Henri Saivet : « Ils m’ont beaucoup affecté mentalement »
Pour 90 Football, Henri Saivet s’est remémoré le moment où il est revenu de prêt à Newcastle, en 2019. Alors que Rafael Benitez était enfin parti, il fut confronté à d’autres soucis.
« Rebelotte. A ce moment-là, la Premier League a eu la très bonne idée de changer le mercato, et de le fermer plus tôt. Sauf que cette année-là, je pars à la Coupe d’Afrique avec le Sénégal, et on va jusqu’en finale (2019). On finit le 19 juillet, et le club me donne deux semaines pour revenir. Je dois revenir le lundi, et le mercato fermait le vendredi. Deux semaines avant la fin du mercato, Steve Bruce signe. Il a 29 joueurs et il ne doit en enregistrer que 25. Sauf que je ne suis pas là, il ne me voit pas… Il enregistre 25 joueurs. Quand tu n’es pas inscrit, forcément, tu ne peux pas jouer. L’entraineur vient me voir… ‘je suis désolé, j’ai pris l’équipe un peu tardivement Je n’ai même pas pu te voir et je n’avais pas le choix’. J’aurais aimé qu’il regarde juste la CAN, et qu’ensuite il dise qu’il aime, ou qu’il n’aime pas… Mais après ma bonne saison en Turquie, et la finale de la CAN avec le Sénégal, Newcastle demande trop d’argent… Ils ont tout fait pour compliquer les choses et quand il restait 3-4 jours, c’était ‘on veut bien te laisser partir’. Mais il ne restait que des trucs du Golfe, et je ne voulais pas y aller. Au final, puisqu’ils avaient voulu foutre le bordel, eh bien je suis resté. Je suis resté jusqu’au mois de janvier (2020). Et là, les mêmes problèmes encore, la Covid… ».
Il raconta justement ses conditions avec entre le confinement et ses restrictions.
« Quand on a eu le feu vert de la Premier League, tous les joueurs qui n’étaient pas inscrits – 7 ou 8 – ne pouvaient pas venir aux entrainements pour cette raison, et parce qu’il n’y avait pas assez de tests. On était obligés de rester chez nous. Ils nous ont donné des programmes pour qu’on reste chez nous… On était en appartement, il n’y a pas d’équipements pour s’entrainer… On était livrés à nous-mêmes en fait. J’allais dehors m’entrainer, mais il y avait encore des jauges. Après, c’était un peu moins strict, on pouvait aller courir, mais j’avais juste envie de jouer au foot. Il y avait des opportunités en Turquie et je voulais y revenir parce que j’avais laissé une bonne image. La Turquie commence à réfléchir par rapport à la Covid… Mais comme il y avait des pertes d’argent énormes car plus de public, plus de ventes de maillots, je ne voulais pas revenir dans ce contexte de salaires impayés. Je suis resté à Newcastle, ils ont voulu que je parte, mais comme ils n’ont pas fait les efforts avant depuis X temps… Il me reste six mois de contrat, et je rentre en France ! A ce moment-là, je voulais juste rentrer en France, être auprès de ma famille… Le foot, je ne vais pas dire que c’était devenu secondaire, mais je voulais juste retourner en France ».
C’est finalement une mauvaise expérience de cinq longues années…
« Ils m’ont beaucoup affecté mentalement. Je me suis dit qu’il y avait beaucoup plus important que le foot… J’aurais préféré qu’ils me disent ‘écoute, tu es nul, tu es le pire joueur qu’on ait acheté’. Mais il fallait me laisser partir dans ce cas-là… Un jour, j’ai entendu un truc du directeur sportif, Lee Charnley… ‘On ne veut pas le laisser partir. S’il part, il va briller ailleurs’. Mais c’était des fous ! Comme s’ils ne voulaient pas que je brille chez eux, de base… ».