Daniel Riolo : « Aujourd’hui, les supporters ne vont pas aller crier ‘barre-toi Lopez !’. S’il se barre, c’est fini ! S’ils se maintiennent en Ligue 1, ils vont continuer à croire au miracle »
Daniel Riolo s’est exprimé sur la situation sportive et financière des Girondins de Bordeaux, mais également sur l’avenir de Vladimir Petkovic.
« Si tu veux virer Vladimir Petkovic, c’est entre 5 et 6, et c’est très compliqué vis-à-vis de la situation financière du club. Nous sommes encore dans une période de mercato donc renforcer le club est envisageable, sauf qu’il n’y a pas d’argent. Tu as la solution de faire venir des mecs qui sont dans les clubs où les joueurs ne sont pas payés, Boavista et Mouscron. Si tu récupères trois mecs valides qui arrivent à tenir debout, l’objectif sera de sauver le club. Tu as un entraineur qui n’est plus suivi par le groupe, qui lui-même semble avoir un peu lâché car ses déclarations après Rennes, cet énorme mea culpa qui veut dire qu’il ne sait plus quoi faire… Si le club descend, c’est fini en fait, il n’y a plus de repreneurs, plus personne. La seule solution pour lui c’est de faire venir trois mecs gratos parce qu’il n’a pas d’oseille, sauver le club en terminant 17ème, et réussir à nouveau à convaincre des gens de mettre un peu d’oseille parce qu’il repartirait en Ligue 1. Aujourd’hui, en janvier, personne ne va venir. L’été dernier, à un moment, dans les discussions, il n’y avait plus que Gérard Lopez. Entre les gens qui misaient sur le redressement judiciaire, le dépôt de bilan… C’était cramé. Si en plus King Street et Fortress n’avaient pas fait un effort, même Gérard Lopez n’aurait pas pu, donc le club repartait au mieux en Ligue 2, sinon en National 3. Aujourd’hui, qu’il ait fait les mauvais choix, oui, clairement : l’entraineur, la gestion du groupe. Six mois après, c’est une catastrophe. Maintenant, sauver ce qu’il y a à sauver, c’est la place en Ligue 1. Mais quand bien même, je ne sais pas qui tu vas pouvoir convaincre de venir… C’est la situation plus globale de Bordeaux qui est très noire, plus personne ne veut venir dans ce club, ou mettre un rond là-dedans. Il y a pas mal d’investisseurs qui s’intéressent à la Ligue 1 et qui regardent, mais personne ne regarde Bordeaux ».
Quelques minutes avant que les Ultramarines communiquent sur leurs réseaux sociaux hier soir, Daniel Riolo répondait au fait que ce soit aussi silencieux du côté des supporters après la défaite à Rennes (6-0).
« Peut-être qu’ils auraient dû être plus discrets ou rester à leur place, ou être plus neutres, mais encore une fois, Gérard Lopez était le seul choix possible. La liquidation judiciaire était là… Tout s’écroule, là, car il n’a pas de résultats, et jamais de la vie il a des joueurs à vendre. Ils sont nulle part les joueurs à vendre ! Il a anticipé le fait que des mecs prendraient de la valeur et qu’il les vendrait, c’est ça le projet vendu. Il faut arrêter de comparer Lille et Bordeaux. Gérard Lopez est arrivé avec un fonds d’investissement qui était le vrai patron du club – d’ailleurs c’est eux qui l’ont viré – et il y avait 250 millions d’euros sur la table, Luis Campos… Le club a failli se casser la gueule la première année. Ce n’est pas pareil quand sur la table tu peux mettre 250M€, ou quand tu ne mets rien. Tu t’assis à la table de poker, mais tu n’as pas de jetons. Ca n’a rien à voir ! Je ne sais pas où il s’est dit qu’il allait avoir de la valeur dans cet effectif. Aujourd’hui, à la fin juin il y aura 60 à 70M€ de trou dans le budget, autant te dire que s’ils ne se maintiennent pas, c’est liquidation. Le club ira au plus bas de l’échelle. Voilà où on en est. Donc tout doit être fait, la situation comptable indique que ce n’est pas mort, mais… […] Aujourd’hui, les supporters ne vont pas aller crier ‘barre-toi Lopez !’. S’il se barre, c’est fini ! S’ils se maintiennent en Ligue 1, ils vont continuer à croire au miracle, que Lopez va aller chercher des investisseurs qui ont du blé. Les options sont là. C’est, ‘on reste avec Lopez, on se sauve, et il arrive à convaincre des partenaires de venir à la fin de la saison’, ce qui sera très compliqué. Mais tu es en Ligue 1. Et l’autre option : on descend en Ligue 2, et vu la dette ça se termine en liquidation ».