Saïd Ennjimi : “Très clairement il va falloir que les actionnaires mettent de l’argent frais sur la table pour donner du crédit à la DNCG”
Sur France Bleu Gironde, Saïd Ennjimi, Président de la Ligue de Football de Nouvelle-Aquitaine, a évoqué le futur passage des Girondins de Bordeaux devant la DNCG le 14 Juin.
“Je suis inquiet comme tout le monde, on parle de dizaines de milliers d’euros. Certaines personnes indiquent 20 millions d’euros, d’autres indiquent 40 millions d’euros. Ce qui est certain c’est que la situation nette, autrement dit les capitaux propres de la structure des Girondins de Bordeaux, doit être à l’équilibre. Sans vouloir dire de bêtises, les déficits se sont accumulés ces dernières années et il va falloir montrer patte blanche en quelque sorte à la DNCG pour pouvoir repartir en Ligue 2. Très clairement il va falloir que les actionnaires mettent de l’argent frais sur la table pour donner du crédit à la DNCG. Est-ce qu’ils vont pouvoir le faire dans un temps aussi court ? Je l’espère, en tout cas on l’espère tous parce que ce serait vraiment catastrophique dans le cadre d’une rétrogradation supplémentaire.”
Il a ensuite évoqué les fonds d’investissements, le fait que le foot est plus devenu un produit financier qu’un spectacle.
“J’ai presque envie de dire que c’est une évolution des choses assez naturelle par rapport à l’amoncellement des engagements financiers dans le contexte du football. Vous voyez par exemple, un club de football aujourd’hui, ce qui est paradoxale et presque anormal, ne vit que par l’exceptionnel, c’est-à-dire que son train de vie, il n’arrive pas à l’équilibrer et attend la fin de saison en vendant des joueurs pour pouvoir équilibrer son train de vie. C’est ce qui est anormal dans le cadre d’une gestion logique d’une entreprise. C’est en ce sens qu’il est très important et pertinent d’avoir des critères de limitations de masses salariales, de telle façon à ce qu’un club puisse vivre de ses moyens et ne pas espérer en fin de saison, qu’il puisse avoir des bons joueurs. Cela limiterait peut-être l’envie de certains de nos dirigeants de vouloir à tout prix trouver la perle pour pouvoir la revendre le plus cher possible, en oubliant l’intérêt sportif et en déconstruisant peut-être trop souvent les effectifs, qui d’une année sur l’autre, ne donnent plus satisfaction. On est dans un contexte de yoyo. L’économique prend trop le pas sur le sportif, c’est ce qui devient regrettable dans le foot, de plus en plus ces dernières années.”
Retranscription Girondins4Ever


