Florian Brunet : « 30% des spectateurs sont dans le Virage Sud. Sans nous, il n’y a rien »
Florian Brunet a fait part du problème, dans sa généralité, concernant les groupes de supporters aujourd’hui en France, qui ne sont pas considérés ni respectés. « Vous voyez bien ce vent de révolte un peu partout en France avec toutes ces banderoles, qui sont construites et réfléchies, on voit bien qu’il y a un problème. Ce problème, il faut le regarder en face. Aujourd’hui, nous les Ultras, on a l’impression d’être spoliés de notre image, de notre travail. J’ai vu pendant le tifo de nos 30 ans, pendant des semaines et des mois, voir des jeunes de 20, 25, 30 ans H24 sur un tifo pendant des semaines et des mois pour un résultat magnifique et que tout le monde a trouvé extraordinaire. Ces mêmes garçons, je les vois pendant 18 heures en garde à vue car ils ont voulu aller voir un match. C’est la représentation du problème. On utilise notre image et notre travail. En plus on est bénévoles et on ne demande rien. On n’est même pas respectés. À Saint-Etienne, il n’y a pas de Marseillais, pour le déplacement des Marseillais à Paris il y a des restrictions. On me dit que ça va mieux mais tous les week-ends il y a des restrictions, des interdictions de déplacements. Tous les week-ends on est accueilli dans des conditions déplorables dans tous les stades où on va. Le fond du problème aujourd’hui est là. On est des parties prenantes de la Ligue 1, on est des acteurs majeurs, on utilise notre image. À Bordeaux, il y a parfois 15000 spectateurs, 30% des spectateurs sont dans le Virage Sud. Sans nous il n’y a rien. À Geoffroy Guichard, sans les Magic Fans et les Green Angels, il n’y a rien. À côté de ça, on n’est pas respectés ni écoutés. Le problème, il est là. Il faut qu’on soit respectés à notre juste valeur, c’est tout ce qu’on demande ».
A l’inverse, si les supporters français ne sont pas considérés et jugés dangereux, l’on laisse venir des supporters russes à Nice, dans le cadre de la Ligue Europa. « Il n’y a pas de risques d’accueillir le Lokomotiv Moscou à Nice ? À Nice, c’était les hooligans qui étaient avec les Russes pendant l’Euro et qui ont mis la panique à Marseille pendant deux jours. Et eux on les accueille sans problème. Tant mieux qu’on les accueille mais à ce moment-là, il ne faut pas nous interdire. On nous prend pour ce qu’on n’est pas. Je veux dire que le mouvement français, ce sont des gentils petits garçons à côté de ce qu’on peut trouver ne serait-ce qu’en Italie ou même en Allemagne. En Allemagne, il y a bien plus de problèmes qu’en France. Il n’y a pas de problème en France ».