Jean-François Brocard (économiste) : « C’était reculer pour mieux sauter. Là, je pense qu’on se rapproche encore plus de l’accident industriel »
Sur TV7, Jean-François Brocard, économiste du sport au centre du droit et de l’économie du sport de Limoges, a évoqué la fragilité du modèle économique des clubs dans le football, dont celui des Girondins de Bordeaux.
« Ce ne sont pas des entreprises comme les autres parce que par exemple, l’immense majorité des clubs, et en particulier en France, réalisent des déficits d’exploitation. En comparant leurs charges d’exploitation, les salaires, les loyers, et leur revenu d’exploitation, on observe dans quasiment tous les cas un déficit. Cela veut dire qu’il faut trouver d’autres moyens de combler ce déficit, et les clubs de football en général trouvent soit des mécènes, soit réussissent à faire des transferts de joueurs qui leur rapportent suffisamment d’argent. Ça a été le cas l’an dernier, et même depuis que les Girondins ont été rachetés par les américains, il y a des déficits d’exploitation très très lourds, qui sont souvent compensés par des entrées financières via de la dette. Sauf que la dette, c’est quand même une façon de se soigner qui n’est pas la plus simple parce qu’il faut à un moment ou un autre qu’on y fasse face. L’année dernière, il y a eu un petit miracle financier qui a été réalisé par le Président il faut l’admettre, et j’étais le premier à ne pas trop y croire. Mais malgré tout, c’était reculer pour mieux sauter. Ils espéraient vraiment remonter cette année. Ils ont encore pris des gros risques financiers cette année en ayant le plus gros budget de la Ligue 2, alors même qu’on savait que les revenus n’allaient pas être sensationnels. Là, je pense qu’on se rapproche encore plus de l’accident industriel. Je veux y croire évidemment, le Président a déjà fait des miracles, mais l’inquiétude grandit très fortement, y compris au sein des économistes du sport ».