Ludovic Obraniak : “Si les joueurs décident de ne pas reprendre le championnat, il faudra à ce moment-là qu’ils acceptent de baisser considérablement leur salaire, voire de ne pas être payés”
Ludovic Obraniak, l’ancien milieu de terrain des Girondins de Bordeaux et désormais consultant sur La Chaine L’Equipe, a donné son ressenti sur l’éventuelle reprise, ou non, du Championnat de France de Ligue 1.
« On est dans une situation il y a des risques sanitaires d’un côté pour les joueurs, des risques économiques pour les clubs. Il faudra bien qu’à un moment donné, on se penche vers l’un, ou l’autre. Si les joueurs refusent de jouer, ce que je peux comprendre, c’est légitime d’avoir une crainte pour soi, sa famille et ses enfants, il faut bien que ces joueurs-là comprennent que si on ne finit le championnat, vu l’importance des droits TV dans le budget des clubs, les clubs ne seront pas en capacité de pouvoir assumer les salaires encore des mois. Si les joueurs décident de ne pas reprendre le championnat, il faudra à ce moment-là qu’ils acceptent de baisser considérablement leur salaire, voire de ne pas être payés pendant un certain temps. C’est un choix. Ou alors, il faudra prendre le risque… En ce moment, ça me parait difficile, tu le vois en Allemagne. Comment tu veux préparer un championnat où tu vas jouer tous les trois jours, en t’entrainant en groupe de 2-3, en ne faisant que du physique. Je sais que les médecins des clubs tablent sur une procédure à suivre pour que les joueurs soient dans les meilleures conditions pour reprendre la compétition, mais encore une fois, si demain tu reprends la compétition, soit tu mets les joueurs sous cloche pendant deux mois en les testant tous les jours… Imaginons que la femme d’un des joueurs aille en courses, elle attrape le virus, lui l’attrape… Tu as repris le championnat, et deux joueurs ont de la fièvre dans l’avion… On fait comment ? Tu remets tout le monde en quarantaine ? Tu ne peux plus jouer, les équipes qui ont joué contre toi vont de nouveau être en quarantaine… C’est assez compliqué. C’est un sport de contact. J’ai entendu la solution de Rivère, c’est peut-être ce qui me parait le plus sage même si, économiquement, si les joueurs ne font pas un geste, ce sera très difficile de trouver une solution qui contente les deux parties ».
Les Réservistes