Gillot : Conférence de presse
Voici l’intégralité de la conférence de presse d’avant match de Francis Gillot.
Bonjour Francis, comment s’est passée cette semaine ?
Une semaine de travail. Il manquait les internationaux. J’ai donc pris pas mal de jeunes. J’étais content de les prendre car j’ai vu des joueurs intéressants. J’espère que le travail va payer samedi et les semaines qui suivent.
Sans revenir sur le coup de gueule de mercredi soir, peut-on dire qu’il y a eu une prise de conscience collective par rapport aux mots qui ont été prononcés et cette remise en question que vous avez provoquée ?
Sur ce que j’ai vu, oui. Après, ce ne sont que des entraînements. Nous allons voir combien de temps cela va durer. Le problème est là. Il faut que cela dure longtemps. Il faut se responsabiliser et se prendre en charge par rapport à ce qui a été dit. Les joueurs doivent comprendre qu’ils sont importants dans la bonne marche d’un club et qu’il ne faut pas lâcher une compétition comme la Coupe de la Ligue. Au lieu d’avoir 3 compétitions, il ne nous en reste plus que 2. Pour moi, il est inconcevable de lâcher une compétition de cette façon. Je n’ai pas bien compris.
L’entraîneur n’est-il pas impuissant dans ces moments-là ?
Si, bien sûr. Après, nous essayons de faire notre métier le mieux possible, de dire les choses. C’est tellement facile de dire les choses, mais il faut les faire et cela est plus compliqué. Evidemment, nous sommes un peu impuissants. C’est pour cela que je veux des gens responsables. Il faut qu’ils le ressentent. Un joueur responsable doit ressentir ce que pensent le staff et l’entraîneur. Pour l’instant, tout le monde n’est pas encore dans cet état d’esprit. Il y a quand même pas mal de joueurs qui prennent leur responsabilité. Mais il faudrait que tout le monde le fasse.
Aviez-vous senti venir ce manque d’envie ?
Non, pas du tout. 3 jours avant, nous avions joué à Valenciennes et cela s’était plutôt bien passé au niveau de l’agressivité. Il faut de la constance dans l’effort, ce que nous n’avons pas su faire.
Le match contre Evian sera un bon révélateur par rapport à ce qu’il s’est passé ces derniers temps…
Il n’y a pas que cela. Je leur ai dit ce matin que j’attendais une réaction. Nous sommes au pied du mur. Il y en a marre que nous nous fassions bouger. Il y en a marre de perdre, même si nous n’avons perdu qu’1 match. Il faut arrêter cela et partir sur d’autres bases. Nous devons changer ce qui ne va pas et nous prendre en charge.
Vous avez parlé des jeunes. Cela veut-il dire que vous allez aussi les intégrer dans le groupe ?
Cela dépend du nombre. Actuellement, nous n’avons pas beaucoup de blessés dans le groupe pro. C’est difficile de s’entraîner à plus de 23 ou 24 joueurs. Cependant, il est vrai que quand nous ferons du spécifique et que j’aurai besoin de beaucoup de joueurs, j’en appellerai. J’ai vu 2-3 joueurs qui sont très intéressants. Il faut qu’ils confirment en CFA. Il ne faut pas non plus brûler les étapes. Je parle du petit Castro qui vient seulement d’être qualifié. Il lui faut des matches en CFA. Nous verrons d’ici 15 jours – 3 semaines.
Emiliano Sala peut aussi être une solution pour vous. Il marque à quasiment chaque match en CFA…
Oui, bien sûr. Il s’entraîne déjà pas mal de fois avec nous. Il fait plus partie du groupe que les autres joueurs de CFA.
N’aurez-vous pas peur de lancer quelques jeunes, comme vous l’aviez fait à Sochaux ?
Peur de quoi ? Je les lance si je les sens capables. Ceux qui ne seront pas bons ne seront pas lancés. Je ne prends pas de risque. Je vais déjà avoir la confirmation de ce qu’ils vont faire en CFA. Puis, si je vois que certains marchent bien en CFA, et qu’ils sont au niveau, il n’y a pas de raison de douter.
Vous êtes-vous dit que vos méthodes avaient échoué après votre match à Saint-Etienne, dans la mesure où toute l’équipe était positive par rapport à ce que vous apportiez ? Vous êtes-vous posé des questions après ce 1er gros échec ?
Nous nous posons toujours des questions. Evidemment, quand il y a un échec, nous nous mettons dedans. Les entraîneurs qui pensent tout savoir et qui sont plein de certitude, ne durent pas longtemps. Evidemment, je me sens concerné en cas d’échec, comme les autres. Nous essayons de nous poser des questions avec le staff : ce qui a marché, ce qui n’a pas marché, ce qu’il faut faire… Nous sommes en constante révolution dans la tête. C’est pour cela que nous aimerions aussi qu’il y ait une tempête sous les crânes des joueurs de temps en temps. Nous aimerions qu’ils réfléchissent à certaines choses.
