Denis Granjou : « Quand je vois que sur les réseaux sociaux, le club met en avant des matches d’il y a 15 ans, je rigole ! J’ai l’impression qu’ils se sont aperçus qu’il y avait eu une histoire avant ! »
Denis Granjou, journaliste pour RTL et correspondant sur les matches des Girondins de Bordeaux, a donné son avis sur le rachat du club au scapulaire. « J’ai l’impression que c’est un peu partout la même situation, c’est une question d’argent. Et c’est peut-être ça qui va changer avec cette crise. Pour l’instant, les mines d’argent, ce sont les fonds d’investissement et beaucoup ont acheté des clubs dans le football européen et mondial. C’était peut-être la situation privilégiée à ce moment donné. Après, au-delà du rachat, la question est de se poser comment on fait, qui on met à la tête de tout ça ? C’est le monde absolu de l’argent et de la finance qui domine et qui doit cohabiter avec le monde improbable du football, où on vit des émotions, on passe par la joie, les larmes et la colère et tout ça dans la même minute. C’est très compliqué ».
Les supporters bordelais ont plus que l’impression de ne pas savoir où le FCGB va. Est-ce la même chose pour Denis ? « Disons que le projet est à l’image de l’équipe. C’est-à-dire qu’on ne sait pas trop comment elle joue… Professionnellement, je suis Bordeaux depuis Ricardo, et je trouve qu’ils ont un peu tendance à arriver avec des certitudes, sans prendre en compte ce qu’il s’est passé avant. Par exemple, j’ai toujours mal perçu le discours de l’entraîneur quand il dit « moi, je viens ici avec la culture de la gagne ». Ca veut dire quoi ? Qu’avant lui, on ne l’avait pas la culture de la gagne ? Avec toute l’histoire des Girondins, je regrette que certaines personnes ne prennent pas la mesure de ce qui s’est passé avant. Je ne dis pas qu’il n’y a que des bons côtés. Je pense qu’après le titre, il y a eu des erreurs stratégiques et Bordeaux aurait dû faire sa métamorphose à ce moment-là. Depuis, ça a dégringolé gentiment. Je regrette ce côté impersonnel qui est arrivé, avec toutes ces certitudes. Je ne suis pas du tout contre le changement mais pas quand on oublie le passé. Quand je vois qu’aujourd’hui sur les réseaux sociaux, le club met en avant des matches d’il y a 15 ans, je rigole ! J’ai l’impression qu’ils se sont aperçus qu’il y avait eu une histoire avant ! ».
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