Les Girondins de Bordeaux en Ligue 2, est-ce vraiment viable et crédible ?
C’est la question que tout le monde se pose depuis maintenant des semaines, tant dans notre esprit et depuis un an, l’on pense qu’une relégation sportive entrainerait de gros problèmes financiers, et donc automatiquement une disparition du statut professionnel (National 3). Des pensées largement confirmées par le directeur général du club, Thomas Jacquemier, qui assurait que le modèle des Girondins de Bordeaux ne pouvait pas exister en Ligue 2. Oui, mais recontextualisons.
A ce moment-là, et bien que les résultats sportifs des bordelais n’étaient évidemment pas glorieux, notre club n’était pas encore en danger, et il n’était pas encore envisagé par la direction une potentielle descente. D’ailleurs, on n’a de cesse de nous dire que Gérard Lopez croit toujours au maintien, mais qu’en parallèle – parce qu’il faut toujours penser au pire, comme tout ‘chef d’entreprise’ – un plan a été mis en place si cette possibilité devenait réalité. D’autant plus que, comme l’a annoncé très récemment Sud Ouest, Gérard Lopez, en cas de descente, pourrait être écarté par King Street et Fortress, via une « action de préférence » et dans plusieurs cas : si les accords de remboursement n’étaient pas respectés, en cas d’échec financier, mais également en cas de relégation. Seulement, l’on voit mal Gérard Lopez être écarté par les deux fonds (et notamment Fortress, qui aurait la main) qui ont toujours montré leur incompétence dans le monde du football et surtout leur manque de volonté de s’y investir vraiment.
« Le plan qui leur aurait été présenté en cas de descente aurait déjà été approuvé » (L’Equipe)
Le côté financier : comment Bordeaux peut s’en sortir ?
Pour que l’opération soit viable, il faudra évidemment des rentrées d’argent, et diminuer drastiquement également les dépenses. Voici les mesures qui ont été avancées et qui paraissent logiques pour que les Girondins de Bordeaux puissent exister en Ligue 2.
- Une coupe drastique au niveau de l’administratif : Gérard Lopez l’avait déjà évoqué à quelques reprises, et dans L’Equipe, il est question d’une centaine de salariés. Longtemps ces dernières années, l’on parlait de 300 salariés. L’on serait plus proche des 280 aujourd’hui, mais il parait cependant (trop) optimiste de voir le club repartir avec 180 salariés. Toulouse, plus gros budget de Ligue 2, compte 65 salariés…
- Les pourcentages à la revente d’Aurélien Tchouaméni et Jules Koundé, qui sont annoncés partants cet été. Peut-être la seule bonne action des américains, les Girondins récupèreront 20% sur la plus-value de ces deux transferts.
- Une masse salariale qui baisserait drastiquement aussi, ce qui est le problème majeur des Girondins de Bordeaux depuis de nombreuses années, et principalement depuis un peu plus de trois ans maintenant, et l’arrivée de GACP.
- La revente des valeurs marchandes actuellement au club. S’il y a beaucoup de joueurs prêtés, la levée d’option d’achat d’Alberth Elis va en ce sens. L’on pense également à Hwang Ui-Jo même s’il ne lui reste plus qu’une année de contrat, ou encore Junior Onana, Stian Gregersen… Evidemment, la valeur marchande d’un joueur baisse lors d’une descente en Ligue 2.
- L’aide prévue par la LFP en cas de descente : 2 millions d’euros assurés, et 500000 euros par saison passée en Ligue 1 lors des 10 dernières années, soit au total 7 millions d’euros.
- Des suites de l’acquisition de 13% de la future société commerciale de la LFP par le fonds d’investissement CVC, Bordeaux touchera en Ligue 2, en 2022-2023, la somme de 16.5 millions d’euros. 33 millions d’euros s’il restait en Ligue 1.
- Le remboursement de King Street est Fortress qui n’est pas encore pour maintenant mais pour 2025.
- Le remboursement des loyers du stade également décalés à 2025, qui seront à hauteur de 14.4 millions d’euros.
- L’arrivée d’investisseurs qui resteraient minoritaires, Gérard Lopez voulant garder la main. Comme il l’avait annoncé à France Bleu Gironde notamment, des investisseurs pourraient venir dans une opération liée à du sponsoring/marketing.
Une « obligation » de remonter tout de suite
Toutes ces potentielles rentrées d’argent (la majorité de ces rentrées est d’ailleurs même certaine), toutes ces « économies », laissent à penser qu’une vie (ou survie) en Ligue 2 est « jouable ». Seulement, il faudrait presque obligatoirement remonter immédiatement, car les échéances de 2025 arriveront ensuite très vite. C’est pour cela que le budget restera « élevé » en Ligue 2 – toutes proportions gardées, mais oui par rapport au championnat – afin que l’équipe soit compétitive. N’oublions évidemment pas qu’en cette fin de saison il y aura un déficit d’approximativement 30 millions d’euros (hors transferts) et que dans le temps, il faudra (peut-être) débourser des indemnités pour le licenciement de Vladimir Petkovic. Et quid du contrat de Laurent Koscielny ?
« Il sera impossible de maintenir un tel train de vie si Bordeaux venait à rester à l’échelon inférieur plus d’une année » (L’Equipe)
https://twitter.com/EmeryTaisne/status/1516458293652344833?s=20&t=fjQi13YvwKfAfEpgvxAWVA
https://twitter.com/VinceRomain/status/1515399357801156615?s=20&t=fjQi13YvwKfAfEpgvxAWVA