Interview. Ažbe Jug : « S’il travaille bien et qu’il écoute tout le staff, il peut devenir le meilleur buteur de Ligue 1 »
Ažbe Jug est passé par les Girondins de Bordeaux pendant cinq saisons. Arrivé en 2010 du club slovène d’Interblock, son second club dans son pays après Maribor, il fit d’abord ses armes en réserve, jouant quasiment toutes les rencontres lors de ses deux premières saisons, avant de prendre place sur le banc en tant que deuxième gardien chez les pros. Il fit son apparition à quelques reprises en professionnel : 3 matches de Ligue 1 et 1 match de Coupe d’Europe. Il quitta la Gironde en 2015 pour le Sporting (Portugal), et revint, après une aventure aux Pays-Bas, dans son club de toujours : Maribor, en 2020, où il évolue toujours.
Cela tombe bien puisque le nouvel attaquant des Girondins de Bordeaux, Žan Vipotnik, vient du même club, lui qui a été transféré au FCGB il y a deux semaines. Nous avons alors demandé à Ažbe de nous en dire un peu plus sur lui. Interview.
Comment as-tu vécu la descente en Ligue 2 des Girondins de Bordeaux il y a une saison ?
J’ai été très surpris que vous descendiez en Ligue 2. Mais d’une certaine manière, c’est quelque chose que je peux comprendre, à cause du départ du président (Jean-Louis Triaud, ndlr) et d’une certaine façon la fin d’une ère ensuite. J’espère que le club reviendra à ses anciennes habitudes et jouera à nouveau rapidement en Ligue 1.
Justement, comment as-tu vécu le fait que le club ne monte pas à l’issue de la saison dernière ?
J’espérais vraiment qu’ils remonteraient, mais probablement qu’ils n’étaient pas encore prêts et qu’avec les nouvelles règles pour la montée en Ligue 1, c’était plus difficile.
Pour son objectif de remonter en Ligue 1, Bordeaux a recruté un joueur que tu connais bien, Žan Vipotnic. Est-ce qu’il s’agit d’un bon choix ?
Je pense que c’est un très bon choix de la part du club. Il a toutes les qualités dont le club a besoin. Il est bon avec les deux pieds et c’est un joueur très fort. Bordeaux est un très bon choix pour lui, car vous avez de jeunes joueurs et avec Yoann Barbet et Vital Nsimba, vous avez également une certaine expérience dont vous avez besoin. S’il travaille bien et qu’il écoute tout le staff, il peut devenir le meilleur buteur de Ligue 2. Comme je l’ai dit, il a toutes les qualités que vous recherchez chez un attaquant et avec beaucoup de travail, il peut devenir encore meilleur.
Penses-tu qu’il va pouvoir s’adapter au championnat de France rapidement ?
On ne peut pas comparer la Ligue slovène et la Ligue 2. C’est différent dans la vitesse, la qualité et la culture du football y sont différentes. Mais comme je l’ai dit, il était trop bon pour notre championnat, mais avec beaucoup de travail, il peut même jouer en Ligue 1.
Que peux-tu nous dire de sa personnalité, de son état d’esprit ?
Il ne parle pas beaucoup dans le vestiaire, mais sur le terrain, il est très bruyant. Il est très respectueux et vraiment très gentil. Je pense que tous les joueurs l’accepteront rapidement.
Est-ce qu’il t’a demandé des renseignements sur les Girondins avant d’y signer ?
Oui, il m’a posé beaucoup de questions sur le club et les gens qui y travaillent. Sur la ville et comment était la vie également. Je lui ai dit que Bordeaux était le meilleur choix pour lui, même si le club ne montait pas en Ligue 1. C’est selon moi peut-être même mieux qu’il puisse s’adapter normalement et ensuite « tuer » en Ligue 1 (rires) ».
Toi qui connais bien le championnat slovène, y a-t-il des joueurs dans le championnat que tu conseillerais aux Girondins ? Ou à Maribor…
Même si vous ne pouvez pas comparer le championnat slovène et la Ligue 2, nous avons de bons jeunes joueurs qui peuvent se développer et être assez bons pour la Ligue 2, ou peut-être la Ligue 1. Dans notre équipe par exemple, nous avons Ivan Brnic, Marin Lausic, Max Watson et Jan Repas qui ont déjà joué en Ligue 1.
Revenons à toi. Tu es revenu à Maribor, ton club formateur. Un club important pour toi et ta famille. Envisages-tu d’y finir ta carrière ?
Dans ma carrière, j’ai toujours tout donné pour le club dans lequel je jouais, mais c’est totalement différent lorsque vous êtes dans votre ville natale et avec vos supporters. J’ai été très heureux de revenir, car le club est vraiment bien organisé et de très haut niveau. Je progresse chaque jour et je vois que je joue de mieux en mieux. Il est encore trop tôt pour parler de la fin de ma carrière, mais peut-être que je la terminerai ici, oui.
Tu es passé par Bordeaux, dans un club où il y avait une tradition importante au niveau des gardiens de but. Penses-tu être arrivé un peu jeune aux Girondins pour t’y imposer ? Notamment avec une forte concurrence…
Quand je suis arrivé à Bordeaux, il y avait Ulrich Ramé, la légende du club, et Cédric Carrasso, une autre légende du club (rires). Donc je savais que ce serait vraiment difficile de jouer… Mais j’ai beaucoup appris à l’intérieur et à l’extérieur du terrain pour toute ma vie et ma carrière après. Beaucoup de gens m’ont aidé quand j’étais là. Franck Mantaux, Franck Schuman, Patrick Battiston, Marius Trésor et Denis Berville. La liste est longue, mais ces personnes m’ont beaucoup aidé. Finalement, Cédric Carrasso m’a beaucoup parlé, m’a aidé comme un fils, mais cela n’a pas fonctionné et j’ai dû partir. Mais cela a quand même été une grande expérience d’apprentissage pour moi.
S’il n’a pas joué beaucoup effectivement, du fait d’une concurrence forte voire même impossible à surpasser, Ažbe Jug a gardé une belle image à Bordeaux, comme dans tous les clubs qui ont suivi. Nous le remercions pour le temps qu’il nous accordé pour cette interview. Bonne continuation Ažbe ! 🙂