« Pas d’esprit de revanche »
Interview du jour dans l’Equipe de Ludovic Obraniak, avant le match face au LOSC, son ancienne équipe.
«Ludovic Obraniak, Francis Gillot a récemment déclaré que vous étiez le joueur qu’il fallait à Bordeaux. Est-ce que Bordeaux est le club qu’il vous fallait ?
Je pense que c’est une équipe faite pour moi. Que ce soit sur le plan sportif ou humain, c’est ce qui m’a paru être la meilleure solution. L’avenir me dira si j’ai vraiment eu raison, mais, en tout cas, sur les premières semaines, je suis très content et je me sens épanoui. Je voulais jouer et je retrouve du temps de jeu.
Vous retrouvez Lille ce week-end, un moment particulier en perspective…
Je ne suis pas sûr que ça tombe au meilleur moment. Ce n’est jamais évident de revenir comme ça dans un club où tu as vécu beaucoup de choses. Ce ne sera pas un match facile pour l’équipe et pour moi, mais aujourd’hui la page lilloise est tournée. Je vais aborder ce match comme un autre. Si on peut faire un résultat là-bas, j’en serai très heureux.
Avez-vous à coeur de prouver que vous méritiez plus de temps de jeu à Lille ?
Honnêtement, non. Je n’ai rien à prouver. J’ai fait ce que j’avais à faire là-bas. Quand on a fait appel à moi, j’ai répondu présent. Je suis parti la conscience tranquille et avec le sentiment du devoir accompli. Je n’ai pas d’esprit de revanche, ni aucune rancune. Je n’ai pas envie que tout tourne autour de moi.
Ce serait le meilleur moyen de rater son match ?
C’est souvent comme cela que ça se passe. Ce sont généralement des matches compliqués à gérer. Émotionnellement, il se passe quelque chose. Il faut faire abstraction de ses sentiments. J’espère que je serai assez fort mentalement pour aborder ce match de la meilleure des manières.
On a beaucoup parlé de vos relations avec Rudi Garcia. Quels souvenirs garderez-vous de ces trois saisons et demie sous sa direction ?
J’ai dû apprendre la patience à ses côtés (rire). C’est comme ça, parfois vous allez tomber sur un entraîneur avec qui vous allez avoir des affinités et d’autres fois moins. Dans ce métier, il faut apprendre à mettre ces sentiments-là de côté. À mon grand désarroi, je suis et je resterai un affectif. J’ai besoin qu’il se passe quelque chose avec l’entraîneur. Avec le coach à Lille, c’était une relation joueur-entraîneur sans plus. Après, il n’y a rien eu de particulier. On s’est toujours dit les choses franchement et ça, j’ai apprécié.
En cas de défaite à Lille, cela pourrait être une fin de saison prématurée pour Bordeaux déjà distancé au classement…
On ne joue pas notre fin de saison sur un match. Lille est un prétendant au titre, si on perd contre eux il n’y aura pas de honte. Si on prend un point là-bas, ce sera avec le sourire. Il ne faut pas nous donner perdants trop vite, nous avons du potentiel.»
L’Equipe