essayais de joindre Didier Couecou et le Président Bez, mais je n’ai jamais réussi à les avoir. Je n’ai jamais compris pourquoi ils m’ont transféré. Certains m’ont raconté que cela venait d’une somme d’argent importante que Lille avait déposé sur la table, mais bon, à cette époque, ce n’était pas non plus des sommes mirobolantes… Je me suis retrouvé à partir sur Lille, et mon père descend très vite l’escalier du couloir. Il ouvre la porte du passager, et me dit ‘Coco, je t’aime’. Il a senti que j’étais en souffrance mais aussi que je partais, que c’était maintenant fini, que je ne serais plus à la maison. Je me souviendrai tout le temps de cette phrase, car elle m’a toujours marquée. Papa est décédé quelques années après. Ça aussi, ça a été un beau moment, ça me touche toujours ».


