Willy Sagnol : “Je lui fais comprendre qu’avec tous les blessés qu’on a, je n’ai plus de solutions. Dans mon discours, il s’est dit que je n’avais plus la clé”

    Lors de sa seconde saison aux Girondins de Bordeaux, Willy Sagnol a tout de suite su que ça allait être compliqué, avec en plus la Ligue Europa à jouer, un recrutement peu garni, et enfin les blessures qu’il eut en cours de saison. « Ce n’est pas que je sens que ça va être très dur, je le sais. Même si je suis encore entraîneur novice, je le sais. Je le sais parce que quand on finit la saison à 63 points et que j’essaye de dire à mes dirigeants qu’il y aura une Coupe d’Europe l’année prochaine, qu’il va falloir se renforcer… Les premiers retours que j’ai c’est qu’on va se renforcer, qu’il ne faut pas m’inquiéter, que je parte en vacances tranquille… Au retour des vacances, on me dit non, qu’il faut d’abord faire partir des joueurs avant de pouvoir en acheter d’autres…Je savais qu’on allait ramer, ça ne partait pas dans le bon sens ».

    Puis arrive ce 14 mars 2016 et cette défaite à Toulouse 4-0, synonyme de fin d’aventure avec les Girondins. « Ça n’a pas été souffrance de savoir que ça allait se terminer. Le match, c’est le samedi, et le dimanche matin je suis en discussions avec Jean-Louis Triaud, et je lui fais comprendre qu’avec tous les blessés qu’on a, je n’ai plus de solutions, que j’ai tout essayé, en mettant des joueurs à d’autres postes… J’avais tout essayé. J’ai eu l’impression d’avoir tout essayé. Je pense que dans mon discours, il s’est dit que je n’avais plus la clé. Et quand un entraîneur n’a plus la clé, il faut passer à autre chose […] Si j’avais été entraîneur depuis plus longtemps, je pense qu’au début de saison j’aurais dit stop (voyant qu’il n’allait pas avoir de renforts). J’aurais dit que la vision de l’avenir nous conduisait dans le mur sportivement. Économiquement je n’avais pas les données, mais comme j’étais un jeu entraîneur, je n’avais pas le droit de démissionner, pas après un an ».

    RMC

    Retranscription Girondins4Ever