Aymeric Laporte : « J’ai fait plusieurs tests en France dans les clubs comme Toulouse, Bordeaux, Marseille… Ca n’a pas été concluant »

    Dans Colinterview, Aymeric Laporte a évoqué ses débuts dans le football, lui qui a échappé aux Girondins de Bordeaux malgré des essais, et qui a finalement connu une carrière en Espagne, pour y devenir au final international.

    « Franchement, ça s’est bien passé. Ça a été très dur, c’était un autre pays, une autre langue, et je ne savais pas parler Espagnol, j’étais aussi loin de la famille même si j’étais un peu habitué parce que pendant la semaine je faisais Sport études. Mais c’est vrai que ça a été un gros changement, surtout très jeune, à 15 ans. J’ai eu la chance d’être avec quatre autres français à cette époque-là, on s’entendait super bien. Ça m’a permis aussi de pouvoir intégrer plus facilement la structure, autant sur le plan footballistique que sur le plan de la vie. On s’est tous unis et on a fait un petit cocon qui nous a aidé pour apprendre la langue, pour avancer. Ça s’est bien passé. Après, c’est vrai que l’Espagne et le Pays Basque, c’est un peu différent. En Espagne, c’est des thèmes un peu à ne pas toucher. Quand tu es intégré et qu’ils t’apprécient au final, c’est super. J’ai encore beaucoup de potes qui sont encore à Bilbao, et on s’écrit ou s’appelle presque tous les jours […] En fait, les gens ne m’ont jamais connu en France, parce que je n’ai jamais joué en France. J’ai fait plusieurs tests en France dans les clubs comme Toulouse, Bordeaux, Marseille… J’ai fait beaucoup de tests et ça n’a pas été concluant. En Espagne, j’ai eu une chance, une opportunité, et je l’ai saisie, ça a réussi. Je n’ai presque jamais eu le lien footballistique en France, à part l’Equipe de France, depuis les U17 jusqu’en Espoirs. A part ça, il n’y a rien eu. C’est peut-être aussi pour ça que les gens ne sont pas autant informés sur moi pendant ces années-là. Puis j’ai fait mon petit bout de chemin à Bilbao, ça a été super. Plus les années passaient, mieux c’était, et c’est vrai que je sentais plus de relation avec le côté espagnol que français ».

    Aujourd’hui, il est même international espagnol, et explique comment il en est arrivé à ce choix.

    « Ça n’a jamais été un choix facile, mais comme ça a été une presque une obligation pour accomplir l’un de mes rêves, ça a été plus facile dans ce sens-là. Il n’y aurait pas eu de doute s’il y avait seulement eu le choix de la France, forcément, ou même s’ils avaient parlé avec moi. Mais en ayant cette impossibilité de pouvoir être convoqué en Equipe de France, je n’avais qu’une seule porte de secours, et dans ce cas-là l’Espagne m’avait fait un appel du pied plusieurs fois, plusieurs années d’affilée. C’est vrai qu’à la fin, quand tu fais le bilan de tout ce qui s’est passé dans ma carrière, c’était peut-être même plus logique que j’évolue en Espagne plutôt qu’en France, puisque je n’ai jamais eu l’opportunité d’intégrer un centre de formation français. Ça a été finalement naturel. J’ai eu beaucoup de commentaires positifs aussi, même de personnes françaises, et je trouve ça super bien. Après, en laissant les sentiments de côté, au niveau footballistique c’est quelque chose d’incroyable. Les gens qui connaissent le foot savent ce que représentent un Europe, une Coupe du Monde, une Ligue des Nations… J’ai réussi à jouer les compétitions les plus grandes du monde, et c’est ce que je voulais ».

    (Photo by Manuel Blondeau/Icon Sport)

    Pour rappel à l’été 2022, quand le club était descendu en Ligue 2 et était menacé de disparaitre, le défenseur central n’avait pas hésité à apporter son soutien, mais également de déclarer sa flamme au FCGB.

    « C’est un club mythique en Ligue 1 et mon club à moi depuis petit. Je suis assez triste, assez touché par ce qu’il s’est passé. Mais voilà, c’est le foot. J’espère juste une chose, c’est qu’ils reviennent sur le devant de la scène en France, en Ligue 1, mais aussi en Europe, sur la scène européenne ».