Jacques Ekomié : “J’étais à Amsterdam avec un ami, et à 22h j’ai le coach de la réserve qui m’appelle pour me dire que les pros ont 16 cas de Covid…”
Pour « Au cœur du jeu », l’ancien latéral bordelais, Jacques Ekomié, s’est souvenu de son premier match en professionnel, en Coupe de France.
« J’étais en réserve, et on avait des vacances à Noël. J’étais à Amsterdam avec un ami, et à 22h j’ai le coach de la réserve qui m’appelle pour me dire que les pros ont 16 cas de Covid. Vu qu’il y a un match de Coupe de France, il faut que je revienne pour m’entrainer avec eux, et possiblement jouer ce match contre Brest. Je me demande comment je vais faire… Matthieu Chalmé me dit de voir ce que je peux faire, que ce n’est pas grave si je ne peux pas venir… Mais bien sûr que c’est grave, il faut que je sois là ! C’était un peu l’opportunité de ma vie… Je prends un billet d’avion, j’annule tout avec mon ami, et je rentre sur Bordeaux. Le temps que les choses se mettent en place, ça a mis un peu de temps, car on était une dizaine à monter pour compléter l’effectif pro. A ce moment-là, je n’avais fait aucun entrainement pro de ma vie, et j’allais jouer un match… Ce premier entrainement pro arrive la veille du match, donc il a fallu s’adapter super vite ».
Puis, il poursuit.
« A ce moment-là, c’est simple, il n’y a aucun latéral gauche professionnel disponible, ils ont tous le Covid. Donc je savais que j’allais rentrer… Je vois que je ne suis pas titulaire à la mise en place mais ce n’est pas grave, car je vais réaliser mon rêve. A Brest, on est en pro… J’avais de la pression mais en même temps j’étais content. Je démarre sur le banc. Je rentre, et c’était Romain Faivre l’ailier. Lors de la première action je me fais avoir sur un dribble. Je le bouscule un peu dans la surface, ça peut être pénalty, mais l’arbitre ne siffle pas. Fiou… la pression est redescendue. Au bout de deux minutes après être rentré, je cours partout, je suis explosé, je ne vois plus rien, je ne suis plus lucide. J’ai fait un match très moyen. Sauf qu’il y a un ballon qui revient sur moi à un moment, je la dégage en une touche, sauf que ça fait une passe incroyable dans le dos de la défense, comme si j’avais tout vu avant (sourire). L’attaquant va au but… Il rate. Mais un observateur qui voit ça, il se dit que j’ai du ballon (rires) ».


