Romain Ferrier : “A Rennes et à Bordeaux c’est un peu plus feutré, on en parle un peu moins. Ici, oui, c’est un contexte un peu plus volcanique”
Pour « Dans le vestiaire du sport mental », l’ancien joueur et formateur aux Girondins de Bordeaux, Romain Ferrier, a expliqué quelles étaient les différences entre être formateur à Rennes/Bordeaux, et à Marseille aujourd’hui.
« Le contexte ici, n’importe quel adulte… On sait dans quoi on va. On sait les attentes, on sait la pression, on sait que c’est un club extrêmement populaire, dont tout le monde parle. A Rennes et à Bordeaux c’est un peu plus feutré, on en parle un peu moins. Mais le contexte du joueur ici… Déjà, il a une forme de pression parce que jouer au Vélodrome ce n’est pas jouer au Roazhon Park. L’ambiance… Mais aujourd’hui, ce qu’il y a aussi, c’est que le monde est hyper violent, je trouve. Chaque jeune homme, on peut l’attraper avec le téléphone, les réseaux sociaux. On peut dire ce qu’on pense de lui en direct. Et ça c’est hyper violent et cruel. Pour des adultes, même si ce n’est pas entendable, cela reste des adultes, et pour un jeune cela peut être traumatisant. Donc ici, oui, c’est un contexte un peu plus volcanique. Et ça, on ne pourra pas le changer, donc il faut que le joueur s’y fasse. Il y aura une pression forte sur le jeune homme. Il faut les habituer à ça, tout en mettant des choses en œuvre autour pour les tranquilliser, c’est ce qui est paradoxal. Les mettre dans une espèce de cocon quand même, car ils en ont besoin. Il y a des moyens ici en termes de ressources humaines, de matériel, pour que les joueurs soient bien. Mais dans ce cocon et ce petit nid douillet, l’extérieur est très dur. Il faut les préparer à ça tout en leur faisant comprendre que dehors il va falloir tenir mentalement, et répondre à toute cette pression. C’est ça le défi en fait, de maintenir une exigence, tout en leur apprenant que dehors, le football ne les attend pas ».


