Bruno Fievet : « Je supplie les dirigeants actuels de respecter notre histoire, à défaut de tenir des promesses dont on sait tous qu’elles ne pourront être tenues »
Suite à la parution des derniers articles de l’Equipe (lire ICI, ICI et ICI), Bruno Fievet a été contacté par de nombreux supporters qui s’inquiètent aujourd’hui de la situation des Girondins de Bordeaux. Il a tenu, sur ses réseaux sociaux, à leur répondre. Voici ci-dessous son message.
Cher amis supporters,
Depuis plusieurs semaines, notre actualité se résume au Covid-19. Notre sport s’est arrêté, et nos vies sont en suspens. Dans cette période délicate, j’ai une pensée pour vous, et même si je n’aime pas citer de noms, une pensée particulière pour Stephane Witkowski dont le fils est malade d’une autre maladie mais que le virus pourrait fragiliser, pour Thierry Poncet dans la police, pour Audrey Sansig dans le médical, pour Olivier Joly qui livre pour les pharmacies, tous en première ligne. Pour Greg Prs qui se remet doucement, etc, etc. C’est une période délicate et je nous souhaite à tous que cela se termine vite pour que l’on reprenne le cours de nos vies.
Mais hier, c’est l’actualité sportive qui nous a touché, nous les amoureux des girondins suite à la parution dans l’Equipe. Repris par nos sites de supporters qui font un travail énorme et qui nous donnent chaque jour des nouvelles de nos girondins et nous permettent de garder ce lien avec notre club.
Si je m’exprime ce matin, c’est parce que j’ai reçu des centaines de messages privés et que malheureusement je ne pourrais pas répondre à tout le monde car je suis débordé par le travail bien que confiné à la maison.
Beaucoup s’interrogent, non pas sur mes intentions qui sont connues de tous et sur lesquels je ne reviendrais pas, mais sur un possible dépôt de bilan.
Aujourd’hui, je ne peux imaginer une telle issue. Et heureusement il existe de nombreuses alternatives avant une telle situation. On ne peut malgré tout pas se cacher en disant que tout va bien, car ce n’est pas le cas, et la crise économique qui s’ajoute à celle sanitaire, va poser des problèmes à toutes les entreprises. Les girondins en font bien entendu partie, comme tous les autres clubs.J’espère que notre club communiquera rapidement afin de vous rassurer, de nous rassurer, sur la situation réelle, car il me semble, d’après les informations que je peux avoir, que les chiffres sont eux exacts concernant le déficit et concernant la stratégie pour le prochain mercato.
Moi c’est une autre information qui m’a surprise et celle ci est passée inaperçue, ou presque : La direction actuelle, (lire Mr Thiodet dont la stratégie a été confirmée par mail aux employés du club par Mr Longuepée), souhaite baisser la CAPACITE du stade l’année prochaine?? Ce n’est pas déjà ce qui avait été fait par Jacques D’Arrigo? on n’avait pas déjà fermé des tribunes et replacé des abonnés dans d’autres secteurs… OU ALORS! On va faire baisser le nombre de places du Matmut de 42 000 à 35 000? Jolie manœuvre qui permettra de dire que Bordeaux Nice 15000 spectateurs… taux de remplissage (35% aujourd’hui), ca sera 42% l’année prochaine… Pour moi c’est un aveu que la stratégie commerciale que l’on nous vend, ne peut fonctionner. C’est aussi un aveu que le club malgré ses 38 commerciaux, est dans l’incapacité de faire venir du monde au stade.
On va me reprocher (encore) de parler comme un supporter, ce que je suis et ce que je serais toujours et ce que je ne renierais jamais, mais au contraire, je parle comme un chef d’entreprise qui analyse les informations et qui se rend compte que la stratégie ne fonctionne pas! Alors pourquoi ne pas changer de cap! Est ce un aveu si compliqué de dire « on s’est trompé »? Est ce que les événements actuels ne devraient pas pousser le club à recentrer sa politique sur le sportif ce qui permettrait de réduire les coûts, et de refaire travailler notre centre de formation (pour rappel 0 joueur sorti cette année!). On nous avait pourtant vendu ça! Faire confiance à la formation. On nous avait vendu un stade rempli à 80%. On nous avait vendu l’Europe!
Alors oui, moi je ne vends rien de tout ça. Je vends un projet identitaire basé sur les valeurs qui ont fait notre histoire. La combativité, le respect, l’amour du maillot. Car oui si Marius est resté 40 ans au club c’est par amour du club. Comme Patrick Battiston. Comme Alain Giresse toujours amoureux du club qui lui a parfois tourné le dos, comme Liza, Duga, Trémoulinas, Chalmé, Plasil et bien d’autres que je m’excuse de ne pas citer.
Je ne peux déjà accepter qu’au fil des années notre club soit tombé dans un anonymat.
Je supplie les dirigeants actuels de respecter notre histoire pour qu’il ne tombe pas encore plus bas et pour qu’il respecte ses engagements, à défaut de tenir des promesses dont on sait tous qu’elles ne pourront être tenues.
Merci de m’avoir lu, portez vous bien, et restez chez vous!