Le message du cœur de Bixente Lizarazu aux supporters : « Les Girondins de Bordeaux ne vont pas disparaître. Ce qui se passe aujourd’hui, ça ne dure qu’un temps »

    Dans Top Girondins, Bixente Lizarazu, l’ancien latéral bordelais, a tenu à adresse un message aux supporters des Girondins de Bordeaux.

    « Je sais que la période est très très difficile. Je sais qu’ils sont très malheureux aujourd’hui, ils ne se reconnaissent plus dans le club, ne reconnaissent plus les Girondins de Bordeaux, comme moi. J’espère vraiment de tout cœur que le soleil va revenir, qu’il va y avoir du changement. Si je dois dire quelque chose de positif, quoi qu’il se passe, les Girondins de Bordeaux ne vont pas disparaître. S’il faut en passer, à un moment donné par la descente en deuxième division, … moi, j’ai connu ça. Et bien, on en passera par la descente en deuxième division, mais au moins, ça sera peut-être l’occasion aussi de reconstruire sur une feuille blanche, sur des fondations. J’espère que ça n’arrivera pas, il n’y a pas besoin de ça parce que, ce n’est pas facile, mais je veux dire par là que, quoiqu’il arrive, les Girondins de Bordeaux retrouveront leurs lustres et l’identité. Parce que tu ne peux pas perdre ça. Ce qui se passe aujourd’hui, ça ne dure qu’un temps. C’est intenable pour les gens qui dirigent les Girondins de Bordeaux. Je ne veux pas, je ne peux pas croire qu’ils aient du plaisir à faire le boulot qu’ils font aujourd’hui. A se prendre des scuds toute la journée, ils ne vont pas rester longtemps. Même au-delà des Girondins de Bordeaux, c’est que tout a changé. Avant, on avait un actionnariat local. La mondialisation est arrivée, tu as des fonds de pension américains, des chinois, etc, tout ça est devenu assez peu lisible, assez. Avant, c’était local. Tu savais qui était le sponsor du club, qui finançait le club, c’était beaucoup plus simple. Tu ne voyais pas des montages financiers, tu n’avais pas le trading. Je pense que globalement, on a besoin de faire un bon nettoyage dans le football français, aussi pour que voilà, que ces pratiques-là, de trading, qu’elles soient beaucoup plus contrôlées. Pour qu’il n’y ait plus tous ces mecs-là qui viennent se servir sur les clubs. J’ai l’impression qu’il y a des gens dans le foot, c’est un peu comme les criquets, ils viennent sur les exploitations, ils bouffent tout et puis se cassent et ils vont aller bouffer ailleurs. Ce ne sont pas des gens qui sont passionnés par le club, ils sont passionnés par l’argent des clubs. Donc ils viennent prendre l’argent des clubs, là où il y en a. On le sait qu’il y a des commissions sur les transferts. Il faut des gens dans le foot et pas qu’aux Girondins de Bordeaux, qui ont un vrai projet pour le club et pas un projet financier pour se faire de la tune sur les transferts des joueurs ou sur la revente. Essayer de construire quelque chose de durable. Quand tu as des investisseurs étrangers, c’est plus difficile d’avoir un projet. Les Pinot par exemple, ils sont bretons, on peut comprendre qu’ils vont s’investir très longtemps à Rennes. Quand tu as des investisseurs étrangers, c’est tout de suite beaucoup plus délicat. Quand tu laisses la main à des investisseurs étrangers, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une perte d’identité parce qu’ils ne connaissent rien à la région. Pour ceux de Bordeaux, ces américains ils ne connaissent rien au foot, c’est sûr !  Tout ce paysage-là, il est devenu beaucoup plus complexe et à un moment donné, il faut pour reprendre la main, revoir les choses avec un peu plus de modestie et arrêter de penser mondialisation, marque internationale. Tu vas revenir à quelque chose d’un peu plus modeste probablement, qui ne fait pas forcément rêver tu vois. Dire, on va jouer la Ligue des Champions, non. Tu reconstruis sur des bases, une identité, ton centre de formation, des jeunes qui sont formés qui jouent en équipe première et une équipe qui te donne envie, dont tu es fier. Ca va prendre du temps tout ça. Il faut revenir à la source et revenir un peu à nos racines. Donc se retrouver un peu entre nous les mecs du sud-ouest. On est quand même Bordeaux, on est un club du sud-ouest. Ce qui se passe là, c’est qu’on se perd en fait. On ne se reconnaît pas, on ne se reconnaît pas dans ce club-là et ça c’est inacceptable ».

    Retranscription Girondins4Ever