Conférence de presse de Francis Gillot

    Le site officiel a retranscrit les propos de Francis Gillot, lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant-match. L’entraîneur bordelais est revenu sur la préparation du déplacement à Toulouse pour cette 6ème journée de Ligue 1.

     

     

     

     

    Bonjour Francis, comment s’est passée cette semaine ? Nous avons vu de l’intensité…

    Comme d’habitude. Tant mieux si vous avez vu de l’intensité. Cela me rassure, c’est bien. C’était pareil la semaine dernière. Depuis le début, je n’ai jamais contesté l’état d’esprit des joueurs. Ils sont réceptifs. Il n’y a aucun problème à ce niveau-là. Cela fait 3 mois que cela dure et il faut continuer. Il n’y a que comme cela que nous allons réussir. Il y a des choses qui n’ont pas encore été comprises. Nous allons les répéter. Nous allons encore regarder les vidéos et travailler. Dans l’ensemble, les joueurs s’investissent. Il y a eu le couac de Saint-Etienne, mais nous ne pouvons pas reprocher aux joueurs de ne pas travailler aux entraînements.

     

    Il semble tout de même y avoir un décalage avec le week-end… Vous avez dit qu’il y avait beaucoup de manques à l’issue du match face à Evian…

    Il y avait un manque d’investissement contre Saint-Etienne. Après la rencontre face à Evian, je ne parlais pas d’un manque d’investissement. Il y a des problèmes à régler car certaines choses n’ont pas encore été comprises. Contre Evian, je trouve que nous étions trop loin les uns des autres. Il y avait des lignes trop distendues. Nous n’avions pas attaqué comme nous aurions aimé le faire. Cela n’était pas forcément à cause des attaquants sur la 1ère mi-temps. Les défenseurs ne remontaient pas assez vite. Le bloc était trop distendu et les latéraux trop loin des excentrés. A l’arrivée, nous n’avons pas eu la présence offensive que nous aurions voulue. Il s’agissait plus d’un problème tactique que d’un manque d’investissement. A la mi-temps, nous avons rectifié les choses. Même si nous n’avons pas marqué, j’ai trouvé qu’en 2ème mi-temps, les latéraux sont montés un peu plus. Nous avons effectué plus de centres. Il est vrai que nous n’avons pas toujours été présents au bon endroit, devant le but. Il y a tout de même eu des choses plus intéressantes en 2ème période.

     

    Cela peut-il s’expliquer par un manque de confiance ?

    Oui, certainement. Nous avons beau leur expliquer que ce n’est pas une sécurité de rester plus derrière. Il fallait monter un peu plus vite et resserrer les lignes. C’est lié à un manque de confiance. Quand les joueurs ont cela dans la tête, c’est difficile de leur enlever. Nous allons encore regarder les images. Il y a 70 mètres entre nos attaquants et nos défenseurs, c’est flagrant. Quand nous récupérons le ballon, nous sommes trop loin les uns des autres. Pour attaquer, il faut déjà bien défendre en bloc. En étant trop loin les uns des autres, nous ne pouvons pas avoir ce jeu à 2 ou 3, avec des dédoublements des latéraux.

     

    Comment les joueurs peuvent-ils récupérer cette confiance ?

    Il faut faire les choses quand nous leur disons. Ils verront que cela va marcher. Nous gagnerons des matches et ils retrouveront cette confiance. J’avais l’impression que cela était acquis. Nous nous apercevons que, même en disant les choses, il faut après un laps de temps. Il faut être patient. Nous ne pouvons pas tout rectifier en 1 mois ou 2. Nous avons besoin de plus de temps.

     

    Après la rencontre face à Evian, vous aviez dit « on va galérer toute la saison ». Êtes-vous un petit peu plus optimiste ?

    Pour moi, galérer veut dire que nous ne serons pas dans les 4 premiers. A un moment donné, je vous ai dit que nous étions dans les 16 autres équipes qui ne vont pas jouer les 4 premières places. Nous ne savons pas où nous allons nous trouver. Nous n’avons pas de certitude comme les équipes avec des effectifs comme à Paris ou Marseille. Et encore, vous avez vu que c’est difficile pour Marseille de gagner ses matches, malgré son effectif.

     

    N’est-ce pas difficile de se dire que vous n’allez pas jouer les premiers rôles ?

    Nous pouvons être 5èmes. Nous jouons entre la 5ème et la « je ne sais pas quelle » place. Nous allons tout faire pour jouer cette 5ème place. Au bout de 5 matches, nous savons que cela va être compliqué de terminer dans les 4 premiers, mais c’est logique.

     

    Vous avez une série de matches compliquée avec Toulouse, Lille, Lyon et Montpellier…

    Cela ne veut rien dire. J’ai eu des expériences par le passé, où nous nous demandions comment nous allions prendre des points, puis nous gagnions. Ce n’est pas forcément par rapport à l’adversaire. Il faut que nous nous occupions de nous et que nous rectifiions les choses. Il ne faut pas trop se préoccuper de l’adversaire. Il faut jouer à notre maximum. Or, aujourd’hui, nous ne sommes pas au maximum de ce que nous pouvons faire. Nous avons une marge de manœuvre que nous allons essayer de combler assez vite.

     

    Le fait de prendre peu de points, peut-il vous conduire à être moins ambitieux sur le plan du jeu ?

    Il est évident que si nous n’arrivons pas à marquer avec 2 attaquants, je risque de changer mon fusil d’épaule. En mettant 2 attaquants, nous sommes évidemment un peu moins présents au milieu de terrain. Je veux bien jouer avec 2 attaquants, mais s’il n’y a personne qui marque, je vais évidemment changer ma façon de voir les choses. Si cela continue comme cela, je ne pourrai pas faire ce dont j’avais envie avec cet effectif.

