Gillot « Être à 100% »

    Voici la conférence de presse d’avant-match de l’entraîneur des Girondins, Francis Gillot, paru sur le site officiel. Il revient sur la victoire de la semaine dernière à Lille. Pour lui, il va falloir gommer les erreurs défensives qu’il y eu lors de ce match pour la réception de Lyon, dimanche à 17h. Du fait aussi de la suspension de Carlos Henriqué (suspendu 4 matchs), il pourrait reconduire son système de 3-5-2 en le remplaçant par Lamine Sané qui est remis de sa blessure. Il nous parle aussi de la dernière recrue hivernale, le Coréen Kyung Jung Kim. C’est un joueur intéressant à ses yeux mais il ne veut pas brûler les étapes. Il veut déjà voir ses prestations avec la CFA. Puis, il évoque le cas de nos 2 Maliens, Cheick Diabaté et Abdou Traoré qui risquent de regretter leur retard pour leur retour en Gironde.

     

     

    Il évoque l'affiche de demain face à l'OL

     

     

    Bonjour Francis. Le match face à Lyon est important, il vous permettrait d’avancer un peu plus…

     

    Oui, nous avons 2 matches très compliqués qui arrivent. Ils vont un petit peu nous donner la tendance pour la suite. Si nous prenons des points, cela pourra nous donner des idées pour la suite. Si nous n’en prenons pas, cela sera compliqué de revenir vers les équipes de tête. Nous allons tout faire pour prendre des points et faire une fin de saison intéressante. Il y a 2 clients qui arrivent. Il faut absolument prendre des points si nous voulons avoir des ambitions pour les derniers matches.

    Est-ce qu’il y a des points communs avec votre équipe de Sochaux de l’année dernière ? Vous aviez fini en trombe, ressentez-vous ces mêmes signes ?

     

    Il est compliqué de répondre à cette question. A Sochaux, nous avions fait des meilleurs résultats. Nous arrivions à gagner par 3 ou 4 buts d’écart. Ce n’est pas encore arrivé ici. Nous avions le meilleur passeur du championnat (Marvin Martin avec 17 passes décisives, ndlr), 2 des meilleurs buteurs avec Maïga et Brown (15 buts chacun, ndlr). Je ne retrouve pas ça ici. Il s’agit d’une autre forme de renouveau. Nous avons moins de marge de manœuvre. Cependant, cela peut vite changer. L’année dernière, la différence a été faite sur les 10 derniers matches. Nous avions gagné 7 rencontres, pour 2 matches nuls et 1 défaite. A la même époque, nous avions certainement moins de points que nous en avons avec Bordeaux aujourd’hui (Sochaux comptait 28 points alors que Bordeaux en possède 33, ndlr). Cela prouve que tout peut arriver, à condition de faire une grosse série, comme nous l’avions fait la saison dernière.

     

     

    Quelle est la marge de manœuvre des Girondins jusqu’à la fin de la saison ?

     

    Je ne sais pas (sourire, ndlr). Nous sommes toujours sur la brèche. Pour l’instant, ça passe. Si nous abaissons notre niveau de jeu de 10%, nous nous mettrons en difficulté. Il faut toujours être au maximum. Nous ne savons pas ce qu’il va se passer dimanche. Nous sommes plutôt en confiance, mais il ne faut pas qu’il y ait un excès. Nous pouvons tout de même nous en servir pour les prochains matches.

     

     

    La confiance s’est également emmagasinée à domicile. Vous restez sur 5 succès consécutifs…

     

    Oui, mais Lyon sait jouer à l’extérieur comme à domicile. Ce ne sera pas un problème pour eux. L’instant de vérité va arriver dimanche. Il s’agit d’une équipe de gros calibre. Lyon a perdu 3 points face à Caen le week-end dernier et voudra les rattraper. Cette équipe est dans la course à la 3ème place. Elle va être dangereuse.

     

     

    Ici avec Jaroslav Plasil

     

     

    Cette équipe de Lyon a-t-elle été l’adversaire le plus compliqué que vous ayez eu à affronter jusque-là ?

     

     

    Oui, ils ont entre 15 et 20 joueurs de valeur égale et de haut niveau. Pour moi, il s’agissait de l’équipe avec le plus gros potentiel sur le papier. Aujourd’hui, Yoann Gourcuff est utilisé comme 15ème ou 16ème joueur. Il y a 2 ans, il était le meilleur joueur ici. Cela prouve la qualité de leur effectif. Il s’agit d’un gros morceau.

