Paul Bernardoni raconte comment il a fait demi-tour à Cognac, direction Bordeaux, refusant finalement un prêt à Boulogne

    Pour La Voix des Gardiens, l’ancien gardien bordelais, Paul Bernardoni, est longuement revenu sur son passage aux Girondins de Bordeaux, et ce qui a été le plus compliqué pour lui.

    « Je pense que c’est changer d’environnement, changer de vie… Mine de rien, tu viens prendre la plus d’une idole à ce moment-là à Bordeaux… Tu viens prendre la place de Cédric Carrasso qui était blessé à ce moment-là. En fait, les gens, pour eux, c’est : ‘si tu prends la place, tu dois être meilleur’. Et vu que je n’ai pas été bon, on m’a tiré dessus, entre guillemets (sourire). Bon, voilà, après, j’ai pris deux ou trois coups par derrière aussi, et c’est comme ça. J’ai appris. Après, il m’a fallu cette étape… mais je n’ai pas joué pendant un an et demi en gros, ça a été très compliqué. C’est pour ça que lorsque je dis que mon fil rouge c’est de jouer, c’est qu’après ça, quand je suis allé voir les Girondins pour leur dire que je voulais être prêté, que je voulais partir, ils m’ont dit ‘oui, mais…’. Non mais, maintenant, il fallait jouer, peu importe le niveau. Je devais partir à Boulogne sur Mer, qui était en National à ce moment-là. J’avais fait le banc en Ligue 1à Nancy. Dans la nuit, je vais récupérer mon chien qui était en garde, Berni. Je rentre chez moi, je fais mes valises de nuit. Le lendemain, je vais dire au revoir à tout le monde dans le vestiaire. Nicolas Pallois me disait qu’au moins j’allais jouer, que j’avais raison. Je prends la route, le coach de Boulogne sur Mer m’appelle pour me dire ‘au début je ne vais pas te faire jouer’. Je lui dis que non, si je viens c’est pour jouer. Du coup, je m’arrête à l’aire de Cognac. Je suis assis sur un banc, j’ai mon chien qui se ballade. Je me dis que je viens de dire au revoir à Bordeaux où dans tous les cas je sais que je ne jouerai pas, et d’un autre côté je suis attendu à Boulogne mais le coach me dit qu’en fait je ne suis pas sûr de jouer. Je fais quoi ?! Du coup, j’ai décidé de faire demi-tour. Mais honnêtement, sur le coup, ce n’est pas évident ».

    Il fallait absolument avoir du temps de jeu, qu’il aura à Clermont, car il était le numéro 3 du club…

    « A ce moment-là, j’étais numéro 3 à Bordeaux, c’était Jérôme (Prior) et Cédric (Carrasso) qui étaient les deux premiers. Et honnêtement, tu te dis qu’un an avant, tu as beaucoup de propositions et beaucoup de clubs très huppés, et un an après même un club de National hésite à te prendre… Ça, ça m’a fait relativiser sur le foot, de me dire que ta carrière peut s’arrêter du jour au lendemain ».

    Retranscription Girondins4Ever