Frédéric Roux : « Une doublure, ça bosse beaucoup plus qu’un titulaire, c’est beaucoup plus frustré, ça a beaucoup moins de temps de jeu »
Frédéric Roux, joueur bordelais durant la période 2000-2006, a évoqué son rôle qui était celui d’être la doublure d’Ulrich Ramé, gardien titulaire aux Girondins.
« Le métier est le même. Ce qui change entre un titulaire et une doublure, c’est que ce n’est pas du tout la même chose. Lorsque les règles sont bien définies, et Elie Baup avait été clair et net là-dessus, Ulrich était indétrônable, donc quand tu arrives en tant que doublure, voilà… J’allais jouer les Coupes nationales, c’était clair et net. Dans ma tête, je me prépare psychologiquement à vivre une ou deux saisons dans l’ombre d’Ulrich à bosser dur, et éventuellement si une porte s’ouvre, je fonde… Mais au quotidien je bosse, une doublure ça bosse beaucoup plus qu’un titulaire, c’est beaucoup plus frustré, ça a beaucoup moins de temps de jeu. Il y a tous ces paramètres à prendre en ligne de compte. A Bordeaux j’ai 27 ans quand j’arrive, j’ai déjà une certaine expérience du haut niveau, et quand on me dit clairement les choses, je les comprends parfaitement et je sais pourquoi je suis là. Au quotidien, le but est de me défoncer, d’aller chatouiller un peu Ulrich, de le pousser dans ses retranchements et le mettre dans les meilleures conditions possibles. Et le jour du match, être à ses côtés, être à disposition de l’équipe. Ça se passe super bien. Ce que je retiens surtout de cette aventure à Bordeaux, c’est que j’ai eu la chance d’avoir un coach de parole, Elie Baup, qui m’avait dit dès le départ que je ferai les Coupes Nationales, et je les ai toujours faites. C’est comme ça d’ailleurs que j’ai gagné en 2002 la Coupe de la Ligue. Quand tu as un entraineur de parole qui te parle droit dans les yeux et qui te dit que tu auras du temps de jeu, lorsqu’il respecte sa parole, ça change tout. Tu sais pourquoi tu travailles, tu sais que tu auras ta chance. Une fois que tu as joué ces Coupes, il y a la frustration qui revient parce que tu retournes sur le banc, mais avec du recul, lors des 6 saisons, je pense que j’ai bien géré ce paramètres. Il y a eu des saisons où j’ai joué plus que d’autres, Ulrich a eu un pépin physique à un moment donné. J’ai fait 3-4 mois plein, et ça m’a mis un peu de boost. J’étais aux Girondins de Bordeaux, et on était européens tous les ans. J’ai fait quelques rencontres en Coupe UEFA, ce qui n’est pas anodin dans une carrière. Après six saisons, certes j’ai vécu dans l’ombre d’Ulrich, un international, mais j’ai aussi vécu dans un très grand club, avec de très grands joueurs, et je pense que je n’ai pas perdu mon temps, loin de là ».
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