    Lyon n’y arrive pas trop à l’extérieur et compte déjà 6 défaites. Ils viennent également de perdre face à Caen.

     

    Oui, ils ont perdu lorsqu’ils avaient beaucoup de blessés. Comme toute équipe, ils ont connu des problèmes quand ils avaient 3-4 absents.

     

     

    Au sujet de Ludovic Obraniak, avez-vous l’impression d’avoir relancer ce joueur ?

     

    Non, je n’ai pas cette prétention. C’est lui qui fait les efforts. Il est arrivé et s’est mis tout de suite dans le bain. Il a bien travaillé. A Lille, il marquait des buts et réalisait également des bons matches. C’était compliqué pour lui de jouer à Lille, car il y avait beaucoup de qualité devant. Il est en confiance ici car il sait qu’il va jouer tous les matches s’il est bon.

     

     

    Vous n’avez pas noté un manque de confiance quand il est arrivé…

     

    Non, il s’agit d’un joueur qui n’a pas 20 ans. Il a de l’expérience. Les joueurs se relancent eux-mêmes. Nous leur donnons les armes avec le staff, mais évidemment ce sont les joueurs qui font le travail.

     

     

    La semaine dernière, nous avons assisté au match de l’année avec ce score de 4-5…

     

    Pour l’instant, oui.

    Cela a dû vous remonter le moral, car nous vous avions quitté un peu énervé la semaine d’avant…

     

    Je n’étais pas énervé par rapport au jeu.

     

     

    On a l’impression que votre équipe a du mal à attaquer quand elle a le ballon…

     

    Oui, il faudrait le garder un peu plus devant. La décision arbitrale de M. Kalt m’avait quand même chiffonné. Nous pouvons dire tout ce que nous voulons. Lyon a dominé la 2ème mi-temps, mais nous étions toujours à 1-1. Quand on doit mettre un carton rouge à un défenseur, ce n’est plus la même chanson. En faisant 35 minutes à 11 contre 10, nous aurions eu quand même beaucoup de chance de passer. Il n’y a pas eu beaucoup d’échos à ce sujet. Ce n’est que mon avis. Peut-être que l’on ne voulait pas bousculer M. Aulas. Même les personnes de Lyon devaient penser que l’arbitre allait sortir le carton rouge. Nous avons eu la bonne foi de ne pas trop réagir là-dessus. Franchement, cela m’est resté en travers de la gorge.

    Le moral a dû mieux aller après le match contre Lille…

     

    Oui, mais c’est ça le football. Quand on gagne, on est content et quand on perd, on n’est pas content (sourire, ndlr).

     

     

    Le match contre Lille peut-il être fondateur de quelque chose ?

     

    Si nous enlevons les 4 buts encaissés, alors oui. Nous en avons pris 4 tout de même (sourire, ndlr). Il y a des choses à rectifier.

     

     

    Si vous gagnez 5-4 jusqu’à la fin de la saison, cela devrait vous convenir…

     

    Oui, c’est sûr. Cependant, sur les 4 buts encaissés, nous aurions pu en éviter 2. C’est évidemment le même constat pour Lille. Il faut rectifier ces choses si nous voulons gagner des matches.

     

     

     

     

    Comment analysez-vous cette période durant laquelle le LOSC est revenu de 1-4 à 4-4 ?

     

    Nous avons fait une vidéo là-dessus. Nous ne gardions plus les ballons et nous étions un peu fatigués devant. Nous dégagions le ballon n’importe où. Il faut avoir un peu plus de sang-froid. Peut-être que nous ne découvrons pour marquer un but supplémentaire alors qu’il n’y a pas lieu d’être. Il y a des images qui sont parlantes, par rapport à ce que j’ai vu. Il y a beaucoup de choses à rectifier. Il y avait un problème de maturité. Nous devons être un peu plus sereins lorsque nous menons au score. Il faut plus faire tourner le ballon. Nous rendions le ballon tout de suite à l’adversaire. Avec la qualité qu’il y a là-bas, cela fait évidemment mal.

    Vous vous faites remonter au score et connaissez donc les mêmes difficultés que lors des matches aller…

     

    Oui, il faut encore travailler.