Comment voulez-vous changer le fait que l’équipe prenne des buts sans arrêt, à cause de fautes d’inattention et de concentration ?
Il s’agit d’un manque d’agressivité. Par rapport aux 2 premiers buts encaissés à Saint-Etienne, au départ nous devons prendre un ballon à la tête mais nous ne le prenons pas. Nous devons empêcher de centrer et nous ne le faisons pas. Quand les duels sont perdus comme cela, c’est qu’il y a un manque d’agressivité. Pour moi, à Saint-Etienne, le problème était là.
Au-delà du travail fourni, s’agissait-il d’une semaine avec plus de communication de votre part ainsi que de la part du staff ?
Non, cela fait 2 mois et demi que nous expliquons les choses. C’est pour cela que j’ai parlé de prise de responsabilité. A un moment donné, il faut peut-être que nous nous mettions en retrait et que les joueurs prennent les choses en main. Aujourd’hui, j’ai envie de cela. Les principes de jeu sont connus. Les joueurs savent ce qu’il faut faire et ne pas faire. Je leur demande plus au niveau de la préparation, du jeu, du match, de leur envie. C’est une prise de conscience individuelle. A un moment donné, nous pouvons être motivés avec le staff, mais ce ne sont pas nous qui jouons. Nous sommes motivés sur le banc, mais nous ne pouvons rien faire de plus. Je leur demande une prise en charge. Je leur dis qu’à 20 ans, ils ne sont plus jeunes dans le monde du football. A 23 ans, ils sont déjà vieux. S’ils attendent 35 ans, il sera trop tard et ils ne joueront plus. Il faut prendre des responsabilités plus tôt que « Monsieur Tout le monde » dans la vie de tous les jours. A 20 ans, ils ne sont plus des gosses dans le monde du football. Il faut se prendre en charge et résoudre les problèmes. Nous disons les choses et les joueurs doivent les résoudre.
Souvent, cela passe par des joueurs cadres qui doivent peut-être les aider…
Bien sûr. Mais il y avait pas mal de sélectionnés cette semaine. Plasil n’était pas là, Nguemo et Carrasso non plus … C’est sûr que cela n’a pas aidé contre Saint-Etienne.
Même si vous n’aimez pas parler du passé, les joueurs ont déjà été confrontés à la même situation. Plusieurs fois dans la saison, ils n’ont pas tellement réagi…
C’est pour cela que j’attends de voir. Je ne sais pas combien de temps cela va durer.
Avez-vous un peu plus d’entretiens individuels que d’habitude ?
Pas beaucoup plus que d’habitude. J’ai toujours des entretiens dans le bureau ou les vestiaires. Je me balade un peu avec les kinés et ceux qui se font soigner.
Avez-vous senti que votre message un peu plus musclé était passé ?
Nous verrons. Je ne sais pas. Je l’espère. J’ai vu de bonnes réactions lors de l’entraînement. Mais je veux voir cela pendant les matches. C’est plus important.
Vous ne pouvez plus attendre. Il faut des résultats…
Si nous battons Evian, nous aurons 8 points en 5 matches. Cela serait pas mal. Evidemment, si nous ne gagnons pas, ce sera un mauvais début de saison. Il ne faut pas se voiler la face. Une victoire peut nous relancer. Il faut gagner, le problème est là.
Devant votre public, cela n’a pas été évident ces derniers temps…
Il faut mettre le public avec nous et bien démarrer. Les gens vont pardonner à des joueurs qui se battent et qui font les choses correctement, même s’il n’y a pas de résultat au bout. Si nous ne nous battons pas, qu’il n’y a pas d’envie et pas de résultat, je trouve logique que l’on nous tombe dessus.
Quels joueurs sont indisponibles ?
Marc Planus est sûr d’être out. Benoît (Trémoulinas) risque d’être un peu juste, mais cela n’est pas encore perdu. Michaël Ciani a reçu un coup sur le pied et ne s’est pas entraîné aujourd’hui.
Un petit mot sur l’équipe d’Evian. A quel type d’opposition vous attendez-vous ?
Je ne sais pas. Je vous le dirai après (sourire, ndlr). Je ne sais pas comment cela va se passer. Vous savez, d’un match à l’autre… Je ne sais pas si je vais parler d’Evian. Je parle rarement de l’adversaire, ou très peu. Je ne sais pas si vous savez, mais chaque joueur a sa clé usb, avec les résumés. Ils savent à qui ils ont à faire. J’en parle très rarement, et aujourd’hui encore moins. La réaction doit provenir de nous. J’attends des choses de notre part.
Source :
girondins.com