Rolland Courbis : « Le titre, on le perd en match aller-retour déjà contre Bordeaux, et ensuite au retour »
Dans Les Réservistes, Rolland Courbis a été invité à revenir sur le dernier match de la saison 1998-1999 entre le Paris Sant-Germain et les Girondins de Bordeaux, et surtout ce but de Pascal Feindouno. Cette fois-ci, il eut des propos peut-être un peu plus mesurés qu’à l’accoutumée.
« Si ce match était arrangé ? Mais ce n’est même pas qu’il est arrangé, c’est qu’on n’a pas la chance que le calendrier donne à la dernière journée un Paris Saint-Germain-Bordeaux… C’était à nous de réfléchir… Dans un match, on se rappelle ce qui s’est passé à la 90ème minute ou à la 94ème minute, mais souvent le match ne s’est pas perdu là, il s’est perdu bien avant, et peut-être en première mi-temps. Je crois que le titre, on le perd en match aller-retour déjà contre Bordeaux. On se fait égaliser à Marseille par Kaba Diawara, ce qui nous fait perdre deux points… Et ensuite, nous perdons 4-1 à Bordeaux, où nous avions mis en place un plan. Le plan, c’était Peter Luccin qui devait être dans la zone d’Ali Benarbia, et Benarbia massacre Luccin avec une semelle en tout début de match… Luccin nous fait signe que ça va alors que ça n’allait pas du tout, mais il a voulu faire preuve de courage… Nous prenons trois buts en 18 minutes dans la zone de Luccin. C’est là que nous perdons le titre. Et nous perdons aussi le titre, avec la carrière que nous faisons jusqu’à la finale contre Parme, pendant que Bordeaux a eu l’intelligence d’en prendre cinq contre Parme en quart de finale… Et d’être, pendant qu’on était en train de se fatiguer à Bologne, devant la télé… Donc l’histoire de ce but de Feindouno… Ce but de Feindouno clôture une saison qui nous a donné la possibilité d’être Champion, et on n’a été que vice-champions. Moi qui ne gagne jamais rien, je n’ai été cette saison-là que finaliste de la Coupe UEFA, vice-champion du championnat de France à un point de Bordeaux… Mais j’ai vu sur un journal qui est très important, L’Equipe, le fait que tel ou tel joueur ne doit pas être au-dessus de l’institution. Eh bien moi, j’ai quand même fait l’exploit d’être plus important que l’Olympique de Marseille, je suis désolé… J’ai ouvert L’Equipe deux ou trois jours après la finale à Parme – que nous jouons sans Luccin, Gallas, Roy, Dugarry, Ravanelli – et je vois ‘les cinq raisons de l’échec de Rolland Courbis’. Je m’attendais aux ‘cinq raisons de l’échec de l’Olympique de Marseille’ avec le recrutement, Rolland Courbis, etc… Non non, ‘les cinq raisons de l’échec de Rolland Courbis’, qui vient d’être finaliste de la Coupe UEFA, et vice-champion à un point de Bordeaux… Coïncidence, c’était un Bordeaux que j’avais aidé à construire à 80%. C’est ma vie qui est comme ça ».