     

     

    A l’époque du 5-5 entre Lyon et Marseille, Didier Deschamps disait qu’il n’était pas content du tout. Il disait que c’était seulement bien pour les journalistes et les supporters. Pensez-vous la même chose ?

     

    Quand on gagne, ça va. Cependant, quand on encaisse 4 buts, c’est moins satisfaisant, même quand c’est contre une grosse équipe. Je vais leur montrer ce qu’il ne faut pas faire. Cela peut encore arriver au prochain match, et nous n’allons pas marquer 5 buts à chaque fois.

     

     

    D’autant plus que vous meniez 1-4. Vous auriez pu soigner votre différence de buts…

     

    C’est pareil pour Lille, à 1-1, ils ont encaissé 3 buts consécutifs. A 2-4, quand Hazard a marqué le coup franc, je me suis dit « ça va être chaud ». Il restait 25 minutes et il n’y avait que 2 buts d’écart. Il fallait éviter ce 2ème but sur coup-franc. Ce n’est pas une erreur, Hazard met une bonne frappe. Il n’y a rien à dire.

    Les statistiques étaient également étonnantes lors de ce match…

     

    Oui, c’est souvent comme ça. Quand il y a des scores comme ça, il faut que la défense soit un peu en-dessous. Cela veut dire que les attaquants prennent le dessus sur la défense.

     

     

    Francis Gillot était au point presse hier

    Pourquoi l’équipe lyonnaise est difficile à jouer, sans parler de la qualité de son effectif ?

     

    Ils ont des bons joueurs, certains d’expérience. Ils ont beaucoup de maturité. Ils ont des joueurs internationaux en France comme à l’étranger. Il s’agit vraiment d’une grosse équipe.

     

     

    Que faudra-t-il corriger par rapport au match de Coupe ?

     

    Un bon arbitre, qui siffle et qui met des cartons rouges quand il faut les mettre (sourire, ndlr). C’est important, car nous dépendons aussi des arbitres. Il faut que nous soyons meilleurs. Nous verrons. Je pense par ailleurs que notre système s’améliore, même s’il y a encore des choses à corriger. Je pense que nous serons meilleurs. Je sens que nous pouvons nous améliorer. Au sujet du niveau de Lyon, je ne sais pas.

     

     

    Si vous l’emportez, vous reviendriez à 3 points de Lyon. Cela pourrait constituer un tournant…

     

    Oui, si jamais nous gagnons. C’est bizarre de revenir à 3 points de Lyon.

     

     

    A contrario, si vous ne gagnez pas, cela voudrait-il dire qu’il faut définitivement mettre une croix sur le haut de tableau ?

     

    Non, si nous gagnons les 14 matches qui restent…

     

     

    Vous aviez déjà un match tournant à Rennes, mais vous aviez perdu. Cette fois-ci le match est à domicile…

     

    La différence est que nous n’avons pas joué il y a 3 jours. Avant d’aller à Rennes, nous avions joué contre Sochaux 3 jours avant. Nous avions dépensé beaucoup d’énergie. Je pense que nous avons bien récupéré cette fois-ci. Je leur ai laissé 2 jours. Mercredi, la séance était très légère. Nous aurons plus de peps.

     

     

    Vous disiez que le système était en train de bien fonctionner. Malheureusement, Carlos Henrique est suspendu. Cela veut-il dire que Lamine Sané va prendre sa place ?

     

    Peut-être. Je vais voir. C’est une possibilité.

     

     

    Est-il opérationnel ?

     

    Oui, il l’est.

     

     

     

     

    Pensez-vous au risque de rechanger votre système ?

     

    Oui, mais avant la trêve, nous avions gagné des matches à 4 derrière.

     

     

    Oui, mais votre équipe est différente…

     

    Nous avons fait de bons matches contre Nancy et Caen. Il ne faut pas oublier ces rencontres et tout noircir. Je ne me dis pas ce genre de choses. Peu importe le système, nous avions fait des bonnes choses à 4 défenseurs. Contre Lyon, il faut bien réfléchir. Veut-on être un peu plus défensif ou offensif ? Nous pouvons ne pas avoir le ballon et gagner des matches. De nos jours, cela se passe souvent comme ça. Lyon va avoir le ballon, car il joue à l’extérieur comme à domicile. Ce n’est pas pour cela que ça garantit une victoire.

     

     

    Vous voyez votre groupe lors des entraînements. Sentez-vous qu’ils ont retrouvé de l’ambition ?

