Willy Sagnol : « Ce sont deux projets américains qui ont parachuté deux présidents, qui je suis persuadé, n’ont jamais regardé un match de foot de leur vie avant de venir »
L’ancien entraineur des Girondins de Bordeaux Willy Sagnol a longuement expliqué le modèle allemand qu’il aimerait voir se développer en France, dans des clubs comme Marseille ou Bordeaux, dont il a fait la comparaison et qui sont géré par des dirigeants qui ne sont pas issue de la filière football.
« J’aimerais faire un parallèle de la situation de l’OM avec celle des Girondins de Bordeaux. On a deux présidents en France qui sont en grande difficulté avec leurs supporters, c’est M. Longuépée et M. Eyraud. Le parallèle est frappant car ce sont deux projets américains. Ce sont deux projets américains qui ont parachuté deux présidents, qui je suis persuadé, n’ont jamais regardé un match de foot de leur vie avant de venir. Quand tu fais des erreurs, tout est pardonnable par exemple quand tu achètes un mauvais joueur. Il y a une chose que les supporters ne pardonnent pas, c’est la froideur des dirigeants. Que ce soit à Marseille ou que ce soit à Bordeaux, ils ont montré une extrême froideur. En plus de ça, ils ont fait plein d’erreurs […] Regardons les modèles qui pourraient se rapprocher le plus de ce qu’on pourrait faire en France. On ne peut pas se rapprocher de ce qui se fait en Espagne par rapport au poids de clubs comme le Barca, comme le Real, on ne peut pas faire. On ne peut pas se rapprocher de l’Angleterre car ils ont des droits télé extravagants. Le pays dont on pourrait se rapprocher c’est l’Allemagne. Là-bas, il y a une règle, la règle du 50+1 c’est-à-dire qu’il y a un investisseur privé qui ne peut pas arriver et racheter un club. Ce n’est pas possible. Quand tu regardes le modèle allemand, tu as ce modèle de socio car tu as ces abonnés qui vont élire les dirigeants du club dans la grande assemblée générale. Tu as dans toutes les strates du club, que ce soit le Manager Général, le Président exécutif, ce sont des personnes du football. C’est plus facile d’apprendre à manier les chiffres que d’apprendre le football. Aujourd’hui, il faut former des gens qui viennent du football, à manier des chiffres, parce que si demain tu as des dirigeants qui connaissent le football et qui connaissent la finance, pour les clubs c’est du pain béni. Sur le modèle allemand, les clubs ont toujours autant de succès mais ils n’ont pas plus d’argent que nous. Ils ont accepté que ce soit les gens du football qui dirige le football. Nous en France, avec nos investisseurs, on ne veut pas laisser les rênes du club à des gens qui sont du football ».