     

    Combien de temps vous donnez-vous ?

    Pas très longtemps. Le championnat passe très très vite. Cela peut changer contre Lille, Lyon, ou même avant.

     

    Vous dite que votre défense ne remonte pas assez vite. Peut-être est-ce dû à un manque de repères… Par exemple, Lamine Sané évolue au poste de latéral droit alors qu’il est plus un défenseur axial à l’origine…

    Je pense plus à mes défenseurs centraux que mes latéraux. Pour moi, les 2 défenseurs centraux ont de l’expérience. Ils doivent accompagner tout le monde et dire aux autres de sortir.

     

    Votre équipe ne manque-t-elle pas d’un leader ?

    Peut-être. Nous ne gagnons pas les matches car quelque chose ne va pas. Nous avons rectifié des choses à la mi-temps. Le problème est que nous perdons une mi-temps. Au lieu de jouer une heure et demie, nous avons joué 45 minutes. En 1ère mi-temps, je suis sorti de mon banc pour dire aux joueurs de sortir. Nous n’avons pas été plus en sécurité en restant derrière en 1ère mi-temps. Ils ont été dangereux sur 2-3 frappes. Même si des attaquants adverses restent devant, nous devons sortir et les mettre hors-jeu. Il faut expliquer aux joueurs sur le tableau pourquoi nous ne sommes pas plus en sécurité.

     

    Pour des joueurs expérimentés, n’est-il pas grave que vous deviez systématiquement expliquer les choses ?

    Il faut toujours expliquer les choses. Je vous l’ai déjà souvent dit, ce n’est pas parce que nous disons les choses qu’elles sont faites. Sinon, ce serait trop facile.

     

    Vous parliez beaucoup de duels la semaine dernière. En allant à Toulouse, vous risquez d’être servis…

    Apparemment le club prend beaucoup de but sur coup de pied arrêté face à Toulouse. J’ai vu les images. Evidemment, nous allons prévenir les joueurs. Je prends l’exemple de René Lobello. Il s’occupe plus des coups de pied arrêtés. Avant le match face à Evian, il avait averti les joueurs en leur disant de faire attention à Jérôme Leroy, il pose le ballon et joue vite, il a de la bouteille. J’ai entendu René Lobello le dire 3 ou 4 fois. Nous sommes passés près de prendre un but sur une inattention. C’est comme cela, qu’est-ce que vous voulez faire (rires, ndlr) ? Notre boulot est de dire les choses. Quand elles sont bien faites, nous sommes contents.

     

    N’y a-t-il pas un peu d’exaspération ?

    C’est notre boulot. Nous devons répéter les choses. C’est comme un professeur. Il va expliquer la division à un élève. L’élève va comprendre tout de suite, mais à force de répéter, il va comprendre. Nous aimerions bien que cela aille plus vite, mais il faut du temps. C’est une question d’écoute. C’est ce que je leur disais cette semaine. L’écoute est primordiale pour apprendre. S’il n’y a pas d’écoute ou de concentration, il est plus difficile d’intégrer les choses. Dans la société aujourd’hui, les jeunes manquent d’écoute.

     

    Vous disiez qu’ils étaient réceptifs…

    Ils le sont par rapport aux exercices. Ils font les choses et se défoncent. C’est cela que j’entends par être réceptif.

     

    Comment jugez-vous le début de saison de Cédric Carrasso ?

    Bien. Pourquoi ? Il y a une arrière-pensée à ce sujet (rires, ndlr). Il nous a sauvés la mise sur 2 ou 3 arrêts. Il n’est pas beaucoup sollicité. Il n’a pas une quinzaine d’arrêts à faire. A chaque fois, il nous a sorti 2-3 ballons qui étaient brûlants. Contre Evian, cela aurait pu nous faire mal. Nous aurions pu perdre 1-0. Cédric est concentré, il a l’air bien. Quand il doit faire des arrêts déterminants, il y arrive. Les buts qu’il a pris contre Saint-Etienne étaient impossibles à sortir. Nous avons une satisfaction avec Cédric. C’est déjà pas mal.

     

    Il y a eu pas mal de déchets sur les coups de pied arrêtés offensifs. Y a-t-il encore beaucoup de travail dans ce domaine ?

    Oui, nous en avons parlé avec Jaro. Il était conscient d’avoir raté ses coups de pied arrêtés. Ensuite, nous avons voulu changer en mettant Greg Sertic, qui a un bon pied. Cela n’a pas mieux marché. Puis, nous avons essayé Henri Saivet. Il a quand même une qualité de frappe et il n’a pas réussi. C’est un geste technique, il faut le pied. Ce jour-là, cela n’a pas marché.

     

    Y a-t-il des joueurs dont on sait qu’ils ne seront pas du déplacement ?

    Dans ma tête oui (rires, ndlr). Je ne vais pas vous le dire aujourd’hui. Venez dans ma tête.

     

    Benoît Trémoulinas s’est entraîné à part. Y a-t-il des incertitudes autour de sa présence samedi ?

    Non, il va jouer.

     

    Vous récupérez donc votre côté gauche, avec Nicolas Maurice-Belay…

    C’est vrai que nous n’en avons pas parlé mais notre côté gauche qui marchait bien depuis le début de saison, était absent face à Evian. Cela ne nous a pas aidés non plus. Je ne l’ai pas vu dans les journaux, mais je vous le dis aujourd’hui quand même (rires, ndlr). Vous auriez pu relater les faits.

     

    Benoît Trémoulinas est pratiquement votre meilleur argument offensif. Nous sentons que son absence était un peu un handicap…

    Oui, c’est vrai. Il faut le dire (rires, ndlr).