Lobello « Difficile de faire un bilan »
Seconde partie de l’interview de René Lobello, adjoint de Francis Gillot, qui aborde cette fois-ci le jeu et le travail accompli et à accomplir dans le futur.
Cela fait un peu plus de 2 mois que vous travaillez avec le groupe bordelais. Si vous deviez faire un 1er bilan du travail accompli, quels sont les points positifs et négatifs que vous dégageriez ?
Le point positif est que l’ensemble du groupe est réceptif au travail et tout le monde travaille. Il est difficile de faire un bilan sur 2 mois car il faut juger cela sur le long terme. Nous souhaitons que l’ensemble du groupe reste réceptif et que cela perdure dans le temps. C’est la clé de la réussite. On peut toujours avoir des périodes plus difficiles, liées par exemple à la fatigue ou des moments plus compliqués à gérer sur un plan moral. Dans un autre côté, on peut tomber dans l’euphorie dans les bons moments, quand on se sent bien physiquement. Cela peut être dommageable pour une équipe de haut niveau. Il faut trouver le juste milieu. C’est notre travail sur le long terme.
Au niveau des contenus de matches depuis le début de la saison, vous vous estimez en avance, en retard, ou est-ce difficilement quantifiable ?
C’est difficilement quantifiable. Nous avons eu l’eau et le feu, tout et son contraire. Nous avons vu du bon contenu, même à domicile, sans avoir de résultats sur un plan comptable. Nous avons vu un moins bon contenu mais de l’efficacité sur le plan mental contre Valenciennes. Malheureusement, nous ne l’avons pas retrouvée en Coupe de la Ligue. Voilà, c’est l’eau et le feu, un coup oui, un coup non. Pour réussir sur le long terme, il faut enchaîner la performance. Nous ne pouvons pas toujours être bons dans tous les compartiments du sport de haut niveau. La technique, la tactique, le physique, le mental… Il est compliqué d’être toujours au top sur ces 4 aspects. Si nous pouvons compenser une mauvaise passe dans un compartiment par de la performance dans les autres, cela marchera sur le long terme. Nous pouvons y arriver.
L’environnement du football est très versatile, surtout au niveau des médias. L’équipe peut être louée par son jeu un jour puis descendue le lendemain. Comment faîtes-vous pour garder une ligne de conduite stable vis-à-vis du groupe ?
A travers ce en quoi nous croyons le plus, notre philosophie, notre façon de travailler. Nous n’avons pas inventé le football mais chaque entraîneur à sa façon de faire, ses propres exercices. Globalement, nous faisons tous le même métier. Je ne connais pas de bons ou de mauvais entraîneurs. Cela dépend de la qualité des équipes avec lesquelles vous travaillez. Un exemple. Des entraîneurs ont été champions de France et ont gagné la Coupe de France il n’y a pas si longtemps que cela. Ils ont fait le doublé mais, l’année d’après, ils n’ont même pas pu faire 8 mois dans le même club. La question est la suivante : est-ce qu’en 8 mois, on peut passer de très bon à très mauvais ou nul ? Cela m’étonnerait. En revanche, l’entraîneur en question a changé d’équipe. Cherchez l’erreur.
Après le match à Saint-Etienne, le staff aurait certainement aimé avoir tout son groupe, d’abord pour remettre les choses au point puis pour travailler mais il y a eu cette trêve internationale. Comment gérez-vous le travail du groupe pendant cette période ?
Le problème d’avoir tous les joueurs ne se pose pas. Le match, il fallait le jouer. A-t-il été bien programmé par rapport aux dates internationales ? C’est une autre question mais, comme je vous l’ai dit, je vais à l’essentiel. Les joueurs n’étaient pas là, point. Le groupe bordelais ne se limite pas à 3 ou 4 joueurs mais à 25. C’est un effectif professionnel. Etre privé de quelques joueurs n’est pas le problème, le souci, c’est comment nous abordons la compétition. Il y a un contenu à Saint-Etienne même si tout le monde s’est focalisé sur l’état d’esprit. Nous n’avons pas eu l’esprit coupe, je suis le 1er à le reconnaître. Après, quand on voit le but que nous marquons, nous voyons qu’il est intéressant dans sa conception. Il faut aussi retenir cela sans oublier les lacunes affichées.
Plus globalement, Alain, Francis et vous êtes arrivés dans un nouveau club il y a 2 mois. Qu’est-ce qui vous a surpris, étonné lors de votre prise de fonction aux Girondins de Bordeaux ?
Je savais avant de venir que j’arrivais dans un grand club. Bordeaux fait partie des plus grands clubs français. C’est une fierté d’y travailler. Ce qui m’a fait plaisir à voir, c’est l’attitude des gens qui travaillent ici. Quelque soit le niveau d’intervention, du Président au jardinier, nous avons le sentiment que tous les gens aiment ce club, qu’ils font tout pour vous être agréable et vous mettre dans les meilleures dispositions pour réussir. Je trouve que c’est un plus. Tout le monde est au courant de tout, tout le monde peut vous aiguiller. On nous a mis dans de bonnes conditions. Ce qui m’a frappé, c’est la gentillesse des uns et des autres et la bonne éducation des gens. C’est très important.
Source: Site officiel