     

    Oui, car il suffit de regarder le classement. 6 points reviennent à gagner 2 matches. Nous serions bêtes de ne pas y penser. Il faut le faire, c’est cela qui est dur. Aujourd’hui, évidemment que nous regardons plus vers le haut. C’est légitime. Néanmoins, les 2 matches qui arrivent sont 2 gros morceaux. Si cela se passe bien, nous serons évidemment boostés.

     

     

    Avez-vous affiché le classement dans le vestiaire ?

     

    Non, j’ai simplement mis le classement des matches retour. Nous sommes actuellement 3ème. Si, sur les matches retour, nous sommes dans les 3 premiers, cela voudra dire que nous ne serons pas loin des 5 premiers.

     

     

    Vous n’êtes pas une équipe qui rentre sur le terrain pour mettre le feu et pour autant vous êtes la meilleure dans les entames de match…

     

    C’est le paradoxe du football. Parfois, les joueurs quittent le vestiaire et j’ai l’impression qu’ils ne sont pas dedans. Puis, ils marquent au bout de 30 secondes (sourire, ndlr). Il n’y a pas de vérité. Nous nefaisons rien d’extraordinaire avant d’entrer sur le terrain. De plus, le couloir nous fait oublier tout ce que nous avons dit avant (sourire, ndlr).

     

     

     

     

    Quel œil avez-vous sur la rencontre de dimanche soir opposant le PSG à Montpellier ? Comment voyez-vous ce match au Parc des Princes ?

     

     

    J’ai un œil neutre. Je ne sais déjà pas comment cela va se passer pour nous alors que l’on maîtrise déjà la plupart des paramètres. Je ne me suis donc pas penché sur ce match. Paris devra gagner à domicile. Ils ont aligné une équipe bis à Dijon. Sur le papier, Paris est plus fort. J’ai entendu Nicollin dire qu’il allait gagner à Paris. Il est en confiance, c’est bien.

     

     

    Il est plus inquiet pour le match d’après, quand Bordeaux va aller à Montpellier…

     

    Ah bon (sourire, ndlr) ? Tant mieux alors.

     

     

    A l’issue de votre match contre Lyon, arriverez-vous à vous détacher afin de regarder ce match sommet de la L1 ?

     

    Oui, bien sûr. Après le match à Lille, je ne suis pas rentré avec l’équipe. J’ai regardé Nice-Paris, puis Toulouse Saint-Etienne.

     

     

    Vous n’avez pas lus fêté que cela les 5 buts à Lille ?

     

    Non, j’étais en famille, chez moi à Lille.

     

     

    Votre famille accepte que vous regardiez les matches à la télé ?

     

    Oui, bien sûr (sourire, ndlr). Quand on est avec un entraîneur, on est obligé d’aimer le foot. Il y a la Coupe d’Europe pendant la semaine. Tous les jours, il y a des matches.

     

     

    Est-ce un plaisir ou une obligation ?

     

    Quand je regarde un match, je le regarde ici. Je prends un stylo et un papier et nous faisons un montage vidéo avec Cyril (responsable de la vidéo, ndlr). Je veux toujours pouvoir détailler l’adversaire. Cela se fait en 2-3 heures.

     

     

    Après le match contre Lyon, vous n’allez donc pas vous mettre dans votre fauteuil, tranquille, avec une bière…

     

    Je ne bois pas de bière (sourire, ndlr). Je verrai, je vous le dirai la semaine prochaine.

     

     

     

     

    Avez-vous des nouvelles de Diabaté et Traoré ?

     

    Normalement, ils devaient arriver aujourd’hui (la conférence de presse a eu lieu hier, ndlr). Ils se pénalisent eux-mêmes. Ils peuventarriver au mois d’avril. C’est leur problème. Ils ne se mettent pas en position de force pour jouer.

     

     

    Au sujet de Kim, vous avez déjà déclaré être intéressé. Cela va-t-il au-delà de l’entraînement ? Peut-il jouer avec les pros cette année ?

     

    Il va déjà jouer avec la CFA. Il sera à Monaco dimanche. Nous verrons ensuite les prestations qu’il va faire sur ses 2-3 premiers matches avec la CFA. Nous n’allons pas brûler les étapes. Il vient d’arriver. Il faut qu’il s’acclimate. Il est très intéressant. C’est un joueur moderne qui va vite. Il possède une bonne technique et est buteur.

     

     

    source: girondins.com