L’échange lunaire entre Albert Riera et les journalistes, lors de la conférence de presse d’après match !
A la fin de la rencontre entre le Sporting Club de Bastia et les Girondins de Bordeaux (3-1), Albert Riera, entraîneur bordelais, s’est exprimé lors de la conférence de presse et on peut dire que les échanges ont été plutôt lunaires voir en décalage sur plusieurs points.
Albert Riera Vous m’avez posé une question, mais je peux vous poser une question moi aussi ?
Journaliste Oui, allez-y.
AR Est-ce que vous avez la sensation qu’on a été pire que Bastia, même s’il y avait 2-0 au bout de 18 minutes, puis 3-0 ?
Journaliste Moins bon oui. Moins pire, je ne sais pas si on peut dire ça, mais vous avez été moins bons dans l’animation et dans l’engagement, je trouve.
AR Ok, on comprend le foot différemment alors. C’est pour ça que je suis le coach et que vous êtes les journalistes.
Journaliste Exactement ! Je fais mon métier, qui est de vous poser des questions. Donc vous n’avez pas répondu. Est-ce que vous jouez toujours la montée ou est-ce que ce résultat change quelque chose ?
AR Cela ne change rien, on continue. On va essayer de prendre trois points et gagner chaque match, tous les matchs.
Journaliste Cela veut dire que quelque part, sur ce match le résultat, le 3-1, ce n’est pas important pour vous ?
AR Comment ça ce n’est pas important ? Il faut prendre les trois points ! Si tu ne gagnes pas le match, tu ne vas pas prendre les trois points. Mais on n’était pas pire que l’adversaire. L’adversaire n’était pas mieux que nous. Je parle au niveau de l’intensité, ce n’est pas au niveau de l’attitude. Je ne peux rien dire aux gars, ils ont tout essayé. Je vois que l’équipe en veut donc ce n’est pas une question de ça. On a eu l’opportunité avec Vipotnik, vous vous en rappelez en première mi-temps ? S’il rentre (le but), c’est un autre résultat. Le foot c’est comme ça, à 1-1 c’est une autre situation. On ne l’a pas fait.
Journaliste Vous avez l’impression sur ce match, de faire jeu égal contre Bastia sur l’ensemble du match ?
AR Sur l’ensemble du match, on n’était pas pire que Bastia. C’est la sensation que j’ai sur le match.
Journaliste Vos joueurs ont personnellement dit qu’ils avaient trouvé qu’ils avaient manqué d’engagement.
AR Manqué d’engagement, ah bon ? C’est pour ça que j’ai dit qu’on a vu un autre match. Peut-être parce que je les adore, mes joueurs, c’est pour ça que je vois qu’ils font des choses bien mieux que ce que vous voyez. Au niveau des duels on n’était pas bien, au niveau du deuxième ballon on n’était pas bien, parce qu’on savait que là-bas ils étaient bien sur ces deuxièmes ballons. On a perdu sur ça, mais on a perdu sur deux aspects du jeu. Sur les autres aspects, on a été meilleurs.
Journaliste Comment comptez-vous redresser la barre ? Est-ce qu’il y a peut-être quelque chose à faire sur la confiance ? Vous allez travailler sur quoi cette semaine ? Vous le savez déjà ?
AR On a travaillé un plan pour être meilleur que l’adversaire. C’est ce qu’on a essayé. Sur le terrain on a essayé d’être meilleurs et je crois qu’on n’a pas été pires que Bastia. Mais dans le foot, à la fin ce sont les buts qui font la différence et nous on ne la fait pas.
Journaliste Sur les erreurs individuelles, on a vu Malcom Bokélé qui fait cette passe en retrait dès la 7ème minute. C’est quoi ? Un peu de pression ? La jeunesse ?
AR C’est une erreur mais vous voulez que je fasse quoi ? Que je prenne la tête au joueur ? Il a essayé de jouer avec le gardien… J’aurais pu lui dire ‘Pourquoi tu ne l’as pas engagé ce ballon ? Pourquoi tu ne l’as pas envoyé loin ?’ C’est une question technique. Même nous des fois on fait des erreurs. On fait tous des erreurs. Il faut toujours avoir des options. Bien sûr si tu es face au but il faut donner le ballon dans les espaces aux attaquants, au lieu de jouer vers l’arrière. Cela, on le travaille aussi.
Journaliste Lors de la conférence de presse d’avant match, vous avez dit que vous aviez 27 plans de jeu. Celui-là vous n’allez plus le remettre en place ou vous allez le garder de côté malgré le résultat ?
AR On a changé la manière de jouer sur ce match. Vous savez comment on a joué les deux derniers matchs ? De manière différente. Sur ce troisième match c’était aussi différent. Comme ça on va arriver à 27. J’avais dit 25, pas 27. Le mec qui a dit 27, il faut qu’il parle de son équipe et non de l’adversaire, ok ! J’ai mes problèmes et je vais les régler moi-même. Je n’ai pas besoin de quelqu’un qui parle de mon travail.
Journaliste Si vous pensez que vous avez fait jeu égal avec cette équipe de Bastia, qu’est-ce qui explique ce mauvais dénouement ? Qu’est-ce qui explique le mauvais début de match de votre équipe ?
AR L’efficacité dans le jeu. Il y a une chose très claire, même si tu es mieux que l’adversaire, même beaucoup mieux, tu vas frapper 20 fois et l’adversaire 5 fois mais tu peux perdre le match. C’est pour ça qu’on doit avoir plus d’efficacité. On a besoin de chance. Quand on frappe, on a la sensation qu’on a besoin de frapper 10 ou 15 fois pour faire un but seulement. Le foot c’est comme ça. Des fois tu vas frapper trois fois et tu vas marquer trois buts. Ce moment va arriver je crois, et on va travailler pour que ce moment, pour cette confiance et cette chance. On a un peu ce manque de confiance par rapport à l’efficacité.
Retranscription Girondins4Ever
Cadeau du soir : la conférence de presse de l’entraîneur des Girondins de Bordeaux, Albert Riera, après la défaite 3-1 de Bordeaux à Bastia.
A se pisser dessus de rire, ou à pleurer de peur selon le camp dans lequel on se trouve. En treize ans de métier, j’ai rarement assisté à… pic.twitter.com/71GMlxedUp
— Julien Pernici (@JulienPernici) November 4, 2023